jeudi, mai 13

Jeudi 13 mai 2010

Retour à l'Automne.
Les beaux jours qui commençaient tout juste à s'énchaîner et à s'imposer ont été terrassé par le gris ambiant de l'Automne. Le gris pluvieux et dégoulinant qui s'écrase contre les fenêtres et qui s'étale lentement jusqu'à suspendre le temps. Jusqu'à ce que plus rien ne passe. Tout s'arrête. S'accumule. S'étire.
Je n'en peux plus.
Je n'en pouvais plus, puis il y a eu cette semaine bulle. Cette semaine de partage, d'envie, de passion, de sourires échangés, de solidarité.
Se retrouver tous et n'avoir en tête que le spectacle. Se rire au nez, imaginer ce qui pourrait arriver. Passer des heures et des heures à voir et à revoir. A enchaîner, se déplacer, travailler le son, les lumières. Des heures à se moquer, à se faire quelques blagues, à être sérieux, à ne plus vouloi se quitter.
Puis, les spectacles. Deux soirs et deux fois une heure et demi qui file. Entrer. Le coeur qui bat à cent à l'heure. Il fait noir dans la salle. La voix off part puis la musique prend le pas. Je ne vois pas le temps passer. Je ne vois que les regards, les silences. De la coulisse, je les regarde. Sur scène, ils sont là, nous sommes là, dans notre monde. Puis de temps en temps, le public apparaît. Il est là, on le sent. On partage et on donne tout ce qu'on a à donner.
Trop vite. Tout est passé trop vite.
A la fin des spctacles, la satisfaction d'être là, d'être avec eux. De les sentir à côté.
Leur sauter dans les bras parce qu'il n'y a que ça à faire. Laisser tomber les mots, juste quelques instants.
On s'est retrouvé, quelques uns, le vendredi soir. A rire et à paopoter autour d'un verre. Du spectacle, d'autres choses.
Ne plus en sortir. Regarder encore et encore les photos mises sur facebook.
Puis la Mél. qui est venue dimanche. Contente de la revoir, de la savoir là, même si elle n'est que de passage. Une journée un peu à part. Un peu à part après cette semaine un peu à part.
Puis il a fallu repartir et je ne suis pas repartie. chute de tension. J'ai dormi. Dormi. Dormi.
Quand j'y suis retourné, il faisait gris et cette mélancolie ambiante m'a prise. Je voulais être avec eux encore. Je ne voulais pas retourner au lycée.
Je n'en peux plus.
Y aller à contre courant, se forcer, ne pas prendre de plaisir parce que tout devient "pour le bac". Sachez ça, ça, ça, ça.... Et c'est tout Bonus.
Tout se compte en points gagnés ou perdus.
Marre d'être assise à observer ce qui n'a pas cahngé depuis bientôt deux ans. Marre d'avoir l'impression de ne pas avancer. D'être bloquée là.
Et ce foutu temps qui perd l'été pour nous laisser les tourments d'un automne qui n'a pas lieu d'être.
Envie de les revoir. De partager encore de nouveaux moments avec eux. Envie que tout s'arrête, que ce foutu bac soit passé. Envie de l'été, des tissus légers, des rires qui résonnent, de liberté.
Besoin d'autre chose.
Prête à faire le pas. Prête à passer l'étape, à sauter la marche.
M'envoler.
Je n'en peux plus.
Et pourtant, il ne reste qu'un mois . A peine un mois puisque les cours s'arrêtent le 12 juin.
Pourtant juin paraît si loin que j'ai l'impression de ne pas voir le bout.
Je m'enlise dans un lieu, dans des visages, dans un temps qui s'emmêle.
Besoin d'air. Besoin de respirer, de crirer, de hurler, de sentir que ça y est. C'est passé.

Kanaillou

PS: La Mél. elle m'a lancé, en partant, "On se revoit quand tu seras majeure et baccinée"