vendredi, mars 27

La nuit du 27 au 28 mars 2009

La télé est allumée, mais pas trop fort. J'ai mon casque sur les oreilles et je laisse "radio deezer" pour découvrir...
Ce matin j'ai souri lorsuqe je me suis levée. J'ai souri, même quand la pluie est tombée alors que j'avais les cheveux lissés. J'ai souri lorsque j'ai glissé dans les escaliers parce que ej ne regardais pas mes pieds. Je n'ai plus souri lorsqu'elle m'a dit qu'elle n'avait pas son Bafa et qu'elle a pleuré, dans mes bras. Je n'ai pas souri sur la route du retour. Puis je me suis dis qu'elle allait retrouver les bras de sa mère, alors ça m'a rassuré.
J'ai souri au cours de comédie musicale, quand on dansiat avec les cercaux, quand on chantait, quand on on l'écoutait et que ses doigts se posaient doucement sue la piano.
J'ai souri après, dehors, avec eux puis dans Sa voiture, avec elles. J'ai souri encore, assise au McDo' quand on a papoté, tard. J'ai souri quand je suis rentrée et que j'ai trouvé mon père endormi sur la canapé. J'ai souris quand je lui ai raconté. Je souris quand je pense à ma soirée, quand je pense que je suis pressée d'être Lundi , préssée de les revoir. Je souris quand j'écris pour raconter cette journée, où j'ai souri.
Il y a des jours où tout va mieux. Le ciel gris devient poètique, la pluie , douce et légère vient nous caresser, un petit rayon de soleil vient nous bercer et l'air paraît agréable. Il y a des jours où sourire permet d'avancer et de se dire que ça va aller, que tout est si beau autour. il y a des jours où sourire, juste pour sourire, ça fait du bien.
Et ces jours là, j'aime fermer les yeux et me laisser guider par mes pieds qui rythment mes pensées...

Kanaillou

lundi, mars 16

mardi 16 mars 2009

Je suis rentrée chez moi plus tôt. Après que mon prof de cinéma m'a raccompagné au lycée, mon père est venu m'y chercher.
Mal aux oreilles. Franchement, il fait beau, je suis restée deux heures allongée sur la pelouse aujourd'hui et j'ai ce mal d'oreilles qui est là et qui ne veut pas s'en aller. Je ne me sens même pas malade, pad trop fatiguée, enfin je ne crois pas, je respire avec mes deux narines il y a juste ce mal aux oreilles qui reste qui m'encombre qui me fait atrocement mal et qui prends toute mon attention. Je déteste ça.
vraiment.
J'aurais tellement voulu rester au cinéma, regarder la fin du film qui me plaisait, et là, être dehors, sur la route du Chaplin au Lycée , sous le soleil et souriante. Mais non. Il a fallu que je me lève pour sortir de la salle de projection. J'avais mal et le son était fort. Je ne pouvais plus. Alors je suis sortie, mon prof est venu voir si tout allait bien. J'ai pris mes affaires et il m'a raccompagné au lycée. Tout ça à cause d'un mal aux oreilles incessant. J'ai RDV chez le médecin tout à l'heure. Je vais rater mon cours de théâtre...
Maintenant je ne sais même plus quoi faire. Je suis là , toute seule chez moi, et je n'ai plus qu'à attendre, rentrer n'a pas changé grand chose...Si, je suis au calme au moins...
Je deteste ça.
J'ai l'impression d'avoir perdu une journée, une belle journée...Tout ça à cause d'un mal aux oreilles!

Kanaillou

dimanche, mars 15

Diamnche 15 mars 2009

Il fait beau.
J'aime me dire ça en ce moment, le soleil revient et le printemps arrive avec lui...Les jours de soleil, tout est plus simple...
On a parlé d'art aujourd'hui. D'art et de tension sociales...
Quand je regarde autour de moi, en ce moment, je vois de la violence. Dans les mots, dans les gestes, dans l'air...Partout. Cela me fait mal. Deux femmes, ou plutôt, une jeunne fille et une femme qui se hurlent dessus au McDO, des agressions, des cris, des vols...Et la vie qui continue , avec ça.
je me dis qu'on ne doit pas se rendre compte, comme si la violence devenait habituelle.
Je suis effarée.
Puis on a parlé de l'art. "Biensûr que l'art est une façon de transofrmer la violence, c'est une solution possible"..."Mais, ça veut aussi dire s'opposer"...
J'écoute.
il y a des fois où je ne veut pas voir, il y a des fois où je me dis que je ne suis pas prête à affronter tout ça de face, alors, il y a des fois où je fuis.
Puis il y a d'autres fois où j'ai envie de dire non. Il y a d'autres fois où je suis révoltée et où je me sens impuissante face à tout ça.
Il y a des fois où des idées fusent dans ma tête, des idées de mieux, des envies de faire quelque chose...
Puis il y a des fois où je ne sais pas, où je ne sais plus.
C'est énorme tout ça et pourtant, ce n'est pas insurmontable. Je le sais.
Ca me fait peur.
Il fait beau aujourd'hui.
Les jours où le soleil est là, je me sens un peu plus forte. Je souris lorsque je regarde par la fenêtre. Je me dis que ça va aller.
tout ça n'est pas insurmontable, je pense; non. Au contraire.

Kanaillou

mardi, mars 10

Mardi 10 mars 2009 -Petite annonce-

J'y pense depuis un bout de temps. Et puis j'y pense de lplus en plus ces derniers jours.

Je voudrais que les parties "lectures" et "films" de mon blog soient aussi des lieux de partage...
Alors voila. Si jamais un film , un livre vu/lu vous a touché, si jamais vous voulez faire connaître, partager, tout simplement, je serais très contente de recevoir un mot de vous, et je le posterai...
comme ça, les parties "lectures" et "films" seront plus vivantes, plus riches surtout.
Je vous laisse une adresse e-mail où écrire: kanaillou@gmail.com
Pour vos envies, coups de coeur, coups de geules... A vos claviers ;)

Kanaillou, qui a hâte de voir si ça marche :)

dimanche, mars 8

Voyage en Irlande, 25 février-1er mars 2009

Chapitre 1. Se laisser porter par ses pieds.





Mercredi.

Sous la douche, je ne me rends pas bien compte. Tout passe vite, la voiture, l’aéroport. Là, j’imagine les destinations. On s’assied dans un café. Trop cher et pas bon. Devant moi, lorsque j’attends pour passer la douane, deux gars. Ils parlent de fêtes, de leur voyage. Ils parlent de Skins. Je souris. Je passe. Mon passeport reste trop longtemps dans ses mains et puis je passe…Ca sonne. « Quel âge avez-vous ? -16 ans…
-Aïe… »…Elle fouille quand même. Moi je souris. J’ai un paquet d’abricots secs dans la poche. J’en mange un, puis deux. Je continue mon chemin. La porte d’embarquement pour Dublin n’est pas encore affichée. Je reste debout et je mange des abricots.
« Bon voyage ».
Dans l’avion je suis à côté d’une fille qui lit un magazine people en anglais…
Décollage.
Je regarde le paysage accélérer, devenir flou et je sens qu’on s’envole. Cette fois, le paysage est de travers…Tout paraît si petit.
Dans le nuages, je met ma musique dur mes oreilles. Mes yeux se ferment…
« Il faut éteindre votre musique » elle me dit en anglais. J’enlève mon casque. Encore un petit abricot…Le paquet est presque vide. Je descends de l’avion. Dans l’aéroport, j’entends mon nom, je tourne la tête, elle est là. Les deux gars qui étaient devant moi tout à l’heure me demandent si je sais comment aller en ville. Elle leur explique. Autour de moi, tout est différent. C’est fou ce que ça change, d’un aéroport à l’autre…
On est dans le bus, direction le campus. Elle me raconte, je l’écoute. Je lui raconte, elle m’écoute.
On est fatiguée. Je fais mes premiers pas dans le campus. Mes premiers pas dans un campus. Tout me paraît grand. Il y a des gens tout le temps, des pas qui passent, des allers retour, des regards qui se croisent des rires qui s’envolent. Le ciel est entre le gris et le bleu. Il change.
Chez elle me montre. Au mur, des posters, un mur est consacré aux flyers qu’ils glissent sous leur porte. Dans sa chambre, je sors le fromag, la semoule à couscous et le chocolat que je lui ai apporté. Moment hystérique. Elle n’en revient pas. Moi, ça me fait rire.
J’ai l’impression d’avoir encore la tête dans les nuages. D’y être ailleurs. Je ne me rends pas bien compte. Je suis comme l’on est le premier jour ailleurs, éblouie, émerveillée, curieuses.
On se fait à manger.
L’après-midi on va en ville. Elle m’emmène dans les parcs…Une autre dimension. Je crois que c’est ça, je ne me rends compte de rien. Je monte sur les jeux des enfants, ils sont déserts. Je fais de la balançoire debout, je m’assieds dans une voiture, j’ai les jambes trop grandes, je me laisse bercer. Elle aussi elle s’assieds. Elle me regarde les yeux à demi fermés. Le ciel à toujours sa couleur étrange. C’est beau. Comme un jour de pluie sans pluie. Un jour après le soleil, juste avant l’arc-en-ciel. JE ne sais pas trop. C’est ailleurs.
On continue notre ballade. Les arbres paraissent grands et lorsqu’on arrive devant les pelouses, un rayon de soleil s’y reflète. Elle m’emmène voir la statue d’Oscar Wilde puis sur le « trône ». On se pose sur un banc , juste dans la direction du soleil. Je m’allonge sur le dos. Il y a un arbre juste au dessus de nous, les branches se développent dans le ciel. Et puis, il y a le ciel, la pelouse verte lorsque je tourne la tête. Moi aussi, je ferme les yeux. Le vent passe de temps en temps. Quelques frissons.
Le soleil disparaît alors on se lève. « On va où ? ». En fait, on atterrit à « Baggles’Factory ».
Elle n’y est jamais allée. En fait, c’est bien. Elle mange un baggle au beurre de cacahouètes, moi je prends un smoothy. On se raconte de nouveau, un peu plus. Elle m’explique la « vidéo des toilettes » qu’on attendra et qui n’arrivera pas…Elle me parle de tout, de la vie ici, de ses amis, des internationaux, d’A., d’autres…De tout et de rien. Je lui raconte le trop plein, les vacances, le stage, Paris, l’envie, mon sourire…
Lorsqu’on revient, il y a ses colloques… « Hi ».
Le soir, on va au « student bar ». Je les rencontre, M., T., et la sœur de T. Plus tard, L. arrive.
En entrant, je passe ou pas ? Mineur et on me demande ma carte d’identité… « Passe lui quand même, on sait jamais… ». Il me laisse entrer, ça nous fait rire.
Il y a du bruit, du monde. Un match de football et les deux équipes qui sont soutenue par deux tables. Lorsque l’une perds, certains hurlent, lorsque c’est l’autre, d’autres baissent la tête.
C’est drôle.
Je discute et j’écoute. Elles passent de l’anglais au français et du français à l’anglais, c’est tellement drôle. Ca va, en fait je comprends tout autour de moi, ce n’est pas si catastrophique que ça…
On sort. A l’extérieur il y a encore les lumières et le bruit de l’intérieur qui paraît isolés dans un bocal. Elles rencontrent l’italien et les espagnols. Chacun parle anglais et à la marque de sa langue, une musique se créée d’un accent à l’autre. Elle paraît contente de les revoir. Elle me raconte un peu en rentrant.
Elle me montre la douche et le petit déjeuner pour le lendemain matin parce qu’elle a cours. J’irai avec elle à son cours de 12h…
On va se coucher. J’écris un peu. Des lustres que je n’ai pas ouvert mon carnet…En fait non, la dernière fois c’était la semaine dernière à Paris. Mais quand même…Avant, c’était à la Toussaint.
On éteint la lumière.
Des images, des sons, des odeurs, des couleurs…Tout ça se mélange dans ma tête. Je m’endors loin de tout…dans son duvet, mes écharpes sous la tête.
« Vert », c’est le premier mot qui m’est venu à l’esprit lorsque j’ai vu l’Irlande d’en haut, encore un peu dans les nuages. J’aurais pu trouver mieux…C’est vrai. Mais bon…

Chapitre 2. Se laisser porter par les mots.


Jeudi.

Je me réveille dans des bruits différents. Une porte qui claque, quelques voix. Je reste un peu dans les odeurs et la chaleur de la nuit. Elle est en cours, sûrement. Je ne sais pas quelle heure il est. Je tends ma main vers le bureau pour attraper ma montre. 11h. Elle ne devrait pas tarder à rentrer. Je sors du duvet. Elle ouvre la porte. « Bonjour Miss ». Je vais prendre une douche. C’est le même système qu’en Angleterre, chez D. …il faut tirer sur un fil qui enclenche la chaudière je crois…Et puis ensuite, appuyer sur le bouton pour que l’eau coule. La douche est chaude. Des milliers de pensées me passent par la tête. Je dis toujours que c’est sous la douche, le matin que je pense le plus.
Je sors le paquet de céréales. A midi, je vais avec elle en cours. Dehors, je vois des étudiants qui passent et repassent. Je la suis. On entre dans le bâtiment, on prend l’ascenseur, on arrive dans la salle. Ils sont déjà là mais la prof et partie faire un truc, je ne sais pas quoi.
Lorsqu’elle arrive, le cours commence.
Discussions autour de Lettres Parisiennes de Huston et Sebbar…Le temps parait un peu long. Quelques fois mes yeux se perdent dans le vide du paysage de la fenêtre d’en face. Je reste pourtant fascinée, curieuse. A la fin, un peu déçue. Je ne suis pas la seule.
On discute longuement avec elle, M . et A. Au bout d’un moment, la fin nous sort des mots. On se dirige chez elle. On cuisine à huit mains. Les discussions s’enchaînent, on passe d’un sujet à un autre, comme ça. On rit quelques fois. C’est agréable de pouvoir discuter, comme ça, après un cours. C’est agréable de se retrouver autour d’un « lunch », qu’on a tous préparé. On doit y aller, la séance de cinéma est dans une heure et on y va à pieds. On se retrouve toutes les trois sur le chemin. Quelques fois, on parle. D’autres fois les silences rythment nos pas. Je regarde autour de moi les maisons qui défilent, imposantes. Les rues trop longues ou pas assez. Lorsqu’on arrive au cinéma, on prend les billets qu’elle avait réservés. L. nous rejoint. On va voir « Vicky, Cristina, Barcelona ». Trop longtemps qu’elles rêvent d’y aller. Je l’ai déjà vu mais j’ai adoré alors je veux bien le revoir. Dans la salle, des sièges nous sont attribués. L. a des biscuits. « ginger » elle a dit. Le goût me reste dans la bouche puis s’en va, comme ça.
Elles ont adoré et moi j’ai préféré en VO. On en parle un moment. On va à TESCO puis à EASON, la librairie papeterie de Dublin. Celle qu’on voit partout.
Lorsqu’on sort, il fait nuit. M. part de son côté, L. du sien. Nous, on rentre sur le campus. Le temps passe vite dans la soirée. Le temps qu’on rentre. Dans la nuit, Dublin paraît autre.
. Ses colloques ne voulaient pas sortir puis finalement, leurs amis les ont convaincues. Alors elles se préparent. Il y en a une qu’elle ne reconnaît pas, elle est surprise.
Elle se met sur son ordinateur, moi j’ouvre Le parti pris des choses .
« Je crois que je ne comprends pas… ».
Ca la fait rire. Je me suis trompée, je ne lis pas Le parti pris des choses mais trois textes qui se trouvaient avant. Forcément, je ne voyais pas le rapport avec ce qu’on m’avait dit du bouquin…Quand enfin j’y arrive, je découvre des mots inconnus. La poésie. C’est un peu compliqué mais c’est beau. Je suis ébahie. Comment peut-on passer trois pages à décrire un escargot pour finir sur la notion d’humanisme ? Je crois qu’il faudra que je le relise, le poème de l’escargot.
On va se faire à manger. Puis très vite, on va se coucher. Avant de m’endormir sur les coussins du canapé qu’on a déplacé dans sa chambre, je me pose mille questions sans réponses. Je finis par fermer les yeux.

Chapitre 3. Se laisser porter par la ville.


Vendredi.

Cette fois ci je me réveille plus tôt. Dix heures. On avait dit qu’on mettrait le réveil mais tard pour qu’on se réveille sans lui. Ca a marché. L. doit passer, elle part en week-end avec son amoureux qui vient la voir. Elle voulait lui dire Au revoir avant.
« Ca te dit un ptit’ déj bankokien ?
-Trop ! »
C’est parti. Je la regarde faire. « Assieds toi , pour une fois », elle m’a dit. Alors je la laisse éplucher les fruits, les couper…
C’est délicieux. Elle me dit qu’elle voudrait être au Laos ou à Barcelone, au soleil, en été.
Je m’imagine la sensation du tissus d’une robe légère, du soleil qui me caresse. « Hum…Ce serait bien… »
L. arrive. On boit un thé. Elles discutent en anglais, je les écoute puis je dis quelques mots. Peur d’avoir oublié, de ne plus savoir…Mais non, ça va.
Après on se prépare. Quand elle prend sa douche, je l’entends m’appeler. Elle me demande si je peux lui remplir une bouteille d’eau chaude, la douche s’est cassée. On rit. Avant de partir, on va prévenir la reception . Tout de suite, quelqu’un vient. On est hébétée. En quinze minutes on est allé à la reception, quelqu’un est venu, est reparti, est revenu et a changé la pièce. La douche marche. Contentes, on s’en va tranquillement prendre le bus. On rit.
On a prévu d’aller à la mer mais finalement, d’autres choses se sont prévues entre temps, alors finalement aujourd’hui c’est ballade dans Dublin.
On se prépare et on part vers trois heures. Dans le centre ville, je joue à la touriste. J’ai sorti mon appareil photo et je capture quelques instants. Elle me fait une visite guidée, m’emmène dans plein de lieux différents. D’abord la rue commerçante. Là, on entre dans HVM ( je crois que c’est ça…) un magasin rempli de cd, de dvd vraiment peu cher.
Hystérie.
Je ressors avec deux dvd, Amélie avec un. On continue notre chemin, elle me montre le magasin de savons qui ressemble à de la nourriture, la banque d’Irlande qui n’a pas de fenêtres, « C’est la banque la plus sûre, on n’y jette pas l’argent par les fenêtres… ». Elle m’emmène dans l’Université de Dublin, on entre, je suis émerveillée. « C’est comme dans Le cercle des poètes disparus ! » je lui dit. On va à droite, à gauche. On s’arrête dans le « Church, un café dans une église. ». Elle prend un chocolat chaud, moi un coca light. On discute films et littérature.
Un moment, on joue à «Vicky, Cristina, Barcelona ». Elle est Scarlett Johansson avec l’appreil photo et je suis Penelope Cruz…On rit, on s’arrête, elle me prends en photos, on repart, elle me prends en photo, on ne s’arrête pas, elle me montre le pub trop kitsh, avec les napes léopard et les photos d’Elvis Presley accroché au mur. Elle le prend en photo. On s’arrête devant une vitrine, le gars à l’intérieur nous fait signe d’entrer. Ils y vendent des gros poufs et des coussins, ils nous dit de nous amuser, de faire une séance photos. Là, on est mortes de rire.
On passe sur un pont, un homme joue « Hallelujah » avec sa guitare. On s’arrête un peu. Des souvenirs qui reviennent, tout à coup. L’année dernière, la fin de l’année, ces heures passées sur la pelouse du lycée avec guitares, violon, chant, rires…Comment se fait-il qu’une chanson soit comme ça dans tous les doigts, dans toutes les voix, dans toutes les têtes ?
On reprend notre chemin. Il est presque sept heures, on a rendez-vous à huit heures dans un pub, pour voir un match de Rugby. On s’achète un « fish n’chips ». Elle voulait m’emmener dans le parc du château et pusi, comm eon a pas trouvé, on s’est assise sur les marches.
Manger un « fish n’ chips » dans la rue, assise sur un escalier, cela me fait sourire.
On entre dans l e pub, on les trouve facilement. A côté d’eux, des anglais un peu fous qui nous font parier un euro…Je n’y connaît rien, elle non plus. Je parie au hasard. Le match rythme les discussions. Lorsque la France marque un essai, les anglais chantent l’air de la marseillaise, on les imite en riant. Ils enchaînent les bières. Hallucinée par cette endroit sombre et joyeux, par un jeu trop violent que je ne connaissait pas , par une ambiance étrange mais agréable. Après le match, on a tous perdu. On s’en va, on rentre. Eux, ils ne savent pas trop ce qu’ils font.
Dans sa chambre. Elle veut revoir « Mystic River » qu’elle m’a conseillé et que j’ai acheté. On se met sous la couette dans son lit et on regarde. Transportée par l’intrigue. A la fin, on a peur de faire des cauchemars. « il est horrible ce film ; Génial mais horrible. » Je me glisse dans le duvet et on éteint la lumière.
Demain, on va à la mer. J’ai hâte.
Je suis tellement heureuse d’être ici, avec elle. L’Irlande, Dublin, Erasmus, tout ça se mélange.
Je me sens loin, bien. La coupure me fait du bien. JE ne pense à rien d’autre qu’à l’instant. Je ne m’inquiète pas de savoir si j’ai le temps. Je vis les choses comme elles arrivent et elles sont à chaque fois mieux les unes que les autres.
Je crois que je m’endors en souriant.

Chapitre 4. Se laisser porter par la mer.

Samedi.

Je me réveille en souriant. Mais je pense aussi que demain je pars. Elle n’est plus dans la chambre. Elle a un peu travaillé, dans la cuisine. Aujourd’hui on va à la mer. Une sortie est justement organisée pour les internationaux. On se dit qu’on ira avec eux. Mais avant, elle m’a dit qu’on allait manger au « Queen of tarts » … Je vais me doucher.
On part, un peu plus tard que prévu aujourd’hui. Tant pis. On prend notre temps.
Le restaurant est fabuleux !
Qu’est-ce que c’est bon. « Je crois que je reviendrais en Irlande rien que pour y retourner ! » je lui dis en riant.
Les tartes sont délicieuses et les desserts…N’en parlons pas !
Après un « lunch » digne de ce nom », il est trop tard pour rattraper les autres pour aller à la mer. On y va seules.
On prends le « dart », c’est le RER irlandais. Je regarde les stations défilées. C’est drôle, ici je fais attention à ces panneaux qui sont les mêmes mais qui changent parce que derrière, c’est différent. Je n’avais jamais pris le temps de regarder dans le RER parisien…
Quand on arrive, on voit la mer à travers la vitre. On descend et puis elle me demande si je veux aller sur la jetée ou si je veux faire une ballade.
On est partie pour la ballade. Au départ, il y a un mur, on longe la voie ferrée. On ne peut pas voir la mer. Elle me dit qu’on aurait du descendre plus tôt.
C’est pas grave. Une drôle d’ambiance. Le chemin étroit, enfermé entre un grillage derrière lequel on voit la voie ferrée et un mur, cela fait bizarre.
On arrive à la mer. C’est beau.
Il y a des enfants qui jouent au bord de l’eau. On s’assied sur un muret. Je sors mes cartes postales pour les écrire. « Coucou les filles … »/ « Alice , … » / « Sylvia, … »/ « Mes parents… »…
La mer en face de moi s’étend, bleue, grande. Le ciel ne s’y confond pas. Enfin si, mais qu’à un seul endroit, le seul endroit où il n’y a pas de terre, au bout. Le seul endroit où mes yeux peuvent se perdre dans l’horizon.
On reste encore un peu puis on se lève. On va prendre le bus pour rentrer.
On se perds. Elle est embêtée, n’a pas sa carte, moi je ris, qu’est-ce que c’est ien de se perdre en Irlande, avec elle. Finalement, on attend un bus qui nous emmènera en ville. On s’arrêtera à « L’écrivain » pour enfin savoir ce qu’est ce mystérieux nom français perdu en plein Dublin, pour savoir ce qu’il y a ou pas derrière cette pancarte devant laquelle on passe sans cesse sans prendre le temps de s’y arrêter, parce que le bus va trop vite.
A l’arrêt de bus, un homme, la soixantaine attend avec nous. Elle lui laisse sa place lorsqu’il arrive. « You’re both beautiful girl ». Au départ, ça nous fait rire. On dit « Thanks ». Puis il continue à parler, on y comprend rien. Il ne parle pas assez fort, autour il y a trop de bruit et en plus, il a un accent irlandais marqué…
Je suis la plus près. Je comprends que les femmes d’où il vient doivent porter des vêtements très chauds parce qu’il fait froid, il nous demande si nous on a pas froid. Et puis, il répète au moins cinq fois « you’re both beautiful girl ». On a compris on se murmure en souriant, entre les dents. On fait mine d’être française et de ne pas comprendre ce qu’il dit. Il parle ensuite des femmes de paris, qu’il a vu danser dans les cabarets en France.
On attend le bus avec impatience. Au bout d’un moment, il se tait, nous on essaie de parler d’autres choses pour qu’il n’ose pas nous interrompre.
Au bout de trois quart d’heure, une heure, le bus arrive. On va à l’étage. L’homme reste en bas. On rie. LE bus va vite. Elle n’est jamais passer par là, on se demande où l’on doit s’arrêter. Finalement, on a raté notre arrêt, le bus arrive à son terminus. On descend. Emme est déçue. On va pour attendre un autre bus qui nous déposera au campus. Cette fois on prend le premier qui arrive même si on doit marcher un peu plus là bas. On ne veut pas attendre trop longtemps. On finit par arriver. On rie tant on est fatiguées de marcher, ébahie par les rues de Dublin, ailleurs. Avant de rentrer, on passe à l’épicerie du campus, il n’y a plus de papiers toilettes, ni de céréales. J’achète de l’Hagëndaz pour lui faire plaisir.
Lorsqu’on rentre et que je veux mettre la glace au freezer, il est bloqué. Je crois que j’essaie de le débloque pendant vingt minutes, et puis j’arrête ; Je mets la glace au frigo.
Dans sa chambre, on s’installe toutes les deux. Elle, sur son ordinateur, moi, avec un livre de Valentine Goby dont j’ai appris qu’elle interviendrait dans notre stage autour de l’image documentaire. Je lis. Des décénies que je n’avais pas ouvert un livre pour moi, parce que j’avais envie de lire. Je laisse Ponge et Le parti pris des choses , et j’ouvre L’échappée. Je me laisse portée par les mots. Au début, j’ai peur. J’ai du mal à retrouver un rythme, à me concentrer. Et puis ça revient, tout naturellement, je me laisse emporter. Elle s’allonge un peu à côté de moi. Elle est fatiguée.
Au bout d’un moment, on va préparer à manger. Ce soir, M. vient et on va regarder un film.
Lorsqu’elle arrive, on sourit. On ne tarde pas à mettre le film. La vie des autres. Avant que ça commence, je prends une série de photos des filles et des lanternes qui viennent de laos et qui sont accrochées au mur.
M. a apporté des cookies au beurre de cacahouètes. Délicieux.
On regarde le film en VO sous-titré anglais. Encore une fois j’ai peur de ne pas suivre puis, finalement, ça va tous seul.
Lorsqu’il est fini, un peu de silence.
Après le film, des discussions de tout. Elle est sur l’ordi. M. et moi on discute le monde.
M. doit partir, elle a encore de la route avant d’être chez elle. Avant de dormir, je reprends mon carnet, j’écris. Puis je lis un peu. Je me perds dans les mots.
J’éteins la lumière, contente de la soirée, contente du voyage, contente de tout.
Je ferme les yeux.

Chapitre 5. Se laisser porter par les pensées.


Dimanche.

Lorsque j’ouvre les yeux, je me le dis vraiment. Aujourd’hui, je pars. Pas envie. Envie de rester encore un peu, envie de prolonger les vacances, pas envie d’y retourner.
On a prévu un brunch, ce matin. Alors, lorsque je me réveille et que je la vois qui ouvre les yeux, je souris. On prépare le brunch. De tout. Sur la table, éclairé par un rayon de soleil, des céréales, du pain, du fromage (français et irlandais), du jambon de TESCO, des fruits, du lait, des bols, des tasses, du thé, du beurre de cacahouètes, de la confiture.
Je mords dans une tartine de beurre de cacahouètes, on réutilise l’appareil à croque-monsieur, on discute, on boit du thé.
Toujours en pyjama, je vais me doucher. Je prépare mes affaires, je range, je tri. J’essaie tant bien que mal de fermer mon sac.
Et puis je la retrouve. Elle est allée se préparer lorsque j’ai fait mon sac. Toutes les deux, dans le canapé, l’ordinateur sur les genoux. Je lui passe l’intégrale des BEATLES qui est sur mon MP3. Elle me passe la BO de JUNO…Je lui dit que je n’ai pas envie de partir. On fait des listes. Tout ce que j’ai à faire en rentrant…Tout ce que je prévois de faire moins. Elle aussi elle prend un bout de papier et un stylo. Et puis, elle me montre la liste des cent et une choses à faire en mille et un jour. Je trouve ça génial. Je me lance, elle m’aide à trouver des idées, je l’aide à en trouver pour la sienne qu’elle n’a pas finie…Et puis il est l’heure. On reprend le chemin des bus. Je regarde autour de moi. Aujourd’hui, il n’y a pas grand monde, ils sont en week-end. A l’arrêt de bus, les au revoir, les dernières recommandations. Des sourires. La navette arrive trop vite…
« -J’ai pas envie de partir
-Oh, allez, maintenant t’as cent et une choses à faire, alors faut bien que t’y ailles ! »
Je souris.
Je monte dans le bus, la navette qui va jusqu’à l’aéroport, parce que les bus en Irlande…
Il pleut dehors. Il pleut et il fait beau. Ca dépend, ça change d’une minute à l’autre.
Je la vois par la fenêtre sur laquelle des gouttes dégoulinent. Une dernière photo. Elle me fait la petite grenouille d’en bas. Elle reste et le bus s’éloigne. La BO de « Vicky, Cristina, Barcelona » dans les oreilles, je sors mon appareil photo. Je m’amuse à photographier Dublin par la fenêtre.
A l’aéroport, je trouve ça grand. Mon sac à dos, ma musique. Je cherche les indications, je vais m’enregistrer. La femme me sourit. Une fois que c’est fait, il faut attendre. Je monte. Là haut, il y a des restaurant. Je tourne un momen. La porte d’embarquement n’est pas affichée. J’ai encore le temps. Je ne sais pas pourquoi je choisi McDO’. Je me pose la question. Je mange un McFlurry en écrivant un peu.
Je redescend. Je fais la queue pour passer la douane. Les couloirs sont grands. Je m’assied sur une chaise devant la queue pour embarquer. Une jeune fille est à côté, elle me demande si je peux surveiller son sac, le temps qu’elle aille jeter un papier. Elle habite en Irlande, elle a trouvé du travail dans une chaîne de magasins. Elle repart en France et revient après.
Je fais la queue. Je monte dans l’avion. Je m’assieds à côté d’une bande de trentenaire qui était en vacances. Lorsque l’avion décolle, le jour commence à tomber. Je remet de la musique dans ma tête. J’écris, je liste tout ce que j’ai fait en Irlande, dans l’ordre puis dans le désordre, après tout, du moment que ça y est. Le temps passe vite. Une heure et demie de vol, c’est court. Je redescends sur terre. A la douane, je n’ai pas perdu mon sourire. Un beau voyage. Envie de raconter. A l’extérieur, dans le petit aéroport de Beauvais, je vois mon père, je souris. On se dirige vers le parking, je monte dans la voiture.
Je lui raconte.