mardi, décembre 20

Mardi 20 décembre- Réponse d'une étudiante affligée


Twitter. Echanger des informations en un temps record. Mais aussi des passions. Des plaisirs de lectures, des surprises, des incompréhensions totales et des mots de colère.

Je twitte et je tombe sur quelques mots d' @drmlj qui renvoie à un article qu'elle a publié sur un blog. Cet article, une réponse à un autre article, celui d'une doctorante qui, au sein d'une réponse à un questionnaire proposé par le blog l'Infusoir se permet d'écrire "Devant la dégradation constante des conditions de travail des professeurs dans le secondaire, une seule chose ne faisait aucun doute pour moi : hors de question de me retrouver devant 30 élèves de seconde qui savent à peine lire ! "


Gloups.

Je suis affligée. Et je repense à cette jeune, tout juste docteure, premier semestre de fac, qui nous dit d'un ton très sarcastique, sans prendre le temps de se remettre en question, après avoir répondu à deux trois questions lors sur son cours et après quelques réclamations d'élèves pour ralentir un peu "Eh bien, j'espère que vous avez des cours de prise de notes! Parce-que là..." Et là, une forte envie de lui répondre "J'espère que vous avez quelques cours de pédagogie! Parce-que là..."

Gloups.

Affligée de me dire qu'on peut sortir d'une thèse, temps de réflexion, temps de recherche, temps d'ouverture au monde... Et écrire de telles choses. Parce-qu'être diplômé, c'est une chose. Mais mesurer la conséquence de ses mots, surtout à l'ère d'internet, l'ère où mots et maux se croisent, se lient, se délient, s'en est une autre.

Je suis une de ces élèves qui est passée en seconde, il n'y a que quelques années. Je suis une de ces élèves issue d'un collège de zep. Et je vous l'écris, grande surprise, je savais lire en Seconde! Et j'ai découvert le plaisir de la lecture dès mes années de collèges, notamment parce-que certains de mes professeurs m'ont poussé, donné envie d'aller dévorer ces mots.
Et non, non, je n'étais pas la seule à savoir lire en seconde! Quelle surprise! D'autres élèves buvaient les mots de certains profs, d'autres élèves se questionnaient, redécouvraient le monde et ressortaient des cours en plein débats philosophiques, historiques, littéraires, débats qui pouvaient nous occuper le temps d'un déjeuner ou d'une heure de permanence! Et une majorité!

Et je suis une de ces étudiante qui certes, ne se destine pas à l'enseignement mais qui croit au partage des connaissances! Une de ses élèves bénévole qui prend deux heures de son temps par semaine pour épauler une jeune, pour l'accompagner, lui proposer un accès à la culture vers lequel elle n'irait pas forcément ou vers lequel elle n'a pas les moyens d'y aller.
Et il se trouve que cette jeune fille est en Seconde. Et "sait à peine lire" . Elle est nigérienne, arrivée il y a un an et demi en France.
Mais quelle curiosité, quelle envie d'apprendre, de découvrir et de s'investir dans ce qu'elle fait!
Quel temps elle prend pour faire au mieux.
Je suis admirative devant son courage et sa volonté d'aller de l'avant. Une jeune femme qui ne maîtrise pas forcément encore les mots mais qui pense et agit intelligemment!

Et je regarde autour de moi, je me dis que les difficultés sont là, qu'il n'y a aucun doute. Je regarde autour de moi et je souris quand je rencontre ces profs plein d'idées et de projets. Je souris quand je vois tous les étudiants qui se disent que partager est primordial.
Je souris lorsque je rencontre quelques jeunes qui ne dévorent ni Balzac ni Maupassant mais qui vous disent qu'ils sont allés au Japon avec leur équipe de foot et que c'était vraiment bien de voir comment c'était là bas!
Je souris quand je vois des jeunes passer leur Bafa,  comme moi. Ils n'ont pas forcément de diplômes particuliers,  ils ne sont pas forcément étudiants. Quelques fois ils n'ont pas le BAC mais ils sont là, attentifs aux enfants, ils savent leur métier en tant qu'animateur et savent l'importance des valeurs à inculquer à ces enfants qu'on nous confie.
Et je distingue tant d'intelligence dans leur faits et gestes, dans leur manière d'être.

Les valeurs, peut-être est-ce le centre de la question. Quelle valeur doit-on avoir pour écrire de telles phrases sur un blog accessible à tous? Qu'enseigne t-on et que partage t-on avec les lecteurs?
"L'élite". Bravo. La France vous est très reconnaissante de votre brillance et de votre investissement dans vos études et vos recherches.
Nous sommes fiers de vous compter parmi nos concitoyens.
Faire des études est une chose. Etre le meilleur est une chose. Mais à quel prix? Au prix de ne pas se rendre compte qu'à l'extérieur de la prépa, il y a une réalité à laquelle on va devoir être confronté d'ici peu. Au prix d'arriver dans une université et de s'enfermer dans un Labo pour faire des recherches plus intelligentes les unes que les autres, d'écrire une thèse et de devenir docteur sans ce soucier un seul instant de ce qui peut se passer à l'extérieur?!
Et face aux étudiants. Que fait-on une fois qu'arrive le moment d'effleurer du bout des doigt quelques heures de réalité de la semaine?
Eh bien voilà, me semble t-il un exemple typique: on se protège et l'on se réfugie dans des mots à consonance un peu compliquée et qui font très intelligent pour répéter des absurdités. On regarde tout ces petits merdeux de haut. "Qui sont-ils après tout? Qu'ont-ils fait? Moi, j'ai une thèse!"
L'on se réfugie derrière des phrases toutes faites, entendues et trop répétées, incapable de faire face à une réalité qui peut paraître si difficile.
Je trouve cela si triste.

Et ce sont des phrases comme celles-ci qui me confortent dans les choix que j'ai pu faire jusqu'ici. C'est prouvé, "l'Elite" ne conduit certainement pas à l'Intelligence!

K.




lundi, novembre 21

Lundi 21 novembre 2011

 A Gérard.

Aujourd'hui.
Aujourd'hui je voudrais souffler un adieu léger.

Souffler au delà des maux et des mots éparpillés qui perdent leur sens à force d'être et de ne plus être.

Souffler pour me détacher d'une réalité brutale, d'une vie dénuée de sens.
Souffler sur les blessures, celles qui restent parce-qu'on a été écorché.

Etre là et hurler à la vie qui est. Qui est, seulement.

Aujourd'hui, je voudrais murmurer un adieu.

K.





jeudi, novembre 10

La nuit du 10 au 11 novembre 2011

Je m'aperçois qu'on est en novembre.
Que ma liste des 101 choses à faire arrive à terme.
Et je me souviens encore de l'après-midi irlandaise dans l'appart' d'A où je l'avais pensée et écrite sur un bout de papier avant de la taper.
Aller y jeter un coup d'oeil. En refaire une.

Je m'aperçois que c'est le deux-centième article que je post sur mon blog. Ca en fait des mots je me dis. Juste un instant avant de repenser à autre chose.

Blogger.
Je blog pour Cabarêves maintenant aussi. Essayer de créer une image virtuelle de la troupe. une image facile à retrouver, moins disperser.

J'y travaille la nuit. La nuit c'est plus calme, plus doux.

Comme ce besoin de repousser l'heure où j'éteindrais mon ordi pour dormir. Je ne sais pas pourquoi. Juste l'envie de me sentir continuer d'être en action. Pet-être.

Z. dort à côté. Elle est venue passé trois jours à Rouen. Ma première "visiteuse" dans ma petite coloc.
Demain, on va à la mer.

Les étudiants se baladent. Ils passent sous ma fenêtre, je les entends parler fort et rire.
Je devine leur pas, quelques fois hésitants.
Jeudi soir.

J'ai chanté aujourd'hui. Enfin. J'ai trouvé cette prof, qui a l'air vraiment bien et j'ai chanter. Retrouver une voix hésitante. Un passage difficile. Et cette envie d'apprendre, d'aller plus loin, de sentir ce sentiment de bien être sur la demi seconde de lâcher prise.
Sentir ce besoin de retrouver le contact, de me recentrer.
Sentir ce besoin de redonner de la place au corps.
Ca fait du bien.

J'ai retrouvé mon violon. Un peu. Avec plaisir cette fois-ci. La dernière fois, c'était peut-être trop tôt.
C'est fou comme les notes me faisaient mal, comme mes doigts ne se décrispaient pas. Et ma main qui restait coincée.
Là, je l'ai senti.

Besoin de me recentrer. Ou plutôt, de retrouver cette équilibre qui me manque. Les temps de fac, les temps d'activités.
Repenser un peu à organiser tout ça, maintenant que je suis bien installée.

Projets de retourner à la piscine, de danser, de chanter.
Retrouver les mots de l'écriture, le plaisir du collage.
Trouver ce qui me tient, ce qui me fais avancer.
Prendre du temps pour lire, écrire, pour les assos.
Aller au cinéma. A chaque fois que je sors, je me dis que j'adore ça. Et qu'il faut que j'y ailler plus souvent.

Il fait nuit. Il est tard.
Il fait un peu froid.

Je me sens dériver dans l'entre-eux de la fatigue de fin de journée, d'une nuit un peu trop courte.

Je suis dans le miroir d'un aperçu.
Des envies.
Peut-être deux-cent envies?

Kanaillou







dimanche, octobre 30

Dimanche 30 octobre 2011

Chamboulement temporaire de la nuit qui arrive trop tôt.
Période de déviations.
Besoin de reconexion.

Ou le monde s'écroule patiemment ou la vie s'étire sans relâche.
Besoin de respirer, lentement.

Souffler.

Se glisser dans une humeur chaude. A la lueurs de bougies et de loupiotes.
Isolement certain de l'hibernation.

Esthétique difforme de pensées qui se percutent.

Demander le silence et ne jamais l'obtenir. L'obtenir mais le sentir rempli d'electricité. besoin de respirer. Encore.
Besoin d'évacuer.

Evacuation générale demandée.
Je me perds dans le labyrinthe sineux d'un silence profond qui envahi les mots sans sens de l'écho de ma réflexion.
Stop.
Je ne veux plus penser.

Reprise du cours interompu. Tenter de vider tout ça.
Rien à faire.

Evolution ininterrompue d'une vague de phrases incohérentes.
Stop.

Stop.

omme une machine à laver qui tourne.
Peut-être que penser à une machine à laver aiderait.

Calm down.

Fraîcheur de la nuit.
Ou de l'hiver qui s'approche.

Deux bouquins fermés à côté de moi.
Dimanche.

Je glisse sur la forme ronde de la fin de la boucle.
Je suis à l'intérieur d'un bout de blue égaré qui hante les dimanches soirs.

Kanaillou

dimanche, octobre 23

Dimanche 23 octobre 2011

Au coin de la cheminée.
Comme une envie de se blottir, une tasse de thé à la main.

La lumière de fin de journée.
Echanger quelques mots, au fil de nos pas. Il fait bon. Quelques rayons de soleil. Il y a des champignons impressionnants dans le petit chemin qui passe dans la forêt. Un tout petit bout.

Collés devant l'ordi.
Regarder "BREF", lui faire découvrir. Rire.

Le train avait du retard. Pour changer. Sur le quai, assise sur un des petits siège, j'écoute d'une oreille les deux vieilles femmes qui sont à côté de moi. Je souris, je m'afflige. Je me dis que c'est comme ça.

Lire Freud. Encore et encore. Ne pas lacher. Enfin si, lâcher quand les mots engloutis contre la marche du train me donnent mal au coeur. Il y a toujours Adele, je ferme les yeux. Je m'endors.

Les Vosges. Il fait froid. Un froid d'hiver, froid qui se faufile sous les pulls.
Dans la salle des profs, je me pose à une table. Croiser quelques uns de ses collègues.
Je lis.
P. entre, je souris. Une tête que je reconnais.
Je prends des notes.
Un thé qui refroidit dans ma tasse. J'attends la fin de journée.

Le plafond est si haut.
Dans l'appart', dur de s'imaginer un lieu habité, habitable. Tout à l'air à refaire. Quelques hésitations. Dans une pièce, un graffiti d'ado, vert pomme et noir.
Laissé sur une petite étagère, la seule qui a résisté, une pub au nom de l'ancien locataire, je suppose.
C'est drôle, les pièces vides donnent un air particulier. Les papiers peints murmurent un long soupir.

"Chansons du deuxième étage"
Entre Ionesco et Kafaka, je pense.
Non, en fait, plutôt tendance Brecht.
Film suèdois. Ou finlandais. Particulier et en même temps, génial dans son absurdité.
On a pas mal rit. Surtout dans les moments où il vaut mieux rire.

Mettre des visages sur des noms.
Se retrouver au milieu et, à l'occasion, échanger un sourire.
Je m'endors dans la voiture, il est tard et la voix du récit lu sur france culture m'échappe peu à peu.

Au coin du feu. Ca crépite.
Longtemps que je ne m'étais pas assise près d'une cheminée.

Kanaillou

mardi, octobre 18

Mardi 18 Octobre 2011

Je pars du salon en lançant à M. "je vais freuder".
Sur le chemin, je repense au petit post-it que S. m'avait laissé la dernière fois que l'on s'est vues. Dessus, l'adresse de son blog. 
Je l'imagine à Naplouse. Je prends mon agenda et je fais glisser le petit bout de papier qui tombe sur mon lit. 
Je lis. Je lis. Je lis encore. 
Au fil des mots, je me laisse transporter ailleurs, loin de Rouen, au chaud. Je découvre avec elle les détours empruntés, les langues qui se croisent, les étonnements quotidiens qui finissent par se tasser, par devenir une "habitude". 
Je la suis sur un bout de son chemin. C'est agréable.
Ca me donne envie de partir, de découvrir, d'explorer, de me perdre, de me retrouver, de parler d'autres langues, de m'investir...
Voyager.

Je suis épuisée. Une de ces fatigues qu'on accumule et qu'on arrive pas à récupérer comme ça, même avec une bonne nuit de sommeil. 
Week-end à courir entre le marché, AUCHAN, le marché. Les courses, les magasins. AUCHAN. Les photos à développer, un album à faire, une surprise à finir de mettre en place, des invités qui arrivent, ma grand mère qui souffle ses 80 bougies... Spectacle. Encore. Et le plaisir de voir les seniors de Limay repartir tout en sourire.

Appeler T.
Oui, c'est aujourd'hui qu'elle a 80 ans!

Et bien, c'était moins une. Failli oublié la vraie date. Comme quoi. 
Enfin, me revoilà. 
"Travaille bien " qu'elle me dit. 
Alors moi je souris. 
Je repense aux carnets de bord commencés cet après-midi. A ces envies de recherches et de mises en place sur les projets lancés depuis une ou deux semaines maintenant.
Quelques notes prises sur un texte de Freud, des envies de discussions autour de tout ça. 
Penser aux conférences sur Lacan, pas loin de la fac, au cinéma, juste à côté, à la place Colbert.
Cuisiner en écoutant un podcast de France Culture, une émission sur le "je et le moi", la question de l'autobiographie et de l'écriture à la première personne dans la fiction. 
J'écoute. Je laisse mes penser vagabonder, je me concentre, je me déconcentre. Je fais la vaisselle, alors l'eau fait trop de bruit et, quand je veux entendre je la laisse couler moins fort pour mieux entendre. Il n'y personne à l'appart' et je savoure les mots de Rimbaud lus dans la première partie de l'émission.

Demain, soirée étudiante. Près de la fac. Proposée par L. 
Bonne idée. Marquer le milieu du semestre. Oui, déjà la moitié du semestre.
Enfin presque. Ca fait tout drôle parce-que j'ai juste l'impression d'entrer dans le sujet, de commencer à effleurer du bout des doigts  la psycho, ce que ça va donner dans les mois à venir.

Jeudi, je suis en vacances. Coupure de la Toussaint. Changement d'ère, je vais retrouver ma mère dans l'est de la France. 
Aller voir ailleurs. 

Ce midi, déjeuner avec E. Première fois qu'on mangeait tous les deux, sans les autres. Discuter. Essayer d'écouter et de lui raconter. D'échanger, de partager quelques mots le temps d'une heure et demi de pause. Essayer de mieux le connaître, parce-qu'il est vraiment sympa. Il a quelque chose de fragile, d'hésitant et en même temps, un courage qui ne paraît pas au premier abord. Un petit oiseau qui s'envole de son nid, qui regarde derrière lui mais qui sait qu'il est temps.

Un peu comme tous. Je crois.

J'ai une piste pour la collégienne que je vais accompagner avec l'AFEV cette année. Une arménienne, qui est arrivée en France il y a trois semaines, ne parle pas un mot de notre langue mais parle russe. Alors la volontaire a pensé à moi... 
"-Puisque tu as quelques bases de russe..."
Je ris au mot bases. Hum. On va dire des notions. Assez lointaines j'ai l'impression. Mais non, ça va me permettre de m'y remettre sérieusement!
J'adore. Pas de français, barrière de la langue, immigrée...Et une quinzaine d'années.
Je sens que l'on va bien s'entendre toutes les deux. 
J'ai hâte!

23h02 indique le réveil, et je n'ai toujours pas ouvert Freud. C'est malin. 
Il fait froid dans l'appart'.
Comme un envie d'écrire un peu ce soir.

Je crois que je ne freudrai pas, j'ai les yeux faigués et les pensées ailleurs. Demain matin?
Au pire, il reste le bus.
C'est l'heure du marchand de sable je crois. Ou peut-être d'un détour par twitter...

Ah, je vous jure, internet!

Kanaillou




lundi, octobre 10

Lundi 10 octobre 2011

Ne pas avoir envie de rentrer. Enfin, pas envie de partir. C'st plutôt ça, je crois. Je suis bien dans la chaleur de ma petite bulle mantoise. Puis la semaine dernière a été dure. Un peu trop longue, un peu trop pleine, un peu trop dense.
Alors, pas envie de repartir.
Pas envie de sortir du week-end.

Puis la réalité pragmatique me rattrape. Premier partiel en psychologie du développement qui arrive un peu plus tôt que je ne l'avais pensé. Alors, je prends le train. Je relis attentivement mon cours, je me dis que j'approfondirai un peu avant le partiel.

Arrivée à l'appartement. C. est sur le canapé, son carnet dans les mains, celui qu'elle ne quitte pas souvent j'ai l'impression. Juste un sourire, un bonsoir. Quelques mots échangés rapidement. Je vais déposer du gâteau qu'A. a fait, et que j'ai rapporté dans la cuisine.
"J'ai apporté du gâteau, pour petits creux nocturnes ou petit déjeuner...". Elle me sourit.
Je m'apprête à retourner dans ma chambre lorsqu'elle me dit "Ah, au fait, Mathias a fait un gteau. Il appelle ça "tira... quelque chose..
-Tiramisu?
-Ouais, c'est ça. Il en reste une part pour toi dans le frigo!"

C'est moi qui sourit cette fois.

Kanaillou

jeudi, octobre 6

Jeudi 6 octobre 2011

J'ai replongé dans mon carnet de collages. J'ai feuilleté, découpé, découpé. J'ai collé. Arrangé, replacé, déchirer. J'ai collé.
Et tout ça avec la BO de "My Blueberry Nights".

La BU cet aprèm, la BU et les fiches à mettre à jour, les fiches qui s'éparpillent déjà dans mon trieur. Juste quelque heures le temps d'attendre un cours avec M. Puis d'attendre qu'elle ait fin son cours. Prendre le bus et rentrer.
C'est chouette d'attendre quelqu'un.

Il y a dans ma chambre des fringues éparpillées, des papiers volants, des prospectus de début d'année qui, si je ne jette pas, vont finir caché dans une pochette.
Il y a des trousses de toilettes pas encore défaites du week-end dernier, ma trousse de maquillage qui traîne. Des sacs remplis à vider.
Je range tout. Je ferme la porte, j'écoute Adele et je range tout.
Sourire d'une fille qui a enfin rangé ce qui traînait.

Dans le salon les colocs' sont sur leur ordi. 'Fin, S. est dans sa chambre je crois. Il y a C., une coloc' en plus du moment et M. . Alors que je rapporte quelques bols, tasses qui étaient resté dans ma chambre à la cuisine, M. me lance qu'il s'occupe de la popote ce soir. Je souris.
Prendre le temps de coller, encore un peu.

Mes murs sont un peu plus remplis. Sur mes portes, les vieilles affiches d'Hitchcock récupérées dans le grenier de P. J'ai remis les quelques photos tombées au mur de droite. Enfin, de droite de mon lit, et de gauche de la porte. J'ai accroché au plafond le petit cadeau de P. Une photo de Maman et moi à côté de mon bureau. Quelques photos de famille et d'amis, sur le pan du mur qui leur est réservé.

Je me suis fabriqué un panneau à post-it, parce-qu'ils ne tiennent pas sur le mur. Et un mur de bureau sans post-it...

Et je ne passe pas de "Someone like you".
Toujours envie de chanter.

C'est bientôt la Toussaint.

Ce soir, c'est soirée étudiante, comme tous les jeudis sur Rouen. J'entends les voix fortes de ceux qui passent, les pas de travers. J'imagine quelques éclats de rire au lendemain, les réveils difficiles.
J'entends ceux qui se parlent fort. Le bruit de la rue, un jeudi soir.

De la cuisine, on aperçoit la chambre d'une voisine d'en face. La dernière fois qu'elle était dans sa chambre, elle était habillée en robe. Et il y avait sa garde robe de sortie, son miroir pas trop loin. Et puis aujourd'hui elle était assise à son bureau, devant son ordinateur, sérieuse. Je n'ose pas plus qu'un coup d'oeil furtif dans cette intimité dévoilée depuis la fenêtre de la cuisine. C'est drôle. Puis je regarde ma porte et je vois les photos de "Fenêtre sur Cours". Ca me fait sourire. Dans ma tête, au dessus de la voix d'Adele Renan Luce murmure "j'ai toujours préféré, aux voisins les voisines".
C'est rigolo.

Je crois que je vais aller éteindre mes loupiotes du Laos et ma petite lampe en papier, celle de l'étagère.

Kanaillou


mercredi, octobre 5

Mercredi 5 octobre 2011

Il y a juste mes petites lumières toutes colorées du Laos. Leurs couleurs chaudes me rassurent. Mes petites loupiotes et Adele. J'écoute "someone like you" en boucle. Voix d'un léger rauque. Je retrouve quelques intonations d'Amy Winehouse, quelques unes de Duffy. Et en même temps, une voix bien à elle.
Me laisser porter.

"Don't forget me, I beg, I remember you said, sometimes it lasts in love, sometimes it hurts instead"

Chanter me manque.

Il y a un peu trop de choses qui me manquent aujourd'hui. Sentiment soudain de ne plus se retrouver, d'être loin de tout. Sentiment soudain de ne plus savoir, de vouloir être ailleurs.
Troisième semaine de fac. Un mois de coloc'. Les jours s'effilent et se défilent sous mon nez. Tout va si vite.
Comme si je n'avais pas le temps de prendre le temps.

Ce n'est  jamais la bonne semaine la troisième. Un peu comme au milieu de tout. L'impression d'y être depuis un bail et de n'avoir encore qu'à peine commencé.

"Never mind I find, someone like you
I wish nothing but the best for you, too"

J'ai perdu mes repères.
Etrange sensation que celle d'être dans un entre deux.

J'aurais voulu aller au cinéma ce soir. Puis je n'ai pas eu le courage. Courage de ne rien faire aujourd'hui, une fois rentrée. Mon bouquin de psycho du développement est resté fermé, dans mon sac. J'ai bien regardé les horaires de cinéma mais j'ai préféré ma couette. J'ai préféré Adele, un thé chaud. J'ai préféré parcourir quelques photos.
Peut-être un besoin de se sentir à l'abri du monde, le temps d'une fin d'après-midi.

L' impression d'être étrangère dans ce lieu pas encore apprivoisé.

Je voudrais avoir une plume sur le coeur.
Je voudrais avoir la tête dans les nuages.
Je voudrais être un papillon ou la caresse d'un rayon de soleil.
Je voudrais être un pétale de rose, la rose du Petit Prince.
Je voudrais sentir cette larme qui reste coincée. Goûter son goût salé, la sentir refroidir le long de ma joue, la sentir dehors et me dire que demain, ça ira mieux.

Kanaillou



mercredi, septembre 21

Mercredi 21 septembre 2011

Sortir du cinéma entre larmes et sourire. Toute retournée, toute émue par "Restless", le dernier Gus Van Sant.
Il est tard mais pas si tard. Je suis à côté. C'est une nouvelle façon de vivre à apréhender. En deux minutes, j'ai tout à portée de main. Un peu magique.

Je revois H. dans certains côté de cette actrice, pétillante de vie dans ses derniers jours. Je revois sa sensibilité, son courage, cette envie de sentir les choses, ces yeux détournés lorsque la douleur devient trop intense. Son humour et sa joie de vivre, là, maintenant parce-que la fin n'est pas très loin. Parce-que, malgré tout, il faut vivre. "that's all we've got" dit Nathalie Portman dans "Garden State", lorsqu'ils sont dans la baignore. Il me semble.

Un sourire.

Ecouter Joshua Radin et fermer les yeux.

Je commence à reconnaître des visages, certains qui sortent de la foule et qui reviennent.
Terrible envie de dévorer chaque moment, d'aller toujours plus loin, sans vraiment savoir par où commencer. Je voudrais déjà avoir lu Freud, Jung, Lacan. Je voudrais pouvir lire un livre par jour pour finir les biblios distribuées.
Impossible. Je ris de ces envies folles qui ne s'arrêteront jamais.
Je m'inquiète de ne pas être à la hauteur.
Je profite d'un moment sur le banc, à l'extérieur, tant qu'il ne fait pas encore trop froid.
Je discute avec ceux de l'AFEV, ils sont chouettes. C'est rassurant de savoir que la porte est toujours ouverte.
Je découvre chaque jour un peu plus de ce à quoi va ressembler l'année. Et je feuillète les programmes des années suivantes qui me donnent tellement envie.
Voilà, j'y suis.

Je suis là, toute petite mais les yeux et les oreilles grandes ouvertes. Je suis aux aguets. J'ai envie d'y arriver, de bien y arriver.
De faire des rencontres, de rire, de partager, de bouquiner, d'aller au cinéma, d'écrire.
J'ai envie d'écrire.

Et ça m'avait manqué.

Kanaillou

mardi, septembre 13

Mardi 13 septembre 2011

Vadrouiller dans les rue de Rouen. Me perdre, comme d'habitude. Pas très grave, la cathédrale est assez visible.
Je dépose des annonces, des cv. En attente d'emploi du temps, de lettres de motivations pas encore rédigées.
Le sourire de certains m'encouragent. Leur bienveillance, leur question. Partage de quelques minutes. Puis ressortir avec le sourire.
Il y a ceux à qui je voudrais préciser qu'une annonce déposée ne prend pas beaucoup de place, ceux à qui je voudrais dire que la solidarité est un concept qu'il faudrait qu'ils prennent le temps d'étudier.
Passer.
Les rues de rouen sont agrable. Je découvre les lieux de passages, les ruelles un peu à l'écart.

Je me perds dans le fil de mes pensées, interrompue par une voiture qui passe, qui arrête le rythme de la marche.
Je repense au longues marches décrites dans "The New-York Trilogy" d'Auster. A finir, d'ailleurs...

Impression de silence. Un silence égaré.

Kanaillou

lundi, septembre 12

Lundi 12 septembre 2011

Allongée sur un lit tout neuf. Dans une chambre qu'il faut apprivoiser. Au milieu de cette ville inconnue. Des odeurs fuyantes, des bruits que je ne reconnais pas.
C'est tout drôle.

Mon sac à dos n'est pas défait. Enfin, pas tout à fait. Sur le bureau des crayons, un carnet, la pochette de min ordi. Une boîte qui reste à ouvrir. Un magazine récupéré. En dessous, une pile qui reste à trier pour demain. Deux sacs à dos qui collent le mur.
Quelques dvd posés sur des étagères. Quelques livres. Encore trop vide. Vide de nouveau. Des étagères qui attendent d'être remplies au fil des jours à venir.

Baisser le store. La lumière est forte dehors. Et pourtant, j'aime me réveiller avec la lumière du jour.
En attendant les rideaux...

Essayer de me sentir chez moi. Les guirlandes du Laos accrochées sur la porte en face de moi. Celle de mon placard. Quelques petites lumières allumées, une plante offerte par Z.
Et cette odeur de neuf  encore omniprésente.
Sur le mur, quelques photos. Des cartes-postales, une ou deux affiches. Ne pas laisser les murs blancs. Les remplir.

Pause.

Juste le temps de me glisser sous la couette toute moelleuse. D'abord, enlever le jogging gris, celui qui est confortable. Celui marqué à vie par une tache d'acrylique d'un jour de peinture en colo.
Puis lancer la BO de "My blueberry nights". Encore. Parce-qu'elle me fait penser au soir. Je l'écouterais en boucle. D'ailleurs, je crois que je l'écoute en boucle.

Me demander ce que font ceux qui me paraissent loin. Alors que non. Ils ne sont pas loin. Cette drôle d'impression d'être ailleurs, loin de chez moi. Alors que je suis chez moi.
Période à ne plus rien y comprendre.

Je ferme les yeux quelques instants.

Textoter A. Je vais le faire, juste après. Puis tweeter.
Oui, je me suis mise à tweeter.

Vagabonder sur la toile.

Un coup de fatigue. Fatiguée d'une journée à penser à ce soir. D'une journée qui sentait la prise d'une chemin différent.

Les draps sont encore tout froids par endroits.
J'observe les ombres et les reflets qui me seront bientôt familiers. Pour l'instant, ils sont autour, m'encerclent. Je les apprivoise.

"I guess it's just how it goes, the story have all been told before"

Moment étrange.
Agréablement étrange.

Kanaillou

jeudi, août 25

Jeudi 25 aout 2011

Comment se convaincre. Ou plutôt, comment ressentir, vivre le bout. Le bout d'une histoire, d'une période. Le bout de quelque chose.
Se retrouver au beau milieu d'un carrefour et savoir que chacun va prendre une direction différente.

Il a fait beau.
Beau de rencontres. Des rencontres qui ont le gout de l'été. Au fil d'une colo, première colo. Savourer chaque instant, ceux du jours, ceux de la nuit. Observer les enfants qui, à chaque fois m'épatent un peu plus. Ils me font rire. Ils me fatiguent. Nous fatiguent. Et pourtant, je ne m'imagine pas un lendemain sans voir leur frimousse à peine réveillées. Ou déjà réveillées et qui me regardent de leurs yeux grands ouverts alors que je sors à peine du lit.
Se retrouver au coin d'un couloir. Lancer une anecdote, attendre avec impatience le soir, la fin de réunion. Le cinquième, les prépas. Nos moments, ceux qu'on partage entre nous, rien qu'entre nous.
Je n'ai pas vu passer les quatorze jours. pas envie de rentrer finalement. On était bien là bas.

Se retrouver à un croisement.

Ma chambre me parait impossible à ranger. Où puiser l'énergie pour faire face au tri. S'y mettre. tout bêtement. Pas envie.
Les allers-retours à Rouen ne parviennent pas à me persuader. Meme ma chambre qui, là bas prend forme.
Je m'y mets, pas le choix. Un après midi avec Z. qui elle aussi est là dedans. Ranger, trier, ne plus s'y retrouver.
Qu'est-ce que j'emmène? Qu'est-ce que je laisse?
Difficile de concevoir de partir, meme si maintenant, c'est dans à peine quinze jours.

tout parait si près et si flou pourtant.
Je touche du bout des doigts la rentrée. J'ai commencé à faire le pas.

Je ne sais plus où me retrouver, seulement où me poser. Me poser et commencer.

En attendant, il reste un bout d'été.

Kanaillou


dimanche, juin 5

Dimanche 5 juin 2011

Retrouver le goût perdu de l'été. Au fil des heures sentir les mouvements de ceux qui se débattent. Mes propres mouvements qui se meuvent et qui font échos, qui s'entremêlent et s'entre-choquent avec les leurs. Comme une chorégraphie qui prendrait tout son sens dans cette capacité à essayer d'avancer. Comme un corps à corps violent et hésitant.
Se retrouver seule et naer. Sous l'eau. Isolée du reste; ne plus y penser.
Un sourire lancée par la beauté du cygne qui essaie de naître. Observer les pas de ceux qui m'entourent. Trouver peu à peu mes marques.
Sourire de les voir curieux, de les voir apprendre.

au rythme de la musique, je lance ma voix à tout va. J'eprunte les mots d'autres. Je bouillonne, attendant avec impatience l'explosion. Hurler, crier, danser, chanter. Nager, se tourner, se retourner, rêver, s'imaginer. Espérer. Retomber sur terre, s'échapper, s'ensevelir sous un amas de coussins, au fonds d'un lit encore chaud de la nuit.

fuir et se retrouver en face à face avec le reste. Avancer. Pleurer. Rire.

Entre deux. mArcher sur un fil et tenter tant bien que mal de garder l'équilibre.

Oser retrouver les mots. Ceux qui s'échappent et qui taquinent.

Se retourner et se rendre compte du chemin parcouru. Sourire en les entendant discuter?. Passer dans une pièe en coup de vent. Observer les autres et se demander.
aller un peu plus vite chaque jour, prendre avec plaisir le temps qui manque. Aller de l'avant.

It hurts.

Retrouver le goût perdu de l'été.
Allongée au soleil.
Rêver.

Kanaillou

French This Way, Concours Lady Gaga by Cabarêves © Born This Way

lundi, mars 14

Lundi 14 mars 2010

"dernière publication le 10 janvier"

Mes yeux tombent sur une phrase comme ça, indication laissée depuis trop longtemps ici.
Le 10 janvier.

Voilà.
Un mois puis deux. Des projets qui se construisent et se perdent. Un fil qui commence à se tisser, un objectif, un projet de fond. Un quoi qui appelle les comment qui, eux, se croisent et se décroisent, se profilent et s'éteignent.
Les jours passent.

Avoir cette boule au ventre qui hante mes nuits. Cette boule au ventre qui reste, même dans les moments de sourires, de rires. Même dans les moments partagés, dans les moments à les regarder s'émerveiller et grandir à chaque nouveau mot.

une boule au ventre qui paralyse. Ne pas avancer. Et si? ... Vouloir être bien sûr d'un choix incertain.
rester là, laisser défiler les jours, ne plus y penser. Baisser la tête quand on aborde le sujet. Se démener pour éviter, esquiver et laisser les nuits me questionner.

Essayer de trouver le temps qui a manqué jusqu'ici. Essayer de trouver une routine qui est faite de petits plaisirs. Faite d'un tout plein de choses qui se complètent et se répondent. Faite de sourires et de plaisirs.
Et ne pas penser à la boule.

Se réveiller triste. Ne pas vouloir sortir du lit. Batailler, se lever, oublier la nuit pendant la journée et jouer au bras de fer avec Morphée.

Etre mal mais ne pas le paraître.
Essayer d'oublier, de jouer avec le temps.

Réveil.

Se rendre compte d'une peur qui pourrait bien finir par empêcher.
Réveil.

Sentir cette douleur qui répond au couleurs encore fébrile du printemps.
Regarder éclore les bourgeons et se rendre compte que le temps ne nous attends pas. Que la pause n'est pas réelle. Que non, il est impossible de ne pas se lancer.

Tomber.

Tomber et sentir l'impulsion qui nous fait ouvrir les yeux. Penser à "Inception". C'est ça. Le rêve a peut-être paru long mais combien de temps encore je peux échapper à la réalité en me cachant dans un semblant d'insouciance que je ne peux même pas vivre pleinement, parce-qu'hantée par des fantômes que je tente d'enfouir dans mon subconscient.

La chute.
Un peu trop violente mais sûrement nécessaire. J'ai mal de ne pas savoir où je vais.

L'envie qui me sourit. L'envie de pouvoir commencer de nouveau. De pouvoir mieux repartir.

La peur de ne pas réussir à m'en sortir. Cette impression de n'être absolument rien, d'être perdue dans un néant, un entre deux. Entre deux quoi?
Comme un trou noir quelque part mais dans la société.

Et sentir qu'il faut sauter encore dans le train avant qu'il ne nous échappe. Le rattraper.

Maux doux de printemps.

Kanaillou

lundi, janvier 10

Retour sur une semaine à Berlin, juillet 2010

J'ai écris cet article quelques jour après l'été...


On fait quoi, alors ?
Cette phrase répétée, échangée  avec Chloé. De jours en jours, toujours la même. La même qui fait des allers-retours entre nous. Quelque chose. On part. Où ?
On ne sait pas.
Non, on ne sait pas. Quelques idées en tête. Puis on se retrouve samedi. Si l’on veut partir, il faut se dépêcher. Pas avant dimanche, j’ai un truc de prévu. Mais finalement lundi et mardi Chloé ne travaille pas. Lundi alors. Ou dimanche soir.
Mais on est samedi.
Samedi.
Lastminute.com et nous voilà à éplucher les offres. Des dates impossibles  biensûr.
Essaie Madrid ou Barcelone, me lance Chloé. Un peu cher, même pour de la dernière minutes, les offres ne sont pas très intéressantes.
Tape Berlin, tiens. J’aimerais bien aller à Berlin. Ca doit être bien l’Allemagne.

Je crois que je n’ai pas eu le temps de réfléchir, de penser. Tout est allé si vite.

Lundi. Dans l’avion, vers Berlin. On a dormi chez Tati la veille, le papa de Chloé nous avait emmené. Il est tôt et le vol n’est pas très long.
Les rues sont grandes à Berlin. De grandes avenues sur lesquelles on peut se balader. LE tram y circule de jour comme de nuit. C’est calme, si calme. Puis dans ces grandes avenues, des petites rues, toutes petites, elles, qui s’engouffrent sur les côtés.  Il y a des parcs dans chaque quartier. De temps en temps on d’y pose, après manger. Ou l’on va faire du trampoline ou de la balançoire, à côté d’enfants qui sont là avec leurs grands parents. C’est agréable de se retrouver un peu.
La balançoire m’emmène haut. Je ris, comme une enfant en regardant le ciel qui s’éloigne et se rapproche. Je ne veux plus m’arrêter. Ne pas redescendre sur terre.
Une ville d’histoire. Marcher dans Berlin ‘est marcher au cœur même de l’histoire de la ville. On sent les lieux de mémoire qui s’élèvent un peu partout. On fait une visite de la ville à pied gratuite. Je suis fascinée par les mots du guide.
Je me balade avec ce respect. Je respecte cette ville qui à le courage d’affronter son passé, malgré la honte que cela suppose. Je respecte cette ville qui, en son cœur possède un immense mémorial juif. Je respecte cette ville qui parle de son passé pour ne pas oublier.
On vit entre sorties, découvertes, discussions. De jour comme de nuit, on aime se perdre dans la ville. Quand on ne sait plus quoi faire, on monte dans le tram et on va jusqu’au bout de la ligne pour voir où ça nous mène. Puis on en prend un autre, on revient sur nos pas, on se perds de nouveau. On tombe, quelques fois sur des musées, sur des expos. Alors on se laisse aller à découvrir un peu plus.
Puis, il ya eu les rencontres.
Je découvre l’auberge de jeunesse. Dans notre chambre, on est six. Chloé est moi, nous sommes là pour une semaine. Une semaine c’est long. Alors les rencontres se croisent et se décroisent au fil des jours.
Le premier jours, on est arrivées et les quatre lits restants étaient occupés. Un peu hésitantes, sans toucher, on se rapproche des affaires posées en vrac sur les différents lits. On observe. Trois gars, une fille d’après nos statistiques. Personnes. Nos « roomates » se forment dans leur abscence.
Le soir, vers minuit, on va se coucher. Toujours personnes. Un quart d’heure après, quatre personnes débarquent dans la chambre. Les questions (que l’on saura être traditionnelles) : « Where are you from ? ». Puis ni une ni deux on se retrouve au bar, en bas, à sympathiser avec trois hollandais et une hollandaise qui s’en vont le lendemain soir.  Vers six heures, on songe à aller se coucher. On passe la journée ensemble le lendemain, direction le mur, enfin, un des bouts du mur restant.
Je crois que c’est cette rencontre qui a marqué le véritable début de notre voyage. Un séjour rythmé par les rencontres.
Le lendemain, un gars me réveille. « hey, you’re in my bed… ». Le temps d’ouvrir les yeux et de réagir je me rends compte qu’il y a une personne de trop dans la chambre. Me voilà dans l’ascenseur direction la réception avec un mexicain qui n’est pas rentré se coucher parce que quand il est arrivé, il n’avait pas de lit où dormir. Ils ont fait une erreur. Après mille mots entre espagnol et anglais, je finis par leur faire comprendre le problème. Répeter. Encore répéter. Il me dit qu’il ne peut rien faire avant dix heures. Je propose au mexicain le lit dans lequel j’ai dormi en me disant que je vais aller petit-déjeuner. Dans la chambre, Chloé me dit de monter avec elle. On se partage un lit une place, mais je finis ma petite nuit.
Tout s’est arrangé en fait. Un de ceux qui était dans la chambre est parti et, au bout du compte, on était le nombre qu’il fallait.  Du coup, on rencontre un peu plu le mexicain. Dix-huit ans, il voyage seul. Il va faire des études de physique chimie et en parallèle il suit des cours de guitare classique au conservatoire.
Le soir, quand on rentre, on rencontre nos autres « roomates » du moment qui étaient partis avant que l’on se réveille. Toujours est-il que le soir, on se retrouve à aller dîner avec le mexicain, un anglais, à peine arrivé et trois allemands dont un d’origine pakistanaise et une d’origine irakienne. En fait, les trois allemands font des études d’archéologie et partent trois mois en Syrie dans le cadre de leurs études.
Me voilà à parler histoire, politique. On échange nos cultures, nos langues. On rit. Ils partent à quatre heures du matin. On resté éveillé, avec eux,  jusqu’à leur départ. Le temps de deux minutes, quelques au revoir échangés.
Le lendemain, assises au bar, nous croisons deux portugais.  Encore quelques heures de discussion, avant d’aller se coucher.
Dernier matin, une allemande qui chercher du boulot. On petit-déjeune ensemble. Elle cherche un appart.  On se donne rdv  le soir mais on ne se crois pas. Alors, avec Chloé, on va manger au resto, pour notre dernière soirée. Un tout petit restau égyptien, à l’extérieur où, à peine assise, l’on peut entendre toutes les musiques françaises qu’ils doivent avoir en stock. En discutant, on se marre.
Le soir, on a décidé de ne pas se coucher, on doit partir de l’hôtel à quatre heures du matin. Alors on s’assied. On discute, on attend. Puis, Chloé rencontre deux saoudiens. C’est reparti pour un tour. Je m’assieds pas loin d’elle et  un mec, qui vient de Californie s’assied pas loin de moi avec un de ses potes, je suppose. Il paraît triste. Il me regarde et commence à me parler. Il me parle de son ex petite amie qui est enceinte, « in trouble » comme il dit. Et il me parle de lui, qui est là, et qui ne peut pas être avec elle pour la soutenir, alors qu’il pense être un de ses seuls vrais amis. Il l’aime encore. Au bord des larmes, il me raconte ça en ponctuant toutes ses phrases, (si ce n’est pas tous ces mots) de « fuck » en nom, en adjectif, en participe… Sans oublier les « shit » et les « crap » lachés toutes les deux phrases. Il me parle de comment il est dérouté par toute cette société construite sur l’image, pas l’explosion de facebook, twitter. Par toute cette « f***** » société qui nous rabaisse et nous qui nous laissons faire.
Je l’écoute, je souris, je le regarde s’ennerver, mélanger son histoire personnelle et tout ce qui ne lui plaît pas dans le monde.
Je finis par lui dire que s’il veut pouvoir changer quelque chose à tout ça, il faut qu’il commence par être moins énervé.
Il ne s’arrête pas pour autant. Il finit par aller se coucher, me remerciant. Content d’avoir croisé ma route, le temps de sortir tout ce qu’il avait en lui.
Son pote était en fait en espagnol, qui venait de Valence. Et qui est étudiant en philo (et oui, je ne suis pas seule !!!). Avec lui, je parle philo. Je discute le monde pendant que chloé s’acharne dans un débat sur les femmes avec les deux saoudiens.
Le temps de partir arrive vite.
En un rien de temps, je me retrouve dans l’avion, endormie, après cette longue  nuit.

Kanaillou



samedi, janvier 1

c'est fou ce qu'il peut se passer dans une anné. comme sentir que l'hiver va etre dur, savoir que le printemps n'est pas trop loin, se perdre dans des révisions  interminables, voir les 18 ans défiler autour de moi. passer son bac. l'avoir., etre emporter dans le tourbillon d'un spectacle, sentir la scène. voyager. prendre un sac à dos et partir, comme caa, du jour au lendemain. berlin, y etre. puis rentrer pour repartir, s'envoler vers la grèce. découvrir le plaisir de la découverte. se laisser bousculer par la vie. rentrer, retrouver sa maison et ses habitudes. ou non, les changer, se créer de nouvelles marques. petit boulot, première paye. la fac. attendre la rentrée avec impatience. se retrouver dans le tourbillon de quelque chose que je n'attendait pas. ne pas s'y retrouver. reconnaitre que je me suis trompée. arreter, se lancer. hésiter, pleurer, rire. etre loin, tomber, se rattraper, glisser, etre ratrapper. s'envoler. non, pas encore.les reconnaitre. se perdre et ne plus savoir. puis etre la dans une maison qui se laisse de plus en plus aller vers le silence. se rendre compte au fil des mots que oui, il s'en est passé des choses. le coeur serré j'ai encore mal. les rires des enfants qui résonnent dans le vide de la maison. au bout du fil, la musique trop forte de soirées qui commencent puis leur voix. etre avec qeux quelques minutes, le temps de les  embrasser à distance. réfléchir sur le temps, comme tous les ans, au bout du compte. sentor que cette année va etre différente. peur. envie l'envie d'etre et de vivre, au dela des maux qui resurgissent de temps à autres, peut-etre un epu trop souvent en ce moment. le besoin de trouver de nouvelles marques. le besoin de la vie, tout simplement. je regardaais garden state il y a quelques jours et la phrase de sam m'a fait sourire, d'un sourire un peu triste. elle parlait de la vie "ca fait un mal de chien parfois, mais c'est tout ce qu'on a." . je me suis dit que c'est peut-etre ca, au fond. se laisser bercer par le tic tac de l'horloge qui résonne. et ca continue. belle année à tous,

kanaillou

ps: j'écris de mon téléphone et je ne'ai pas encore trouvé comment faire les majuscules...