jeudi, mars 15

Jeudi 15 mars

Un mot qui en évoque un autre et un sourire qui naît au coin des lèvres quand je repense à quelques printemps passés.

Je rêve d'un saule pleureur sous lequel m'allonger pour regarder le ciel bleu, morcelé entre les feuilles qui s'éparpillent entre les nuages.

Sous le soleil naissant d'une saison retrouvée, je voudrais être.Etre un bout de ce que je ne suis pas encore. Etre un pas vers l'avant, un instant dans un train, l'autre dans les pas de gares, perdues au détours de chemins décroisés. Ou peut-être entrecroisés. Entrecroisés de folies passagères, de délices, de surprises.

Des moments attrapés en plein vol, suspendus au bord de l'eau.

Le temps d'avancer, de prendre mon courage à deux mains et de sauter. "I need to be bold, need to jump in the cold water".
Se rappeler les mots qui donnent envie de continuer.
Un pas. Encore un.
Quelques fois il ne suffit que de cela. Mettre en pieds devant l'autre.
Passer le cap du doute de l'hiver et s'aventurer dans l'euphorie de l'été. Ne plus penser. Fermer les yeux et profiter du rayon de soleil qui éblouit.

Ressourcée. Ressourcée par la légèreté de la vie quand approche le bout d'une année.
Les semaines se comptent sur une main.

Des projets qui prennent formes, d'autres qui s'estompent. Certains s'imposent comme évident. La trouille au ventre, me dire "quand faut y aller..." Et sauter pour profiter de la douceur du réconfort une fois embarquée.

Ecouter Ella Fitzgerald. Sarah Vaughan. Jazzer parmi les grandes en riant, parce-que tout paraît si petit à côté.

Aller au rythme de la musique de la vie. Et se dire que quand je les regarde, ils me sourient. Les retrouver pour mieux se raconter. Les rencontrer pour mieux se sentir avancer.
Se sentir avancer, aller droit devant, se perdre, faire un arrêt incongru.

Envie de voyager, de découvrir, de savourer chaque partie de ce qui suit.
Envie de passer outre le coup de blue de cette réalité qui me saute dessus et s'agrippe sans vouloir me lacher. Une réalité qui semble si différente tout à coup.
Est-ce la réalité qui change?
Non, définitivement non. je change, mon rapport aux autres change.
Et je me vois me transformer. C'est étrange. C'est étrange de sentir tout en mouvance. Ce petit truc au ventre d'une peur et d'une envie mêlées qui donnent parfois un coup de panique qui bloque. Cette envie de rester dans mon lit et de me cacher sous la couette.

Puis le soleil appelle à sortir. Boire un verre à une terrasse, s'approprier de nouveau les rues qui paraissent si différente. Rêver à tout ce qui arrive.
Prendre le temps de rêvasser surtout.
Parce-qu'autrement, il y a tout le reste qui monopolise temps, attention, énergie. Et puis des moments de fatigue.
Mais ce n'est que de la fatigue.

Se ressourcer.
Et penser dans un moment où tout paraît si clair et beaucoup moins effrayant, que c'est la vie.

Bienveillante.

Kanaillou

samedi, février 18

Samedi 18 février 2012

Entrer dans un café sans être sûre d'avoir envie d'entrer dans celui-ci. Mais après un tour presque complet de la place d'Italie décider de se poser.
Je ne prends jamais de chocolats chauds. Je préfère le thé. Puis là, je regarde la carte et un peu sans réfléchir, "un chocolat viennois". D'ailleurs, après coup j'ai pensé qu'on disait peut-être plutôt un "chocolat liégeois". Je ne sais pas trop.
Puis, assise dans ce coin, je regarde la patronne, accoudée à son comptoir, tout en sortant quelques bouquins, textes et stylos.

Observer un peu désemparée et écouter.
"Ah les jeunes d'aujourd'hui" ... "De toute façon, ce n'est plus possible" ... "De mon temps, je vous l'assure ce n'était pas comme ça".... "Puis eux (les étrangers? Je me demande en avalant une gorgé de chocolat mousseux de chantilly) " ... "C'est un véritable fléau"...

Pas besoin de regarder TF1 ou d'écouter les discours politico dramatiques. Juste s'asseoir à une table de café.

Oui parce-qu'en même temps, il faut décortiquer mon premier texte de Lacan, ce n'est pas facile.
Aussi incompréhensible que tout le monde le dit.
Alors je tends l'oreille, je me concentre, je me déconcentre, j'avale une gorgée, je sors un bouquin je griffonne quelques mots dans un carnet tout neuf. Celui qui s'appelle "Lacan". Et oui, j'ai un carnet Lacan.

Se sentir chez soi un peu ici, un peu  là. Puis par là bas aussi. Mais finalement, difficulté de trouver ce lieu où je rentrerais et poserais mes affaires "chez moi".
Divaguer entre les horizons et les projets qui se dévoilent.
Avoir envie d'explorer un peu plus à chaque moment, un sac à dos bien rempli qui bouge d'un lieu à l'autre.

Un tourbillon d'émerveillements et de changements aussi.
Un tourbillon qui embarque, qui fait danser et qui ne laisse qu'à peine le temps de se poser.

Et puis arrive le moment où il faut se poser.
Impossibilité. Il faut m'occuper, être sûre que je sois à droite à gauche. Comme l'appréhension de l'arrêt.
Le moment où, dans la maison silencieuse il faut admettre. "Non, je n'ai rien de prévu avant quelques heures".
Le moment où il faudrait faire ces choses là, celles qui commencent à presser, celles que je pourrais faire là pour éviter d'avoir à les faire plus tard.
Mais non.

Demain, demain ce sera peut-être mieux.

Kanaillou





vendredi, janvier 6

Vendredi 6 janvier 2012


Pourquoi attendre tant des débuts d’année?

Je voudrais que 2012 soit une année musicale. Je voudrais que 2012 soit une année littéraire. 
Je voudrais mieux m’organiser pour faire plus de choses. Mais vraiment les faire. Prévoir des expos, des sorties, aller au théâtre. Au cinéma. 
Avoir le temps d’aller à la piscine. Prendre le temps de lire. De lire pour moi, pour le plaisir, pour les mots qui sonnent et résonnent et qui font du bien. De lire pour les cours, parce-que je voudrais pouvoir dévorer. De lire le net, la presse. 
Et voilà. Tous les ans c’est la même chose, j’y crois, le temps d’un mois, comme si, du jour au lendemain, sous prétexte de la nouvelle année, tout pouvait prétendre changer. 
Il y a ce drôle de mélange de plaisir de prévoir, de rêver, d’avoir envie qui se mêle à cette étrange sensation qu’implique la remise en question, le «où j’en suis? » et les résolutions. 
Mais là, j’y crois vraiment. J’en ai vraiment envie. 
Probablement que l’année dernière aussi...
Réussir à tenir ces envies qui éclosent là, maintenant, dans un train ou au coin d’une cheminée. 
Réussir à prévoir mon été. J’ai déjà la sensation que le semestre va filer, une fois de plus et qu’il faut que je m’organise avant d’arriver en avril et de me dire «qu’est-ce que je fais maintenant? »
Envie de voyager, de découvrir, de travailler, d’explorer, de réfléchir, de sourire, de chanter, de faire de la musique. 
Oui, cette envie débordante d’être là, de vivre et de m’accrocher aux saisons. 
Puis ce sentiment d’impossible qui se pose là. 
Impossible? 
Non... Enfin. Peut-être. 
Tout est peut-être là. Ce désir un possible qui me donne encore plus envie de savoir que je ne peux pas mais que je veux quand même essayer. 
Aller contre le temps et lui rire au nez avant qu’il n’accomplisse dans quelques pirouette sa dernière moquerie. 
Puis pleurer de ne pas se sentir à la hauteur et rire de ces envies impétueuses qui me tiennent au corps. 
Sourire lorsque je regarde en arrière et que je repense à tel ou tel moment.
Organiser, organiser...
Mais penser à tous ces moments volés, improvisés à venir. 
Penser à ceux avec qui j’ai envie de les partager.
Penser aux aléas des peut-être, aux projets qui se construisent, qui prennent forme. 
Essayer de me poser et éocuter le silence d’une nuit tranquille d’un doux hiver. 
Me laisser bercer quelques secondes et imaginer les beaux jour, la nature qui redonne souffle, l’été qui porte. 
Songer aux couleurs d’ailleurs, au éclats de voix qui résonnent encore. A tous ce tumulte, ce mélange. 
Penser à ce qui suit et s’endormir.
Tranquillement.
Doucement.
Etre rassurée par la douceur d’un thé.
Accepter la lenteur et accepter le doute. Savourer chaque pas sur les chemins de traverse empruntés à tout va. PArce-que non,  je n’ai aucun sens de l’orientation. 
Alors, désorientée, profiter de la douceur de pas perdus qui se croisent dans quelques ruelles inconnues. 
Et avancer.
Je vous souhaite à tous une très belle année 2012, 
Kanaillou