mercredi, décembre 15

Mercredi 15 décmbre 2010

Il a neigé.

Depuis octobre, des tours et des détours qui s'entremêlent. Des je ne sais plus qui se croisent, qui s'allongent. Du noir, jusqu'au bout du noir. Puis, il a neigé. Fait froid lorsqu'on sort, on est mieux à l'intérieur.
Trop froid ou pas assez. Un pas puis un autre, chuter. Se laisser tombr. S'aggripper et s'écorcher. Penser à Resnais, à la cave, à Hiroshima. S'agripper comme un chat et se faire saigner de douleur.
Marcher. Il fait froid, ce n'est pas grave. Marcher dans la nuit. A six heures du matin, on croise des silhouettes étranges. Ne pas s'arrêter, aller jusqu'au bout, respirer, ne plus savoir, suivre ses pieds.
Il fait plus chaud à l'intérieur. Je ne sais pas ce que je fais là, eux non plus. Mais elle m'offre une chaise, un moment de silence, pas loin d'elle. Un thé fumant et un gros pull en laine. Ils descendent et vivent. Juste là, sous mon nez.
Je les observe.
Avoir mal. Drôle de sensation. Une impression de déjà vu. Se débattre pour trouver le bout, échanger un regard fuyant, se réfugier au creux d'un silence.
Chut.
Il fait si froid.
Y retourner, se forcer. Etre là, sans y être. Regarder le train qui n'arrive pas, à six heures et demi. La journée passe et me dépasse. Continuer, tête baisser. Tant pis. C'est mieux que rien.
Est-ce mieux?
Hésiter. Je ne sais pas. Je trébuche, encore.
Je hurle de ne plus savoir. Je suis à terre, mais il n'est pas loin. Tout près, il me retient et pas du bout de la main. Il m'entoure, à côté. Il me porte et me soutient.
Dormir.
"Dormir, mourir, rien de plus" disait Hamlet.
Mais non. J'ai assez dormi.
Et si j'arrêtais?
Folie pure. Et pourtant...
J'arrête.
Avancer, ne plus dormir, faire autre chaose, changer, changer pour pouvoir se relever au fur et à mesure.
Me reconstruire. Mettre un pieds devant l'autre, de nouveau. J'ai les jambes qui tremblent mais je sais qu'ils sont pas loin derrière pour me rattrapper si elles me lachent. Avancer. Lentement mais sûrement comme dirait l'autre. Etre sur de rien, et puis quoi?
Se perdre dans les détours indénombrables, emprunter des chemins de traverses, me laisser guider par les rues qui me donnent envie.
Pourquoi pas? Tous les chemins menent à Rome il me semble.
Affronter le reste. Le reste ou moi même? Peut-être un peu des deux. Se taire et dire.
Ne pas savoir ce qu'il y a au bout, tant pis. Il faut y aller.
Nécessité de se voir faire pour faire, au moins au début. Se lancer dans des projets encore inconnus. Reprendre goût et avoir envie de...
Etre et arrêter de ne pas être. Ne pas fuire, surtout pas.

Puis il a neigé. Je suis restée assise sur le bord, à l'attendre. Les flocons de neige qui tombaient sur mes baskets et sur mon menteau laissaient paraître leurs articulations, leurs fines articulations fragiles et pourtant... De gros flocons.
"-Vous attendez le soleil? Me demande un vieux monsieur qui marche dans la rue noire et silencieuse de la tombée de la nuit.
-Non, je regarde la neige pendant qu'elle est là..."
Il ne viendra pas, il m'a appelé. Je rentre à la maison en souriant. Glacée.
C'est agréable d'être dehors.
Par la fenêtre, le jardin est tout blanc.

Depuis octobre, il a neigé.

Kanaillou

jeudi, octobre 21

Jeudi 21 ocobre 2010

Il se pourrait que tout soit gris. Mais il se pourrait seulement.

Il y a les matins qui deviennent obscurs. Le temps qui se raccourcit, les mouvements de foules qui hurlent leur colère. Qui hurlent la violence qui est là, ancrée. Il y a les passions qui se déchaînnent. Ceux qui crient, se laissent emporter. Ceux qui affirment, qui nient.

Il y a les matins à atendre un train, dans la nuit sur le quai de la gare. Un mot déchiffré entre deux pages, les yeux qui se ferment dans le train. Le silence qui explose dans le bruit de la foule, des pas, des étudiants qui attendent devant une salle, plongés dans un livre à la B.U.

Il y a la fatigue qui s'accumule, qui me gagne. Les concepts qui s'accumulent, les mots qui ne parviennent pas à s'éclaircir. Les peurs de ne pas arriver au bout. Et l'envie de pouvoir tout faire. L'envie de prendre un bouquin, de le lire. L'envie d'aller en cours et d'écouter attentivement, de découvrir à chaque minute.

Il y a les dialogues qui sont muets. Absurdes. Les conversations qui ne font que se faire écho d'une personne à l'autre.

Quleque chose d'indéfinissable qui me gagne. Qui me fait fermer les yeux, qui me pousse, qui m'anime. Qui me retiens, qui me fait mal et qui me fait éspérer. Un quelque chose qui m'abat , qui me porte, qui me redonne l'énergie.

Il y a eu le moments de plaisir. Le plaisir de partager, d'arriver au bout. D'être là, sur scène, avec eux. De ne pas voir mais sentir le public, juste en face. La sensation de ne plus être le temps de deux heures. Ou peut être la sensation d'exister. D'être dans un "non-lieu", dans un temps qui s'éparpille et qui nous gagne.
Le plaisir de passer du temps avec eux. Le plaisir de quelque chose qui se libère et qui se fait écho dans une bulle, deux soirées. Le plaisir de les savoir pas loin.

Un spectacle partagé. Les sièges rouges et confortables d'une salle chaleureuse. L'admiration de ceux qui sont en bas. L'épuisement qui laisse juste le plaisir de regarder et de profiter.

Les journées infinissables qui voient leur bout autour d"un verre à une soirée karaoké. La douceur de les voir sourire n instant.

Les pensée qui divaguent. Les moments où la seule force qui reste est celle de fermer les yeux. Jusqu'à dormir.

Un sourire qui se perd. Une inquiétude qui prend le pas. Ma tete qui se baisse.

Des mots qui ne sortent pas. Ils ne prennent pas forme, ils s'égarent tout au fond, quelque part ou put-être je n'ai pas le courage d'aller chercher.

Eparpillement.

Kanaillou

samedi, septembre 25

samedi 25 septembre 2010

Le silence de l'été me prive de mots. Je ne sais plus quel fil attraper, quel bout prendre. J'ouvre et ferme la page plusieurs fois, pendant plus de deux semaines.
Il est tard.
J'écoute coeur de pirate et tout mon été se mélange. Par bribes. Un bout de Berlin, de Grèce. Des impressions qui s'éparpillent, qui ne sont plus, un souvenir qui s'entremle avec une envie. Une peur.
Je parcours du bout des doigts la bibliothèque de D. Je m'arrête quelques fois, j'hésite et je continu. Puis je m'assied. Un film? Non, pas ce soir. L'étrange sensation de ne pas trop savoir quoi faire. Comme si tourner en rond pourrait arranger les choses.
Un mot. Peut être que je devrais commencer par là. Un mot qui se transforme en déferlement de note qui empêche le silence de m'envahir.

Grandir.
Regarder filer mes dix huit ans. Un jour d'été. Il ne fait pas très beau. Le samedi soir qui suit ils sont nombreux à être là. Danser jusqu'à tard. Discuter, rire. Comme un soulagement qui se répend. La
fin de quelque chose. LE bac est passé. Le temps n'a plus aucune emprise et là, à cet instant, je profite tout simplement de les sentir tout près.

Voyager.
d'un jour à l'autre me voilà dans un avion pour Berlin. A peine après avoir retrouvé mon chez moi, je m'envole de nouveau, pour la Grèce.
 Avec lune puis avec l'autre. Des rencontres à n'en plus finir. Des découvertes. Quelques échanges. Apprendre à vivre. Se ballader, ouvrir les yeux, écouter, se parler, admirer le silence.
Dormir et ne pas dormir, s'égarer, s'évader.

Danser, chanter.
Entre deux ininéraires, les répétition d'un spectacle à venir qui rythment  les vacances.

Partager.
Partager de sbouts de journees, de soirées. Sentir qu'ils sont importants, qu'ils sont là. Avoir envie de les voir. Se raconter.


Retour.

Passer à autre chose. Petit boulot de trois semaines. Les inscriptions qui se concrétisent. Je vis de plsu en plus au rythme de Paris. Les transports qui rythment la journée. Quelques soirées et nuits sur Paris, au ciné, au théâtre, entre amies.

La fac.
Interminables inscriptions qui à un moment donné s'achèvent. Et la sensation d'être tout au bord et de bientôt avoir à sauter. Faire le pas.
Je frôle cette nouvelle vie. Je l'effleure.
Et là non plus je ne sais pas par où commencer. Alors je ne commence pas, j'attends juste de voir.
Drôle de sensation.

Silence trop long, étiré. Silence de n'avoir rien dit, rien raconté.
A côté de ça, des carnets qui se remplissent de mots eux. Des mots, quelque fois écris pour mon blog.
J'y reviens. Le temps de trier quelques photos, de retrouver l'ombre de quelques souvenirs.

En attendant, je brise le silence.

Kanaillou

dimanche, juillet 4

Dimanche 4 juillet

Des pas qui passent et qui repartent, le temps d'un brin de soleil.
L'été. Les jours qui sont longs, les nuits qui n'en finissent plus. Décalage postbac obligatoire pour se ressourcer. Lever la tête vers le ciel bleu, s'allonger quelques heures sur un matelas à côté du ventilateur, se réveiller en fin de journée pour profiter de la douceur de la nuit.
Ne plus se soucier du temps, l'ignorer tout en le constatant.

Organisation de vacances, rêves de mer, de soleil, de vagabondage vers l'inconnu. Envie de se perdre, de partager, de raconter. Ecrire, lire, s'asseoir et regarder, regarder la beauté de ce qui n'est pas connu.

Envie de voyages, de rencontrers, d'histoires, de construire des souvenirs. Envie d'aventures. Profiter de chaque instant, rire, échanger.

L'ailleurs. Ce besoin d'aller vers des routines déroutantes, de se plonger dans un monde qui n'est pas le mien.

Dans deux jours, les résultats du bac.

Je respire. Je retrouve la déstabilisation réconfortante des vacances. Ces moments infinis où les jours, les heures n'ont plus aucune emprise.

Trois mois. Trois mois puis une nouvelle étape. La Sorbonne, la fac. Un pas immense, une page qui se tourne, je ne sais pas. Peur et envie qui se mélange. Une impression que trois mois c'est long et en même temps, cette crainte d'y être, de me retrouver au milieu de tout ça.
En fait, pas tant que ça. L'envie et le besoin de ce changement s'imposent.
Il est temps.

Temps de quoi?

Kanaillou

jeudi, mai 13

Jeudi 13 mai 2010

Retour à l'Automne.
Les beaux jours qui commençaient tout juste à s'énchaîner et à s'imposer ont été terrassé par le gris ambiant de l'Automne. Le gris pluvieux et dégoulinant qui s'écrase contre les fenêtres et qui s'étale lentement jusqu'à suspendre le temps. Jusqu'à ce que plus rien ne passe. Tout s'arrête. S'accumule. S'étire.
Je n'en peux plus.
Je n'en pouvais plus, puis il y a eu cette semaine bulle. Cette semaine de partage, d'envie, de passion, de sourires échangés, de solidarité.
Se retrouver tous et n'avoir en tête que le spectacle. Se rire au nez, imaginer ce qui pourrait arriver. Passer des heures et des heures à voir et à revoir. A enchaîner, se déplacer, travailler le son, les lumières. Des heures à se moquer, à se faire quelques blagues, à être sérieux, à ne plus vouloi se quitter.
Puis, les spectacles. Deux soirs et deux fois une heure et demi qui file. Entrer. Le coeur qui bat à cent à l'heure. Il fait noir dans la salle. La voix off part puis la musique prend le pas. Je ne vois pas le temps passer. Je ne vois que les regards, les silences. De la coulisse, je les regarde. Sur scène, ils sont là, nous sommes là, dans notre monde. Puis de temps en temps, le public apparaît. Il est là, on le sent. On partage et on donne tout ce qu'on a à donner.
Trop vite. Tout est passé trop vite.
A la fin des spctacles, la satisfaction d'être là, d'être avec eux. De les sentir à côté.
Leur sauter dans les bras parce qu'il n'y a que ça à faire. Laisser tomber les mots, juste quelques instants.
On s'est retrouvé, quelques uns, le vendredi soir. A rire et à paopoter autour d'un verre. Du spectacle, d'autres choses.
Ne plus en sortir. Regarder encore et encore les photos mises sur facebook.
Puis la Mél. qui est venue dimanche. Contente de la revoir, de la savoir là, même si elle n'est que de passage. Une journée un peu à part. Un peu à part après cette semaine un peu à part.
Puis il a fallu repartir et je ne suis pas repartie. chute de tension. J'ai dormi. Dormi. Dormi.
Quand j'y suis retourné, il faisait gris et cette mélancolie ambiante m'a prise. Je voulais être avec eux encore. Je ne voulais pas retourner au lycée.
Je n'en peux plus.
Y aller à contre courant, se forcer, ne pas prendre de plaisir parce que tout devient "pour le bac". Sachez ça, ça, ça, ça.... Et c'est tout Bonus.
Tout se compte en points gagnés ou perdus.
Marre d'être assise à observer ce qui n'a pas cahngé depuis bientôt deux ans. Marre d'avoir l'impression de ne pas avancer. D'être bloquée là.
Et ce foutu temps qui perd l'été pour nous laisser les tourments d'un automne qui n'a pas lieu d'être.
Envie de les revoir. De partager encore de nouveaux moments avec eux. Envie que tout s'arrête, que ce foutu bac soit passé. Envie de l'été, des tissus légers, des rires qui résonnent, de liberté.
Besoin d'autre chose.
Prête à faire le pas. Prête à passer l'étape, à sauter la marche.
M'envoler.
Je n'en peux plus.
Et pourtant, il ne reste qu'un mois . A peine un mois puisque les cours s'arrêtent le 12 juin.
Pourtant juin paraît si loin que j'ai l'impression de ne pas voir le bout.
Je m'enlise dans un lieu, dans des visages, dans un temps qui s'emmêle.
Besoin d'air. Besoin de respirer, de crirer, de hurler, de sentir que ça y est. C'est passé.

Kanaillou

PS: La Mél. elle m'a lancé, en partant, "On se revoit quand tu seras majeure et baccinée"

samedi, avril 17

Samedi 17 avril 2010

D'où viennent ces petits mots de maux éparpillés au fond d'un souci un peu oublié?
Etre ou n eplus vouloir être. Ne plus vouloir être ou se dévoiler de vouloir n'être que ce que l'on n'est pas.
Etre ou ne plus regarder, ne plus écouter. Sauf le souffle légér d'un vent qui nous murmure à l'oereille.
Sauf le rouge vif d'une tulipe tout juste née.
Se retrouver devant un petit sourire et en rire.
Vivre dans un lieu ou plus rien n'a de sens. Ne pas comprendre et ne pas chercher à comprendre ce qui ne vaut pas la peine d'être compris.
S'éparpiller.
Profiter 'un moment de musique partagé. Ne plus savoir où se trouve tous les repairs qui doivent être là. Frôler un instant comme volé et ne plus se souvenir des expressions qui ne se retrouvent que comme des échos sur des visages perdus.
S'apercevoir d'un regard furtif, d'une tête baissée, d'un moment d'inquiètude, d'un sourire plaqué au moment du dévoilement.
Ne plus comprendre.
Tourner, tourner, tourner encore. Encore et encore. S'étourdir, se perdre, perdre l'équilibre.
Ne plus voir, ne plus vouloir voir.
Fermer les yeux. Tout doucement. Sentir la présence de ceux qui compte. Sentir qu'ils sont là. Juste les sentir.
Esquisser un sourire et se laisser rêver.

"J'ai tellement envie de voir la mer..."

Kanaillou

mardi, avril 13

Mardi 13 avril 2010

Drôle de période.

Celle où le soleil commence tout juste à pointer le bout de son nez et disparaît, quelques moments, sans raisons.
Celle où les fleurs commencent à se montrer, timidement, comme encore hésitantes, fragilisées par un coup de vent et resplendissantes dans un creux de lumière.
Celle où s'annance le début de la fin.

Je refusais de me laisser perdre dans le fond d'un soupir.
Je me suis perdue.
Aggripée à je ne sais quel bout de quelque chose invisible, j'ai suivi. Je me suis laissé traîné. Hors de je ne sais quelle image. hors de je ne sais quel temps. Car le temps m'échappe. Il me file entre les doigt et mefait me retourner vers un infini de choses et avancer vers un océan de questions et d'interrogations.
Un je ne sais pas qui résonne et un inconnu qui s'impose.

Je me suis émervéillée devant la beauté des cerisiers en fleurs. C'est tout blanc. Un blanc un peu rosé quand on s'approche. un pétal délicat et doux.
Premiers déjeuners dehors. On résiste aux coups de vents. >tant pis. On profite des quelques rayons de soleil.
Le début.
Début de cette période vécue dans le jardin, allongés dans l'herbe ou assis à une table à papoter en surveillant le barbeque.

Tout s'enchaîne. Je ne vois plus le bout. Et je ne veux pas le voir. Juste que ça se finisse. Parce qu'entre le bout et le bout de chemin q'il reste à faire, le temps me paraît vouloir se dilater. Alors je ne veux qu'y être. Y être et en finir. Finir tout ça pour pouvoir enfin prendre une boufée d'air chaud. De l'air chaud de l'été.

Les douceurs des journes qui s'allonge un peu plus au fil des semaines. Les soirées qui n'en finisse plus. Le soleil qui frappe à la fenêtre d'un cours.

S'arrêter. Un peu.

Sourire et se sentir entourée. Découvrir un peu plus à chaque fois qu'il sont là et qu'ils seront là. Alors rire et se laisser aller, insouciante.
Rire des soirées passée à danser dans les rues d'un petit village. danser, chanter et regarder le ciel en tournant. Lui sourire et sentir le temps de ce moment précieux.

Petite soirée entre nous, après une répèt' organisée à la maison un lundi soir férié. Se retrouver dans la cuisine à échanger encore un peu. A se raconter de tout et de rien jusqu'à pas loin de minuit.

Les embarquer dans un tournage au milieu de la nuit, sous la pluie, avec pour seule lumière, les phares de voitures. Devoir arrâter avant la fin et se marrer de tant de folies.
On recommence. Un autre moment, un autre jour, un autre lieu.

Je suis sur un fil.
J'avance doucement.
Entre la fragililité et l'assurance de quelques instants. Comme des pas légers, hésitants.
J'avance.
Ne pas s'arrêter pour ne pas perdre l'équilibre.
Quand je vacille, sentir une main qui me rattrappe et qui me retient. Apercevoir un sourire, un clin d'oeil furtif.
J'avance.
Pas à pas.

Kanaillou

mercredi, mars 17

Mardi 17 mars 2009

"Peut-être que nos mots sont la seule terre où l'on peut s'établir"

Je m'arrête un instant dans le vide qui m'entoure pour écouter le silence. Il résonne de mots écorchés.
Je me recroqueville près de la chaleur douce.
Face à face avec ce qui refuse l'éphémère. Je me perds et je cherche de l'aide dans les mots. Je me laisse porter par des bouts de phrases reconnues.
Je respire le printemps. Les premières fleures apperçues sur la pelouse du lycée.
Rien à faire.
Je cherche et ne trouve pas. Juste un moment de calme qui n'arrive pas à s'établir. JE perds mes moyens, me retourne tente de sourire.
Juste un refuge, un endroit où je puisse être sûre de ne pas savoir. Etre sûre des doutes qui ne me lachent plus.
Me débarasser de ce truc qui me colle à la peau, d'un regard perdu qui ne sait plus où trouver du vide.
Me débarasser d'un trop plein de rien qui s'étend tout autour.
Me débarasser d'une colère qui ne peut pas hurler.
Réussir à pleurer.

"Pleure, les larmes sont les pétales du coeur"

Mais les fleurs me paraîssent si loin. Leurs pétales ne veulent pas se laisser bercer par le vent. Elles restent agripper sans pouvoir voler.

Rien d'autre qu'un instant de noir. De vide.
Je ne reconnaîs plus. Peut-être que je ne veux plus reconnaître.
Incapable de trouver quelquonque marque dans ces traces inachevées. L'inachèvement de paroles qui s'accumulent et des mots qui s'entassent. Le silence d'une musique qui reste dans sa boîte.
L'incompréhension d'un instant qui en veut pas être compris.

Kanaillou

mercredi, mars 3

VOYAGE EN RUSSIE -du 18 au 25 février 2010-

SAINT PETERSBOURG


Une semaine.

Tout à l’heure, au téléphone, je disais à Al. Que j’avais l’impression d’avoir passé un mois là bas, tellement nous avions fait de choses. Et pourtant, tout a passé si vite…
Rencontrer, partager, découvrir, s’émerveiller, s’émouvoir.
Voyager.

A peine arrivé, l’odeur est différente. Il me semble que dans un pays étranger, tout commence à la sortie de l’avion. C’est là que l’odeur du pays se dévoile. Là qu’à travers quelques vitres, juste avant d’être à l’intérieur, se dérobe quelques bout du dehors.
Un aperçu bref, juste le temps de ne pas encore se rendre compte que l’on est ailleurs.
En groupe, il faut se suivre, s’attendre. L’impatience de sortir enfin, d’arriver à l’extérieur et de découvrir ce qui est différent.
Mais attendre. Echanger quelques mots, quelques sourires. Des silences d’attentes ou des regards qui ne font que se croiser. Comme un « je ne sais pas, on verra » qui passait de l’un à l’autre.
Premiers pas sur le sol russe. « Eh, c’est tout blanc ». Les valises tirées à bout de bras, on manque plusieurs fois de glisser. Il fait froid. On rit. On rit d’être arrivé, on rit des premières sensations. On rit d’avoir froid. On rit d’être content d’être là.
A travers la fenêtre du bus, les premiers mots de la guide, Olga, qui résonnent dans ma tête fatiguée du voyage.
L’entre deux. Emerveillée, à moitié endormi par le rythme de la parole d’Olga et bercée par le bus. Emmitouflée dans ma doudoune, je rêvasse.
Rêver au creux d’un temps égaré.
Il faut ressortir. Le froid est dur. Il y a un tas de personnes inconnues dehors. Des visages se mettent sur les noms des fiches que nous avions reçues par mail. Les familles s’approchent d’Olga et de Ekaterina, la prof de français. On nous appelle un par un. J’entend mon nom et là, je crois que je ne vois plus rien à part le blanc de la neige. Des bises échangées avec Lirina, ma correspondante et sa sœur. Elles me tirent, je n’ai pas le temps de me retourner que j’aperçois déjà au loin une femme qui par la fenêtre fait de grands signes. Un petit trajet, la valise tirée comme je peux dans la neige, des silences de ne pas savoir trop quoi dire ou de ne pas réussir à se comprendre.
Une traversée au milieu d’immeubles gigantesques. Les appartements russes.
On arrive en bas. Un jeune homme vient nous ouvrir. C’est Boris, le frère de Lirina. Il prend ma valise, nous on prend l’assenceur. Arrivée en haut, au cinquième, la porte est déjà ouverte. A peine ai-je fait un pas que Svetlana, la maman de Lirina me prend dans ses bras. J’enlève ma doudoune, mes chaussures. Direction la cuisine.
Tout se mélange. Le français maladroit de Boris qui se mêle à de l’anglais. Le russe de la mère qui me regarde en souriant.
Je ne sais plus où je suis. Les yeux écarquillés tout se passe comme dans un monde à part.
Je ne sais plus trop. Je crois que j’ai du répondre aux questions posées, envolées.
Je suis allée me coucher. Lirina a dit qu’elle me réveillerait le lendemain.

Cette première journée a été le démarrage. Le commencement. Le temps d’arriver, ou plutôt le temps de ne pas se voir arriver, de ne pas se voir là. Puis le lendemain, je me réveille ailleurs, dans une chambre qui n’est pas la mienne. Par la fenêtre, tout est blanc. Dans la cuisine, le petit déjeuner est déjà servi.
La soirée de la veille encore en mémoire. Je me souviens d’avoir vu des lieux, des salles, des couleurs. Je me souviens de bribes de conversations échangées à bout de lèvres. Je me souviens d’une chambre prêtée. De grands sourires.
Je retrouve les sourires, au petit matin. Un petit déjeuner de tartines de rillettes, de fromage. Du thé. Du thé vert.
Le thé vert. « Pourquoi pas du thé noir ? » me demandais Svetlana.. « Tu n’aime pas ? »
« Si, mais je préfère le vert. ».
Alors à chaque fois, mes doigts se collaient contre la tasse brûlante de thé.
Une semaine extraordinaire.

L’envie de vouloir tout partager, tout dire et l’impression qu’on ne peut pas en raconter la moitié.
Tout revient par bribes, une fois de retour.
Il y a eu des musées. Le musée russe, le musée du siège de Leningrad.
Le siège de Leningrad et une phrase qui reste. Juste un souvenir reconstruit. La guide nous racontait que la radio devait toujours être allumée et que, quand il n’y avait pas d’alertes, un bruit, celui d’un métronome.
« On disait que c’était les battements du cœur de la ville ».
A écouter le tic tac régulier, je me retrouve quelques instants plongés dans un passée qui m’échappe.
L’Ermitage. A peine entrée, je suis impatient d’y être.
« Pour passer trente secondes devant chaque œuvre de ce musée, il faudrait neuf ans. »
Je ne vois pas les quatre heures passer. Il y a tant de choses. D’une salle à l’autre, j’écoute attentivement Olga qui nous explique quelques tableaux.
Le passage dans la galerie des impressionnistes. Gauguin, Picasso, Degas, Renoir… Je ne sais plus. Des couleurs qui se mélangent. Je tourne, retourne.

Il y a eu les Eglises. Et la plus grandes, « Saint Sauveur sur le Sang versé ». Eglises orthodoxes dans lesquelles l’on peut admirer des icônes, la beauté de l’architecture, des mosaïques fines qui sont immenses.

Il y a eu les ballades dans Saint Peters bourg. Sentir la ville sous nos pieds. Il a beau faire froid, c’est agréable de se promener dans une ville inconnue. Tout est si grand. Les bâtiments, les avenues…

Des journées, bien remplies. Peu de pauses. De beaux moments.
Les déjeuners partagés. Découvertes culinaires. A une table, on s’échange les moments passés dans nos familles.
On se rencontre, on se découvre, on se retrouve.
E. qui me dit « Paprika ». Deux ans qu’elle ne m’avait pas appelée comme ça.

Je crois que malgré les visites, la découverte de la ville, le cœur de ce voyage, ça a été la famille.
J’ai découvert la Russie à travers eux.
Après les journées de visites, ne pas aller se coucher tout de suite pour profiter un peu. Parler. Parler. Parler. Bafouiller, quelques fois, ne pas se comprendre. Rire de ne pas réussir à se dire. Le traducteur qui de temps en temps aide, un peu.
Se faire découvrir de la musique, quelques trucs par ci, par là.
Le dimanche, ils m’ont emmenés dans leur « Datcha », leur maison de campagne. Arrivés, il y avait un mètre de neige à peu près. Moins trente degrés. Le temps que ça chauffe à l’intérieur. Un BarbeQ dans une petite cabane alors qu’il fait mois trente dehors. Quelques photos, des vidéos. La petite télé allumée.
On essaie de voir quelles séries nous connaissons toutes les deux avec Lirina.
Le soir, en rentrant, ils me montrent de nuit tous les grands monuments de Saint-Pétersbourg.
C’est beau, sous la neige. Il fait froid, mais c’est beau.
Le samedi soir, j’ai fait les grandes surfaces russes avec Lirina et son père. J’adore vagabonder dans les rayons et voir ce qu’il y a de différents avec chez nous.

Le dimanche matin, ils me montrent des photos de leur famille.

Je leur parle de ma famille à moi, de la Martinique, de mes cousines « dvoyourodnaya cectra » (eh oui, j’ai mis une semaine avant d’enfin pouvoir le retenir et le prononcer correctement !), de mon chez moi, de mes amis. Je montre quelques photos via facebook,, je leur raconte avec des mots fragiles.

Les petits moments passés avec le groupe. Des petits moments de plaisir. Des bousculades dans la neige. C’est trop tentant. S’écraser et d’enfoncer dans une couche épaisse. C’est froid.
On rit.
Une heure passée dans un salon de thé à manger (encore, et là, on rit de nous) quelques gâteaux, pour fêter l’admissibilité de Ch. à son concours. Le plaisir de savourer la fin, les quelques instants qui s’échappent malgré nous. Savourer le temps qui fuit.

Mercredi soir. On se retrouve pour une soirée musique chez Anna, une amie de Lirina, la corress’ d’A.
On est quatre français et quatre russes je crois. Un moment de musique partagé avec Seb. Souvenirs de secondes. On leur chante des chansons en français, elles nous en chantent en russe. Partager. Je découvre que I. joue du piano.
On rit. On s’amuse.
Une fois rentrées, je ne veux pas me coucher. Dernière soirée. Je remange. Svetlana m’a préparé quelque chose. Je ne dis pas non.
Je prépare ma valise. Svetlana et Lirina sont là, à côté de moi. On papote. Ca sent la fin.
Lorsqu’elle va se coucher, Svetlana me dit qu’elle ne sera pas là demain, elle travaille.

Le lendemain, il faut traîner ma valise, lourde de souvenirs. A l’école, on passe la matinée entre concours franco-russe et cours avec des primaires. Dernier déjeuner en Russie.
Les au revoirs sont déchirants. Lirina et Anna sont en larmes.
J’ai le cœur serré. Pourtant, je suis contente du voyage, contente de les avoir rencontré, contente de m’être trouvé une famille russe, contente d’avoir visité, d’avoir découvert. De la fenêtre du bus, je prends une dernière photo. Des mains qui s’agitent.
Dans l’avion, à côté de Seb, on écoute de la musique. On se marre.
A l’atterrissage, je repense à la lettre que j’ai laissée sur la table de la cuisine, en Russie.
Quelques mots russes griffonnés à une heure du matin. Des mots laissés pour Svetlana.
Des mots maladroits, écrits sur une page arrachée de mon carnet.
Un bout de moi qui restera là bas.

Kanaillou
PS: Merci aux Dames Hérvé et Baudin de nous avoir fait découvrir un bout d'elles...

lundi, février 15

Lundi 15 février 2010

"hé Sanka, t'es mort?
(...)
-Yeah man..."

Avachie dans le canapé, je me laisse retourner en enfance. Souvenirs de rigolades à n'en plus finir...

Jeudi, je m'envole vers Saint Saint-Pétersbourg. Je ne me rends pas compte, mais alors pas du tout.

Un doute ou deux balayés par quelques mots. Petite appréhension peut-être.
Je ne sais plus trop où je vais. Je me ballade dans un monde où je ne reconnais plus ce qui m'entoure.
Une matinée, je m'effraie d'un monde qui paraît sans issue. Je me décourage puis je retrouve ce qui me fait vivre. Je retrouve quelques pas, des sourires qui se font échos, des moment de partage.

J'ai peur.
J'ai peur du mot "insécurité" qui se répète encore en encore partout autour de nous. J'ai peur de tout ceux qui n'ont plus le courage de dire des choses simples, de ceux qui n'ont plus le courage de regarder l'Autre en face, de ceux qui n'osent plus pleurer.
J'ai peur de ce monde qui ne tourne pas rond.

Je me raccroche au plaisir d'être entourée et de m'echapper quelques secondes pour pouvoir mieux revenir. Je me réfugie dans les mots d'autres. J'attends les beaux jours et j'observe la beauté du bouquet de fleur de la petite table du salon, des tulipes de la cuisine...En attendant les pissenlits...

Je rêve de poésie, de musique et de partage. Je rêve de mots, de douceur, de délicatesse.

"Pleure, les larmes sont les pétales du cœur", Paul Eluard

Kanaillou

lundi, janvier 11

Lundi 11 janvier 2010

Folie passagère. L'envie de se sentir bien, de sourire et de rire. Envie de ne plus se laisser glisser dans les abymes gris de la déprime du mois de janvier. Envie de retrouver l'énergie qui me manque.
Dimanche. Je range ma chambre de fond en comble. Je trie mes cours, met de l'ordre dans tout ce bordel envahissant et menaçant.
Je change mes draps. Bleus. La couleur de janvier. Bleu et pas gris.
Je pense à l'année qui s'ouvre à moi. Des projets. Encore des projets. Je ne vois plus qu'une ligne droite et je la veux vivante. Je la veux remplie de rencontres, de bonne humeur, d'air frais.
C'est ça. une bouffée d'air frais. Recommencer, repartir autrement. Ne pas se laisser abattre. Se battre.
Envie de se laisser aller et porter pa le temps qui ne doit plus m'accabler. Après, on verra. Se laisser porter tant que je le peux.
Du changement.
Sortir de l'hibernation.
Un début d'année quoi.
Je déclare officiellement mon année 2010 commencée le 10 janvier .
Mieux vaut tard que jamais comme je disais à Al.

Kanaillou

samedi, janvier 2

Samedi 2 janvier 2010

griffoné le premier janvier...

LE 1er JANVIER 2010

La première chose dont je me suis aperçue cette année c’est que je m’étais fait une tache de chocolat sur la manche de mon gilet. Ca m’a fait sourire. Absurde.
Entre les bises aux uns et autres, les étreintes particulières des douze coup de minuit qui sonnent la fin de l’année, j’ai eu ce petit truc de tous les ans, ce truc bizarre dans le ventre. Cette impression qui n’a pas de nom. Une sorte de mélancolie de la fin de l’année et de bouffée d’air fraîche qu’apporte la nouvelle.
Etrange.
2010. L’an dernier, je me souviens très bien, avec A., dans la cuisine… « tu te rends compte, l’année prochaine, à cette époque, on commencera l’année de nos 18 ans… »
Puis nous y voilà.
C’est encore le tout début. La nuit. Le jour n’a même pas encore pointé le bout de son nez et pourtant, on y est. Et on y est bien.
1h43
Le début de l’année est sensé éclaircir un peu les choses. On prend plus de recul. J’ai l’impression d’être dans le même brouillard qu’il y a quelques heures… Je me marre toute seule.
La maison est silencieuse. Je suis à Mâcon jusqu’à samedi.
J’écoute Pete Yorn, EZ et je me laisse bercer.
1h47
Je ne trouve pas les mots pour commencer cette année.
Je ne sais pas si j’ai envie d’y penser tout de suite. Je préfère me laisser porter par la douceur de la nuit, me laisser prendre dans un creux temporel inexplicable et pourtant bien présent.
De cette nuit au jour qui va arriver, j’aimerais des heures interminables qui me retiennent encore un peu dans cette ambiance de sourires et de partage.
J’aimerais écouter de la musique à n’en plus finir, me perdre dans des rêves aux couleurs chaudes et aux mots poètes.
J’aimerais pouvoir sentir un peu plus l’odeur particulière de l’entre deux. J’aimerais ne pas êtres encore quelques instants pour être demain ce que je ne serai déjà plus dans trop peu de temps.
J’aimerais entendre les tirades de Médée ou de Phèdre, du CID se faire échos dans ma tête. J’aimerais laisser se perdre les mots des lettres des LIAISONS DANGEREUSES. Entendre encore les paroles de ses chansons qui m’ont suivies et qui m’accompagnent.
Encore.
Tout ça qui formerait une danse dont je perdrais le tempo. Je veux les entendre et les voir se cogner, se courber, se tendre et se détendre, s’enlacer, se délacer. Je veux les voir sauter, se faire écho. Se répondre.
Je veux sentir ce bazar qui me fait me sentir bien quelques instants.
Soudain, Silence.
Un moment de vertige qui m’envahit, mes yeux qui s’ouvre et un souvenir vague de la nuit qui a emporté pour quelques heures incertaines dans un endroit inconnu qui disparaît au fur et à mesure de la journée.
2h02
B…
Un sourire.
Au loin, je ne vois que l’horizon qui se lève peine. Je vois le brouillard qui donne une couleur grise au ciel, cette couleur de nulle part qui est si belle à voir.
Se perdre. Encore un peu.
Supplier le temps pour qu’il se dilate et le voir s’échapper.
Se sentir perdre l’équilibre, se laisser tomber et avoir cette sensation de légèreté. Rire. Rire à n’en plus pouvoir. Rire encore jusqu’au matin. Rire parce qu’on sait qu’au bout du compte, on ne tombe pas de très haut et qu’il y aura quelqu’un pour nous rattraper à l’arrivée.
Profiter de ce vol plané pour se laisser voler. Ne plus penser à ce qui se passera après.
2010
Des jours, des semaines et des mois qui vont encore s’empiler dans des carnets, des photos, des collages, des films, des souvenirs, des liens…
Des choses qu’on ne pourra pas écrire, d’autres qui seront faites pour être contées.
D’un bout à l’autre. Une nouvelle pelote de fil prête à se dérouler, s’emmêler, se démêler, faire des nœuds, se détacher, s’envoler.
Au bout du compte, ça finit toujours dans le même bordel. Quel intérêt sinon ?
Puis, après, quand on y repense, on sourit parce qu’après tout, les pelotes de fil des années passées restent et on en prend des nouvelles pour toujours finir par en prendre d’autres.
Avancer à tâtons, tomber, se relever, se perdre, prendre des chemins de traverses, rire, pleurer, sourire, crier, hurler, danser, chanter, jouer, écrire, ne plus regarder, fermer les yeux, encore, encore, encore, tourner, faire la toupie, ne plus s’arrêter, stop. Repartir, penser, se dérouler, se courber, désespérer, espérer, s’allonger, s’envoler…
Et puis toutes ces choses qui se construisent petit à petit, qui parfois sont démolies mais qui restent.
Toutes ces choses en voie de construction et qu’il reste encore à vivre.
2010
Je ne sais plus où j’en suis.
Je ferme les yeux et je souris.
De toute façon, j’y vais même sans savoir où. C’est sûrement ça qui compte.
Après tout…
2h21

Bonne année à tous.

Kanaillou