dimanche, octobre 30

Dimanche 30 octobre 2011

Chamboulement temporaire de la nuit qui arrive trop tôt.
Période de déviations.
Besoin de reconexion.

Ou le monde s'écroule patiemment ou la vie s'étire sans relâche.
Besoin de respirer, lentement.

Souffler.

Se glisser dans une humeur chaude. A la lueurs de bougies et de loupiotes.
Isolement certain de l'hibernation.

Esthétique difforme de pensées qui se percutent.

Demander le silence et ne jamais l'obtenir. L'obtenir mais le sentir rempli d'electricité. besoin de respirer. Encore.
Besoin d'évacuer.

Evacuation générale demandée.
Je me perds dans le labyrinthe sineux d'un silence profond qui envahi les mots sans sens de l'écho de ma réflexion.
Stop.
Je ne veux plus penser.

Reprise du cours interompu. Tenter de vider tout ça.
Rien à faire.

Evolution ininterrompue d'une vague de phrases incohérentes.
Stop.

Stop.

omme une machine à laver qui tourne.
Peut-être que penser à une machine à laver aiderait.

Calm down.

Fraîcheur de la nuit.
Ou de l'hiver qui s'approche.

Deux bouquins fermés à côté de moi.
Dimanche.

Je glisse sur la forme ronde de la fin de la boucle.
Je suis à l'intérieur d'un bout de blue égaré qui hante les dimanches soirs.

Kanaillou

dimanche, octobre 23

Dimanche 23 octobre 2011

Au coin de la cheminée.
Comme une envie de se blottir, une tasse de thé à la main.

La lumière de fin de journée.
Echanger quelques mots, au fil de nos pas. Il fait bon. Quelques rayons de soleil. Il y a des champignons impressionnants dans le petit chemin qui passe dans la forêt. Un tout petit bout.

Collés devant l'ordi.
Regarder "BREF", lui faire découvrir. Rire.

Le train avait du retard. Pour changer. Sur le quai, assise sur un des petits siège, j'écoute d'une oreille les deux vieilles femmes qui sont à côté de moi. Je souris, je m'afflige. Je me dis que c'est comme ça.

Lire Freud. Encore et encore. Ne pas lacher. Enfin si, lâcher quand les mots engloutis contre la marche du train me donnent mal au coeur. Il y a toujours Adele, je ferme les yeux. Je m'endors.

Les Vosges. Il fait froid. Un froid d'hiver, froid qui se faufile sous les pulls.
Dans la salle des profs, je me pose à une table. Croiser quelques uns de ses collègues.
Je lis.
P. entre, je souris. Une tête que je reconnais.
Je prends des notes.
Un thé qui refroidit dans ma tasse. J'attends la fin de journée.

Le plafond est si haut.
Dans l'appart', dur de s'imaginer un lieu habité, habitable. Tout à l'air à refaire. Quelques hésitations. Dans une pièce, un graffiti d'ado, vert pomme et noir.
Laissé sur une petite étagère, la seule qui a résisté, une pub au nom de l'ancien locataire, je suppose.
C'est drôle, les pièces vides donnent un air particulier. Les papiers peints murmurent un long soupir.

"Chansons du deuxième étage"
Entre Ionesco et Kafaka, je pense.
Non, en fait, plutôt tendance Brecht.
Film suèdois. Ou finlandais. Particulier et en même temps, génial dans son absurdité.
On a pas mal rit. Surtout dans les moments où il vaut mieux rire.

Mettre des visages sur des noms.
Se retrouver au milieu et, à l'occasion, échanger un sourire.
Je m'endors dans la voiture, il est tard et la voix du récit lu sur france culture m'échappe peu à peu.

Au coin du feu. Ca crépite.
Longtemps que je ne m'étais pas assise près d'une cheminée.

Kanaillou

mardi, octobre 18

Mardi 18 Octobre 2011

Je pars du salon en lançant à M. "je vais freuder".
Sur le chemin, je repense au petit post-it que S. m'avait laissé la dernière fois que l'on s'est vues. Dessus, l'adresse de son blog. 
Je l'imagine à Naplouse. Je prends mon agenda et je fais glisser le petit bout de papier qui tombe sur mon lit. 
Je lis. Je lis. Je lis encore. 
Au fil des mots, je me laisse transporter ailleurs, loin de Rouen, au chaud. Je découvre avec elle les détours empruntés, les langues qui se croisent, les étonnements quotidiens qui finissent par se tasser, par devenir une "habitude". 
Je la suis sur un bout de son chemin. C'est agréable.
Ca me donne envie de partir, de découvrir, d'explorer, de me perdre, de me retrouver, de parler d'autres langues, de m'investir...
Voyager.

Je suis épuisée. Une de ces fatigues qu'on accumule et qu'on arrive pas à récupérer comme ça, même avec une bonne nuit de sommeil. 
Week-end à courir entre le marché, AUCHAN, le marché. Les courses, les magasins. AUCHAN. Les photos à développer, un album à faire, une surprise à finir de mettre en place, des invités qui arrivent, ma grand mère qui souffle ses 80 bougies... Spectacle. Encore. Et le plaisir de voir les seniors de Limay repartir tout en sourire.

Appeler T.
Oui, c'est aujourd'hui qu'elle a 80 ans!

Et bien, c'était moins une. Failli oublié la vraie date. Comme quoi. 
Enfin, me revoilà. 
"Travaille bien " qu'elle me dit. 
Alors moi je souris. 
Je repense aux carnets de bord commencés cet après-midi. A ces envies de recherches et de mises en place sur les projets lancés depuis une ou deux semaines maintenant.
Quelques notes prises sur un texte de Freud, des envies de discussions autour de tout ça. 
Penser aux conférences sur Lacan, pas loin de la fac, au cinéma, juste à côté, à la place Colbert.
Cuisiner en écoutant un podcast de France Culture, une émission sur le "je et le moi", la question de l'autobiographie et de l'écriture à la première personne dans la fiction. 
J'écoute. Je laisse mes penser vagabonder, je me concentre, je me déconcentre. Je fais la vaisselle, alors l'eau fait trop de bruit et, quand je veux entendre je la laisse couler moins fort pour mieux entendre. Il n'y personne à l'appart' et je savoure les mots de Rimbaud lus dans la première partie de l'émission.

Demain, soirée étudiante. Près de la fac. Proposée par L. 
Bonne idée. Marquer le milieu du semestre. Oui, déjà la moitié du semestre.
Enfin presque. Ca fait tout drôle parce-que j'ai juste l'impression d'entrer dans le sujet, de commencer à effleurer du bout des doigts  la psycho, ce que ça va donner dans les mois à venir.

Jeudi, je suis en vacances. Coupure de la Toussaint. Changement d'ère, je vais retrouver ma mère dans l'est de la France. 
Aller voir ailleurs. 

Ce midi, déjeuner avec E. Première fois qu'on mangeait tous les deux, sans les autres. Discuter. Essayer d'écouter et de lui raconter. D'échanger, de partager quelques mots le temps d'une heure et demi de pause. Essayer de mieux le connaître, parce-qu'il est vraiment sympa. Il a quelque chose de fragile, d'hésitant et en même temps, un courage qui ne paraît pas au premier abord. Un petit oiseau qui s'envole de son nid, qui regarde derrière lui mais qui sait qu'il est temps.

Un peu comme tous. Je crois.

J'ai une piste pour la collégienne que je vais accompagner avec l'AFEV cette année. Une arménienne, qui est arrivée en France il y a trois semaines, ne parle pas un mot de notre langue mais parle russe. Alors la volontaire a pensé à moi... 
"-Puisque tu as quelques bases de russe..."
Je ris au mot bases. Hum. On va dire des notions. Assez lointaines j'ai l'impression. Mais non, ça va me permettre de m'y remettre sérieusement!
J'adore. Pas de français, barrière de la langue, immigrée...Et une quinzaine d'années.
Je sens que l'on va bien s'entendre toutes les deux. 
J'ai hâte!

23h02 indique le réveil, et je n'ai toujours pas ouvert Freud. C'est malin. 
Il fait froid dans l'appart'.
Comme un envie d'écrire un peu ce soir.

Je crois que je ne freudrai pas, j'ai les yeux faigués et les pensées ailleurs. Demain matin?
Au pire, il reste le bus.
C'est l'heure du marchand de sable je crois. Ou peut-être d'un détour par twitter...

Ah, je vous jure, internet!

Kanaillou




lundi, octobre 10

Lundi 10 octobre 2011

Ne pas avoir envie de rentrer. Enfin, pas envie de partir. C'st plutôt ça, je crois. Je suis bien dans la chaleur de ma petite bulle mantoise. Puis la semaine dernière a été dure. Un peu trop longue, un peu trop pleine, un peu trop dense.
Alors, pas envie de repartir.
Pas envie de sortir du week-end.

Puis la réalité pragmatique me rattrape. Premier partiel en psychologie du développement qui arrive un peu plus tôt que je ne l'avais pensé. Alors, je prends le train. Je relis attentivement mon cours, je me dis que j'approfondirai un peu avant le partiel.

Arrivée à l'appartement. C. est sur le canapé, son carnet dans les mains, celui qu'elle ne quitte pas souvent j'ai l'impression. Juste un sourire, un bonsoir. Quelques mots échangés rapidement. Je vais déposer du gâteau qu'A. a fait, et que j'ai rapporté dans la cuisine.
"J'ai apporté du gâteau, pour petits creux nocturnes ou petit déjeuner...". Elle me sourit.
Je m'apprête à retourner dans ma chambre lorsqu'elle me dit "Ah, au fait, Mathias a fait un gteau. Il appelle ça "tira... quelque chose..
-Tiramisu?
-Ouais, c'est ça. Il en reste une part pour toi dans le frigo!"

C'est moi qui sourit cette fois.

Kanaillou

jeudi, octobre 6

Jeudi 6 octobre 2011

J'ai replongé dans mon carnet de collages. J'ai feuilleté, découpé, découpé. J'ai collé. Arrangé, replacé, déchirer. J'ai collé.
Et tout ça avec la BO de "My Blueberry Nights".

La BU cet aprèm, la BU et les fiches à mettre à jour, les fiches qui s'éparpillent déjà dans mon trieur. Juste quelque heures le temps d'attendre un cours avec M. Puis d'attendre qu'elle ait fin son cours. Prendre le bus et rentrer.
C'est chouette d'attendre quelqu'un.

Il y a dans ma chambre des fringues éparpillées, des papiers volants, des prospectus de début d'année qui, si je ne jette pas, vont finir caché dans une pochette.
Il y a des trousses de toilettes pas encore défaites du week-end dernier, ma trousse de maquillage qui traîne. Des sacs remplis à vider.
Je range tout. Je ferme la porte, j'écoute Adele et je range tout.
Sourire d'une fille qui a enfin rangé ce qui traînait.

Dans le salon les colocs' sont sur leur ordi. 'Fin, S. est dans sa chambre je crois. Il y a C., une coloc' en plus du moment et M. . Alors que je rapporte quelques bols, tasses qui étaient resté dans ma chambre à la cuisine, M. me lance qu'il s'occupe de la popote ce soir. Je souris.
Prendre le temps de coller, encore un peu.

Mes murs sont un peu plus remplis. Sur mes portes, les vieilles affiches d'Hitchcock récupérées dans le grenier de P. J'ai remis les quelques photos tombées au mur de droite. Enfin, de droite de mon lit, et de gauche de la porte. J'ai accroché au plafond le petit cadeau de P. Une photo de Maman et moi à côté de mon bureau. Quelques photos de famille et d'amis, sur le pan du mur qui leur est réservé.

Je me suis fabriqué un panneau à post-it, parce-qu'ils ne tiennent pas sur le mur. Et un mur de bureau sans post-it...

Et je ne passe pas de "Someone like you".
Toujours envie de chanter.

C'est bientôt la Toussaint.

Ce soir, c'est soirée étudiante, comme tous les jeudis sur Rouen. J'entends les voix fortes de ceux qui passent, les pas de travers. J'imagine quelques éclats de rire au lendemain, les réveils difficiles.
J'entends ceux qui se parlent fort. Le bruit de la rue, un jeudi soir.

De la cuisine, on aperçoit la chambre d'une voisine d'en face. La dernière fois qu'elle était dans sa chambre, elle était habillée en robe. Et il y avait sa garde robe de sortie, son miroir pas trop loin. Et puis aujourd'hui elle était assise à son bureau, devant son ordinateur, sérieuse. Je n'ose pas plus qu'un coup d'oeil furtif dans cette intimité dévoilée depuis la fenêtre de la cuisine. C'est drôle. Puis je regarde ma porte et je vois les photos de "Fenêtre sur Cours". Ca me fait sourire. Dans ma tête, au dessus de la voix d'Adele Renan Luce murmure "j'ai toujours préféré, aux voisins les voisines".
C'est rigolo.

Je crois que je vais aller éteindre mes loupiotes du Laos et ma petite lampe en papier, celle de l'étagère.

Kanaillou


mercredi, octobre 5

Mercredi 5 octobre 2011

Il y a juste mes petites lumières toutes colorées du Laos. Leurs couleurs chaudes me rassurent. Mes petites loupiotes et Adele. J'écoute "someone like you" en boucle. Voix d'un léger rauque. Je retrouve quelques intonations d'Amy Winehouse, quelques unes de Duffy. Et en même temps, une voix bien à elle.
Me laisser porter.

"Don't forget me, I beg, I remember you said, sometimes it lasts in love, sometimes it hurts instead"

Chanter me manque.

Il y a un peu trop de choses qui me manquent aujourd'hui. Sentiment soudain de ne plus se retrouver, d'être loin de tout. Sentiment soudain de ne plus savoir, de vouloir être ailleurs.
Troisième semaine de fac. Un mois de coloc'. Les jours s'effilent et se défilent sous mon nez. Tout va si vite.
Comme si je n'avais pas le temps de prendre le temps.

Ce n'est  jamais la bonne semaine la troisième. Un peu comme au milieu de tout. L'impression d'y être depuis un bail et de n'avoir encore qu'à peine commencé.

"Never mind I find, someone like you
I wish nothing but the best for you, too"

J'ai perdu mes repères.
Etrange sensation que celle d'être dans un entre deux.

J'aurais voulu aller au cinéma ce soir. Puis je n'ai pas eu le courage. Courage de ne rien faire aujourd'hui, une fois rentrée. Mon bouquin de psycho du développement est resté fermé, dans mon sac. J'ai bien regardé les horaires de cinéma mais j'ai préféré ma couette. J'ai préféré Adele, un thé chaud. J'ai préféré parcourir quelques photos.
Peut-être un besoin de se sentir à l'abri du monde, le temps d'une fin d'après-midi.

L' impression d'être étrangère dans ce lieu pas encore apprivoisé.

Je voudrais avoir une plume sur le coeur.
Je voudrais avoir la tête dans les nuages.
Je voudrais être un papillon ou la caresse d'un rayon de soleil.
Je voudrais être un pétale de rose, la rose du Petit Prince.
Je voudrais sentir cette larme qui reste coincée. Goûter son goût salé, la sentir refroidir le long de ma joue, la sentir dehors et me dire que demain, ça ira mieux.

Kanaillou