jeudi, mars 15

Jeudi 15 mars

Un mot qui en évoque un autre et un sourire qui naît au coin des lèvres quand je repense à quelques printemps passés.

Je rêve d'un saule pleureur sous lequel m'allonger pour regarder le ciel bleu, morcelé entre les feuilles qui s'éparpillent entre les nuages.

Sous le soleil naissant d'une saison retrouvée, je voudrais être.Etre un bout de ce que je ne suis pas encore. Etre un pas vers l'avant, un instant dans un train, l'autre dans les pas de gares, perdues au détours de chemins décroisés. Ou peut-être entrecroisés. Entrecroisés de folies passagères, de délices, de surprises.

Des moments attrapés en plein vol, suspendus au bord de l'eau.

Le temps d'avancer, de prendre mon courage à deux mains et de sauter. "I need to be bold, need to jump in the cold water".
Se rappeler les mots qui donnent envie de continuer.
Un pas. Encore un.
Quelques fois il ne suffit que de cela. Mettre en pieds devant l'autre.
Passer le cap du doute de l'hiver et s'aventurer dans l'euphorie de l'été. Ne plus penser. Fermer les yeux et profiter du rayon de soleil qui éblouit.

Ressourcée. Ressourcée par la légèreté de la vie quand approche le bout d'une année.
Les semaines se comptent sur une main.

Des projets qui prennent formes, d'autres qui s'estompent. Certains s'imposent comme évident. La trouille au ventre, me dire "quand faut y aller..." Et sauter pour profiter de la douceur du réconfort une fois embarquée.

Ecouter Ella Fitzgerald. Sarah Vaughan. Jazzer parmi les grandes en riant, parce-que tout paraît si petit à côté.

Aller au rythme de la musique de la vie. Et se dire que quand je les regarde, ils me sourient. Les retrouver pour mieux se raconter. Les rencontrer pour mieux se sentir avancer.
Se sentir avancer, aller droit devant, se perdre, faire un arrêt incongru.

Envie de voyager, de découvrir, de savourer chaque partie de ce qui suit.
Envie de passer outre le coup de blue de cette réalité qui me saute dessus et s'agrippe sans vouloir me lacher. Une réalité qui semble si différente tout à coup.
Est-ce la réalité qui change?
Non, définitivement non. je change, mon rapport aux autres change.
Et je me vois me transformer. C'est étrange. C'est étrange de sentir tout en mouvance. Ce petit truc au ventre d'une peur et d'une envie mêlées qui donnent parfois un coup de panique qui bloque. Cette envie de rester dans mon lit et de me cacher sous la couette.

Puis le soleil appelle à sortir. Boire un verre à une terrasse, s'approprier de nouveau les rues qui paraissent si différente. Rêver à tout ce qui arrive.
Prendre le temps de rêvasser surtout.
Parce-qu'autrement, il y a tout le reste qui monopolise temps, attention, énergie. Et puis des moments de fatigue.
Mais ce n'est que de la fatigue.

Se ressourcer.
Et penser dans un moment où tout paraît si clair et beaucoup moins effrayant, que c'est la vie.

Bienveillante.

Kanaillou

samedi, février 18

Samedi 18 février 2012

Entrer dans un café sans être sûre d'avoir envie d'entrer dans celui-ci. Mais après un tour presque complet de la place d'Italie décider de se poser.
Je ne prends jamais de chocolats chauds. Je préfère le thé. Puis là, je regarde la carte et un peu sans réfléchir, "un chocolat viennois". D'ailleurs, après coup j'ai pensé qu'on disait peut-être plutôt un "chocolat liégeois". Je ne sais pas trop.
Puis, assise dans ce coin, je regarde la patronne, accoudée à son comptoir, tout en sortant quelques bouquins, textes et stylos.

Observer un peu désemparée et écouter.
"Ah les jeunes d'aujourd'hui" ... "De toute façon, ce n'est plus possible" ... "De mon temps, je vous l'assure ce n'était pas comme ça".... "Puis eux (les étrangers? Je me demande en avalant une gorgé de chocolat mousseux de chantilly) " ... "C'est un véritable fléau"...

Pas besoin de regarder TF1 ou d'écouter les discours politico dramatiques. Juste s'asseoir à une table de café.

Oui parce-qu'en même temps, il faut décortiquer mon premier texte de Lacan, ce n'est pas facile.
Aussi incompréhensible que tout le monde le dit.
Alors je tends l'oreille, je me concentre, je me déconcentre, j'avale une gorgée, je sors un bouquin je griffonne quelques mots dans un carnet tout neuf. Celui qui s'appelle "Lacan". Et oui, j'ai un carnet Lacan.

Se sentir chez soi un peu ici, un peu  là. Puis par là bas aussi. Mais finalement, difficulté de trouver ce lieu où je rentrerais et poserais mes affaires "chez moi".
Divaguer entre les horizons et les projets qui se dévoilent.
Avoir envie d'explorer un peu plus à chaque moment, un sac à dos bien rempli qui bouge d'un lieu à l'autre.

Un tourbillon d'émerveillements et de changements aussi.
Un tourbillon qui embarque, qui fait danser et qui ne laisse qu'à peine le temps de se poser.

Et puis arrive le moment où il faut se poser.
Impossibilité. Il faut m'occuper, être sûre que je sois à droite à gauche. Comme l'appréhension de l'arrêt.
Le moment où, dans la maison silencieuse il faut admettre. "Non, je n'ai rien de prévu avant quelques heures".
Le moment où il faudrait faire ces choses là, celles qui commencent à presser, celles que je pourrais faire là pour éviter d'avoir à les faire plus tard.
Mais non.

Demain, demain ce sera peut-être mieux.

Kanaillou





vendredi, janvier 6

Vendredi 6 janvier 2012


Pourquoi attendre tant des débuts d’année?

Je voudrais que 2012 soit une année musicale. Je voudrais que 2012 soit une année littéraire. 
Je voudrais mieux m’organiser pour faire plus de choses. Mais vraiment les faire. Prévoir des expos, des sorties, aller au théâtre. Au cinéma. 
Avoir le temps d’aller à la piscine. Prendre le temps de lire. De lire pour moi, pour le plaisir, pour les mots qui sonnent et résonnent et qui font du bien. De lire pour les cours, parce-que je voudrais pouvoir dévorer. De lire le net, la presse. 
Et voilà. Tous les ans c’est la même chose, j’y crois, le temps d’un mois, comme si, du jour au lendemain, sous prétexte de la nouvelle année, tout pouvait prétendre changer. 
Il y a ce drôle de mélange de plaisir de prévoir, de rêver, d’avoir envie qui se mêle à cette étrange sensation qu’implique la remise en question, le «où j’en suis? » et les résolutions. 
Mais là, j’y crois vraiment. J’en ai vraiment envie. 
Probablement que l’année dernière aussi...
Réussir à tenir ces envies qui éclosent là, maintenant, dans un train ou au coin d’une cheminée. 
Réussir à prévoir mon été. J’ai déjà la sensation que le semestre va filer, une fois de plus et qu’il faut que je m’organise avant d’arriver en avril et de me dire «qu’est-ce que je fais maintenant? »
Envie de voyager, de découvrir, de travailler, d’explorer, de réfléchir, de sourire, de chanter, de faire de la musique. 
Oui, cette envie débordante d’être là, de vivre et de m’accrocher aux saisons. 
Puis ce sentiment d’impossible qui se pose là. 
Impossible? 
Non... Enfin. Peut-être. 
Tout est peut-être là. Ce désir un possible qui me donne encore plus envie de savoir que je ne peux pas mais que je veux quand même essayer. 
Aller contre le temps et lui rire au nez avant qu’il n’accomplisse dans quelques pirouette sa dernière moquerie. 
Puis pleurer de ne pas se sentir à la hauteur et rire de ces envies impétueuses qui me tiennent au corps. 
Sourire lorsque je regarde en arrière et que je repense à tel ou tel moment.
Organiser, organiser...
Mais penser à tous ces moments volés, improvisés à venir. 
Penser à ceux avec qui j’ai envie de les partager.
Penser aux aléas des peut-être, aux projets qui se construisent, qui prennent forme. 
Essayer de me poser et éocuter le silence d’une nuit tranquille d’un doux hiver. 
Me laisser bercer quelques secondes et imaginer les beaux jour, la nature qui redonne souffle, l’été qui porte. 
Songer aux couleurs d’ailleurs, au éclats de voix qui résonnent encore. A tous ce tumulte, ce mélange. 
Penser à ce qui suit et s’endormir.
Tranquillement.
Doucement.
Etre rassurée par la douceur d’un thé.
Accepter la lenteur et accepter le doute. Savourer chaque pas sur les chemins de traverse empruntés à tout va. PArce-que non,  je n’ai aucun sens de l’orientation. 
Alors, désorientée, profiter de la douceur de pas perdus qui se croisent dans quelques ruelles inconnues. 
Et avancer.
Je vous souhaite à tous une très belle année 2012, 
Kanaillou

mardi, décembre 20

Mardi 20 décembre- Réponse d'une étudiante affligée


Twitter. Echanger des informations en un temps record. Mais aussi des passions. Des plaisirs de lectures, des surprises, des incompréhensions totales et des mots de colère.

Je twitte et je tombe sur quelques mots d' @drmlj qui renvoie à un article qu'elle a publié sur un blog. Cet article, une réponse à un autre article, celui d'une doctorante qui, au sein d'une réponse à un questionnaire proposé par le blog l'Infusoir se permet d'écrire "Devant la dégradation constante des conditions de travail des professeurs dans le secondaire, une seule chose ne faisait aucun doute pour moi : hors de question de me retrouver devant 30 élèves de seconde qui savent à peine lire ! "


Gloups.

Je suis affligée. Et je repense à cette jeune, tout juste docteure, premier semestre de fac, qui nous dit d'un ton très sarcastique, sans prendre le temps de se remettre en question, après avoir répondu à deux trois questions lors sur son cours et après quelques réclamations d'élèves pour ralentir un peu "Eh bien, j'espère que vous avez des cours de prise de notes! Parce-que là..." Et là, une forte envie de lui répondre "J'espère que vous avez quelques cours de pédagogie! Parce-que là..."

Gloups.

Affligée de me dire qu'on peut sortir d'une thèse, temps de réflexion, temps de recherche, temps d'ouverture au monde... Et écrire de telles choses. Parce-qu'être diplômé, c'est une chose. Mais mesurer la conséquence de ses mots, surtout à l'ère d'internet, l'ère où mots et maux se croisent, se lient, se délient, s'en est une autre.

Je suis une de ces élèves qui est passée en seconde, il n'y a que quelques années. Je suis une de ces élèves issue d'un collège de zep. Et je vous l'écris, grande surprise, je savais lire en Seconde! Et j'ai découvert le plaisir de la lecture dès mes années de collèges, notamment parce-que certains de mes professeurs m'ont poussé, donné envie d'aller dévorer ces mots.
Et non, non, je n'étais pas la seule à savoir lire en seconde! Quelle surprise! D'autres élèves buvaient les mots de certains profs, d'autres élèves se questionnaient, redécouvraient le monde et ressortaient des cours en plein débats philosophiques, historiques, littéraires, débats qui pouvaient nous occuper le temps d'un déjeuner ou d'une heure de permanence! Et une majorité!

Et je suis une de ces étudiante qui certes, ne se destine pas à l'enseignement mais qui croit au partage des connaissances! Une de ses élèves bénévole qui prend deux heures de son temps par semaine pour épauler une jeune, pour l'accompagner, lui proposer un accès à la culture vers lequel elle n'irait pas forcément ou vers lequel elle n'a pas les moyens d'y aller.
Et il se trouve que cette jeune fille est en Seconde. Et "sait à peine lire" . Elle est nigérienne, arrivée il y a un an et demi en France.
Mais quelle curiosité, quelle envie d'apprendre, de découvrir et de s'investir dans ce qu'elle fait!
Quel temps elle prend pour faire au mieux.
Je suis admirative devant son courage et sa volonté d'aller de l'avant. Une jeune femme qui ne maîtrise pas forcément encore les mots mais qui pense et agit intelligemment!

Et je regarde autour de moi, je me dis que les difficultés sont là, qu'il n'y a aucun doute. Je regarde autour de moi et je souris quand je rencontre ces profs plein d'idées et de projets. Je souris quand je vois tous les étudiants qui se disent que partager est primordial.
Je souris lorsque je rencontre quelques jeunes qui ne dévorent ni Balzac ni Maupassant mais qui vous disent qu'ils sont allés au Japon avec leur équipe de foot et que c'était vraiment bien de voir comment c'était là bas!
Je souris quand je vois des jeunes passer leur Bafa,  comme moi. Ils n'ont pas forcément de diplômes particuliers,  ils ne sont pas forcément étudiants. Quelques fois ils n'ont pas le BAC mais ils sont là, attentifs aux enfants, ils savent leur métier en tant qu'animateur et savent l'importance des valeurs à inculquer à ces enfants qu'on nous confie.
Et je distingue tant d'intelligence dans leur faits et gestes, dans leur manière d'être.

Les valeurs, peut-être est-ce le centre de la question. Quelle valeur doit-on avoir pour écrire de telles phrases sur un blog accessible à tous? Qu'enseigne t-on et que partage t-on avec les lecteurs?
"L'élite". Bravo. La France vous est très reconnaissante de votre brillance et de votre investissement dans vos études et vos recherches.
Nous sommes fiers de vous compter parmi nos concitoyens.
Faire des études est une chose. Etre le meilleur est une chose. Mais à quel prix? Au prix de ne pas se rendre compte qu'à l'extérieur de la prépa, il y a une réalité à laquelle on va devoir être confronté d'ici peu. Au prix d'arriver dans une université et de s'enfermer dans un Labo pour faire des recherches plus intelligentes les unes que les autres, d'écrire une thèse et de devenir docteur sans ce soucier un seul instant de ce qui peut se passer à l'extérieur?!
Et face aux étudiants. Que fait-on une fois qu'arrive le moment d'effleurer du bout des doigt quelques heures de réalité de la semaine?
Eh bien voilà, me semble t-il un exemple typique: on se protège et l'on se réfugie dans des mots à consonance un peu compliquée et qui font très intelligent pour répéter des absurdités. On regarde tout ces petits merdeux de haut. "Qui sont-ils après tout? Qu'ont-ils fait? Moi, j'ai une thèse!"
L'on se réfugie derrière des phrases toutes faites, entendues et trop répétées, incapable de faire face à une réalité qui peut paraître si difficile.
Je trouve cela si triste.

Et ce sont des phrases comme celles-ci qui me confortent dans les choix que j'ai pu faire jusqu'ici. C'est prouvé, "l'Elite" ne conduit certainement pas à l'Intelligence!

K.




lundi, novembre 21

Lundi 21 novembre 2011

 A Gérard.

Aujourd'hui.
Aujourd'hui je voudrais souffler un adieu léger.

Souffler au delà des maux et des mots éparpillés qui perdent leur sens à force d'être et de ne plus être.

Souffler pour me détacher d'une réalité brutale, d'une vie dénuée de sens.
Souffler sur les blessures, celles qui restent parce-qu'on a été écorché.

Etre là et hurler à la vie qui est. Qui est, seulement.

Aujourd'hui, je voudrais murmurer un adieu.

K.





jeudi, novembre 10

La nuit du 10 au 11 novembre 2011

Je m'aperçois qu'on est en novembre.
Que ma liste des 101 choses à faire arrive à terme.
Et je me souviens encore de l'après-midi irlandaise dans l'appart' d'A où je l'avais pensée et écrite sur un bout de papier avant de la taper.
Aller y jeter un coup d'oeil. En refaire une.

Je m'aperçois que c'est le deux-centième article que je post sur mon blog. Ca en fait des mots je me dis. Juste un instant avant de repenser à autre chose.

Blogger.
Je blog pour Cabarêves maintenant aussi. Essayer de créer une image virtuelle de la troupe. une image facile à retrouver, moins disperser.

J'y travaille la nuit. La nuit c'est plus calme, plus doux.

Comme ce besoin de repousser l'heure où j'éteindrais mon ordi pour dormir. Je ne sais pas pourquoi. Juste l'envie de me sentir continuer d'être en action. Pet-être.

Z. dort à côté. Elle est venue passé trois jours à Rouen. Ma première "visiteuse" dans ma petite coloc.
Demain, on va à la mer.

Les étudiants se baladent. Ils passent sous ma fenêtre, je les entends parler fort et rire.
Je devine leur pas, quelques fois hésitants.
Jeudi soir.

J'ai chanté aujourd'hui. Enfin. J'ai trouvé cette prof, qui a l'air vraiment bien et j'ai chanter. Retrouver une voix hésitante. Un passage difficile. Et cette envie d'apprendre, d'aller plus loin, de sentir ce sentiment de bien être sur la demi seconde de lâcher prise.
Sentir ce besoin de retrouver le contact, de me recentrer.
Sentir ce besoin de redonner de la place au corps.
Ca fait du bien.

J'ai retrouvé mon violon. Un peu. Avec plaisir cette fois-ci. La dernière fois, c'était peut-être trop tôt.
C'est fou comme les notes me faisaient mal, comme mes doigts ne se décrispaient pas. Et ma main qui restait coincée.
Là, je l'ai senti.

Besoin de me recentrer. Ou plutôt, de retrouver cette équilibre qui me manque. Les temps de fac, les temps d'activités.
Repenser un peu à organiser tout ça, maintenant que je suis bien installée.

Projets de retourner à la piscine, de danser, de chanter.
Retrouver les mots de l'écriture, le plaisir du collage.
Trouver ce qui me tient, ce qui me fais avancer.
Prendre du temps pour lire, écrire, pour les assos.
Aller au cinéma. A chaque fois que je sors, je me dis que j'adore ça. Et qu'il faut que j'y ailler plus souvent.

Il fait nuit. Il est tard.
Il fait un peu froid.

Je me sens dériver dans l'entre-eux de la fatigue de fin de journée, d'une nuit un peu trop courte.

Je suis dans le miroir d'un aperçu.
Des envies.
Peut-être deux-cent envies?

Kanaillou







dimanche, octobre 30

Dimanche 30 octobre 2011

Chamboulement temporaire de la nuit qui arrive trop tôt.
Période de déviations.
Besoin de reconexion.

Ou le monde s'écroule patiemment ou la vie s'étire sans relâche.
Besoin de respirer, lentement.

Souffler.

Se glisser dans une humeur chaude. A la lueurs de bougies et de loupiotes.
Isolement certain de l'hibernation.

Esthétique difforme de pensées qui se percutent.

Demander le silence et ne jamais l'obtenir. L'obtenir mais le sentir rempli d'electricité. besoin de respirer. Encore.
Besoin d'évacuer.

Evacuation générale demandée.
Je me perds dans le labyrinthe sineux d'un silence profond qui envahi les mots sans sens de l'écho de ma réflexion.
Stop.
Je ne veux plus penser.

Reprise du cours interompu. Tenter de vider tout ça.
Rien à faire.

Evolution ininterrompue d'une vague de phrases incohérentes.
Stop.

Stop.

omme une machine à laver qui tourne.
Peut-être que penser à une machine à laver aiderait.

Calm down.

Fraîcheur de la nuit.
Ou de l'hiver qui s'approche.

Deux bouquins fermés à côté de moi.
Dimanche.

Je glisse sur la forme ronde de la fin de la boucle.
Je suis à l'intérieur d'un bout de blue égaré qui hante les dimanches soirs.

Kanaillou

dimanche, octobre 23

Dimanche 23 octobre 2011

Au coin de la cheminée.
Comme une envie de se blottir, une tasse de thé à la main.

La lumière de fin de journée.
Echanger quelques mots, au fil de nos pas. Il fait bon. Quelques rayons de soleil. Il y a des champignons impressionnants dans le petit chemin qui passe dans la forêt. Un tout petit bout.

Collés devant l'ordi.
Regarder "BREF", lui faire découvrir. Rire.

Le train avait du retard. Pour changer. Sur le quai, assise sur un des petits siège, j'écoute d'une oreille les deux vieilles femmes qui sont à côté de moi. Je souris, je m'afflige. Je me dis que c'est comme ça.

Lire Freud. Encore et encore. Ne pas lacher. Enfin si, lâcher quand les mots engloutis contre la marche du train me donnent mal au coeur. Il y a toujours Adele, je ferme les yeux. Je m'endors.

Les Vosges. Il fait froid. Un froid d'hiver, froid qui se faufile sous les pulls.
Dans la salle des profs, je me pose à une table. Croiser quelques uns de ses collègues.
Je lis.
P. entre, je souris. Une tête que je reconnais.
Je prends des notes.
Un thé qui refroidit dans ma tasse. J'attends la fin de journée.

Le plafond est si haut.
Dans l'appart', dur de s'imaginer un lieu habité, habitable. Tout à l'air à refaire. Quelques hésitations. Dans une pièce, un graffiti d'ado, vert pomme et noir.
Laissé sur une petite étagère, la seule qui a résisté, une pub au nom de l'ancien locataire, je suppose.
C'est drôle, les pièces vides donnent un air particulier. Les papiers peints murmurent un long soupir.

"Chansons du deuxième étage"
Entre Ionesco et Kafaka, je pense.
Non, en fait, plutôt tendance Brecht.
Film suèdois. Ou finlandais. Particulier et en même temps, génial dans son absurdité.
On a pas mal rit. Surtout dans les moments où il vaut mieux rire.

Mettre des visages sur des noms.
Se retrouver au milieu et, à l'occasion, échanger un sourire.
Je m'endors dans la voiture, il est tard et la voix du récit lu sur france culture m'échappe peu à peu.

Au coin du feu. Ca crépite.
Longtemps que je ne m'étais pas assise près d'une cheminée.

Kanaillou

mardi, octobre 18

Mardi 18 Octobre 2011

Je pars du salon en lançant à M. "je vais freuder".
Sur le chemin, je repense au petit post-it que S. m'avait laissé la dernière fois que l'on s'est vues. Dessus, l'adresse de son blog. 
Je l'imagine à Naplouse. Je prends mon agenda et je fais glisser le petit bout de papier qui tombe sur mon lit. 
Je lis. Je lis. Je lis encore. 
Au fil des mots, je me laisse transporter ailleurs, loin de Rouen, au chaud. Je découvre avec elle les détours empruntés, les langues qui se croisent, les étonnements quotidiens qui finissent par se tasser, par devenir une "habitude". 
Je la suis sur un bout de son chemin. C'est agréable.
Ca me donne envie de partir, de découvrir, d'explorer, de me perdre, de me retrouver, de parler d'autres langues, de m'investir...
Voyager.

Je suis épuisée. Une de ces fatigues qu'on accumule et qu'on arrive pas à récupérer comme ça, même avec une bonne nuit de sommeil. 
Week-end à courir entre le marché, AUCHAN, le marché. Les courses, les magasins. AUCHAN. Les photos à développer, un album à faire, une surprise à finir de mettre en place, des invités qui arrivent, ma grand mère qui souffle ses 80 bougies... Spectacle. Encore. Et le plaisir de voir les seniors de Limay repartir tout en sourire.

Appeler T.
Oui, c'est aujourd'hui qu'elle a 80 ans!

Et bien, c'était moins une. Failli oublié la vraie date. Comme quoi. 
Enfin, me revoilà. 
"Travaille bien " qu'elle me dit. 
Alors moi je souris. 
Je repense aux carnets de bord commencés cet après-midi. A ces envies de recherches et de mises en place sur les projets lancés depuis une ou deux semaines maintenant.
Quelques notes prises sur un texte de Freud, des envies de discussions autour de tout ça. 
Penser aux conférences sur Lacan, pas loin de la fac, au cinéma, juste à côté, à la place Colbert.
Cuisiner en écoutant un podcast de France Culture, une émission sur le "je et le moi", la question de l'autobiographie et de l'écriture à la première personne dans la fiction. 
J'écoute. Je laisse mes penser vagabonder, je me concentre, je me déconcentre. Je fais la vaisselle, alors l'eau fait trop de bruit et, quand je veux entendre je la laisse couler moins fort pour mieux entendre. Il n'y personne à l'appart' et je savoure les mots de Rimbaud lus dans la première partie de l'émission.

Demain, soirée étudiante. Près de la fac. Proposée par L. 
Bonne idée. Marquer le milieu du semestre. Oui, déjà la moitié du semestre.
Enfin presque. Ca fait tout drôle parce-que j'ai juste l'impression d'entrer dans le sujet, de commencer à effleurer du bout des doigts  la psycho, ce que ça va donner dans les mois à venir.

Jeudi, je suis en vacances. Coupure de la Toussaint. Changement d'ère, je vais retrouver ma mère dans l'est de la France. 
Aller voir ailleurs. 

Ce midi, déjeuner avec E. Première fois qu'on mangeait tous les deux, sans les autres. Discuter. Essayer d'écouter et de lui raconter. D'échanger, de partager quelques mots le temps d'une heure et demi de pause. Essayer de mieux le connaître, parce-qu'il est vraiment sympa. Il a quelque chose de fragile, d'hésitant et en même temps, un courage qui ne paraît pas au premier abord. Un petit oiseau qui s'envole de son nid, qui regarde derrière lui mais qui sait qu'il est temps.

Un peu comme tous. Je crois.

J'ai une piste pour la collégienne que je vais accompagner avec l'AFEV cette année. Une arménienne, qui est arrivée en France il y a trois semaines, ne parle pas un mot de notre langue mais parle russe. Alors la volontaire a pensé à moi... 
"-Puisque tu as quelques bases de russe..."
Je ris au mot bases. Hum. On va dire des notions. Assez lointaines j'ai l'impression. Mais non, ça va me permettre de m'y remettre sérieusement!
J'adore. Pas de français, barrière de la langue, immigrée...Et une quinzaine d'années.
Je sens que l'on va bien s'entendre toutes les deux. 
J'ai hâte!

23h02 indique le réveil, et je n'ai toujours pas ouvert Freud. C'est malin. 
Il fait froid dans l'appart'.
Comme un envie d'écrire un peu ce soir.

Je crois que je ne freudrai pas, j'ai les yeux faigués et les pensées ailleurs. Demain matin?
Au pire, il reste le bus.
C'est l'heure du marchand de sable je crois. Ou peut-être d'un détour par twitter...

Ah, je vous jure, internet!

Kanaillou




lundi, octobre 10

Lundi 10 octobre 2011

Ne pas avoir envie de rentrer. Enfin, pas envie de partir. C'st plutôt ça, je crois. Je suis bien dans la chaleur de ma petite bulle mantoise. Puis la semaine dernière a été dure. Un peu trop longue, un peu trop pleine, un peu trop dense.
Alors, pas envie de repartir.
Pas envie de sortir du week-end.

Puis la réalité pragmatique me rattrape. Premier partiel en psychologie du développement qui arrive un peu plus tôt que je ne l'avais pensé. Alors, je prends le train. Je relis attentivement mon cours, je me dis que j'approfondirai un peu avant le partiel.

Arrivée à l'appartement. C. est sur le canapé, son carnet dans les mains, celui qu'elle ne quitte pas souvent j'ai l'impression. Juste un sourire, un bonsoir. Quelques mots échangés rapidement. Je vais déposer du gâteau qu'A. a fait, et que j'ai rapporté dans la cuisine.
"J'ai apporté du gâteau, pour petits creux nocturnes ou petit déjeuner...". Elle me sourit.
Je m'apprête à retourner dans ma chambre lorsqu'elle me dit "Ah, au fait, Mathias a fait un gteau. Il appelle ça "tira... quelque chose..
-Tiramisu?
-Ouais, c'est ça. Il en reste une part pour toi dans le frigo!"

C'est moi qui sourit cette fois.

Kanaillou

jeudi, octobre 6

Jeudi 6 octobre 2011

J'ai replongé dans mon carnet de collages. J'ai feuilleté, découpé, découpé. J'ai collé. Arrangé, replacé, déchirer. J'ai collé.
Et tout ça avec la BO de "My Blueberry Nights".

La BU cet aprèm, la BU et les fiches à mettre à jour, les fiches qui s'éparpillent déjà dans mon trieur. Juste quelque heures le temps d'attendre un cours avec M. Puis d'attendre qu'elle ait fin son cours. Prendre le bus et rentrer.
C'est chouette d'attendre quelqu'un.

Il y a dans ma chambre des fringues éparpillées, des papiers volants, des prospectus de début d'année qui, si je ne jette pas, vont finir caché dans une pochette.
Il y a des trousses de toilettes pas encore défaites du week-end dernier, ma trousse de maquillage qui traîne. Des sacs remplis à vider.
Je range tout. Je ferme la porte, j'écoute Adele et je range tout.
Sourire d'une fille qui a enfin rangé ce qui traînait.

Dans le salon les colocs' sont sur leur ordi. 'Fin, S. est dans sa chambre je crois. Il y a C., une coloc' en plus du moment et M. . Alors que je rapporte quelques bols, tasses qui étaient resté dans ma chambre à la cuisine, M. me lance qu'il s'occupe de la popote ce soir. Je souris.
Prendre le temps de coller, encore un peu.

Mes murs sont un peu plus remplis. Sur mes portes, les vieilles affiches d'Hitchcock récupérées dans le grenier de P. J'ai remis les quelques photos tombées au mur de droite. Enfin, de droite de mon lit, et de gauche de la porte. J'ai accroché au plafond le petit cadeau de P. Une photo de Maman et moi à côté de mon bureau. Quelques photos de famille et d'amis, sur le pan du mur qui leur est réservé.

Je me suis fabriqué un panneau à post-it, parce-qu'ils ne tiennent pas sur le mur. Et un mur de bureau sans post-it...

Et je ne passe pas de "Someone like you".
Toujours envie de chanter.

C'est bientôt la Toussaint.

Ce soir, c'est soirée étudiante, comme tous les jeudis sur Rouen. J'entends les voix fortes de ceux qui passent, les pas de travers. J'imagine quelques éclats de rire au lendemain, les réveils difficiles.
J'entends ceux qui se parlent fort. Le bruit de la rue, un jeudi soir.

De la cuisine, on aperçoit la chambre d'une voisine d'en face. La dernière fois qu'elle était dans sa chambre, elle était habillée en robe. Et il y avait sa garde robe de sortie, son miroir pas trop loin. Et puis aujourd'hui elle était assise à son bureau, devant son ordinateur, sérieuse. Je n'ose pas plus qu'un coup d'oeil furtif dans cette intimité dévoilée depuis la fenêtre de la cuisine. C'est drôle. Puis je regarde ma porte et je vois les photos de "Fenêtre sur Cours". Ca me fait sourire. Dans ma tête, au dessus de la voix d'Adele Renan Luce murmure "j'ai toujours préféré, aux voisins les voisines".
C'est rigolo.

Je crois que je vais aller éteindre mes loupiotes du Laos et ma petite lampe en papier, celle de l'étagère.

Kanaillou


mercredi, octobre 5

Mercredi 5 octobre 2011

Il y a juste mes petites lumières toutes colorées du Laos. Leurs couleurs chaudes me rassurent. Mes petites loupiotes et Adele. J'écoute "someone like you" en boucle. Voix d'un léger rauque. Je retrouve quelques intonations d'Amy Winehouse, quelques unes de Duffy. Et en même temps, une voix bien à elle.
Me laisser porter.

"Don't forget me, I beg, I remember you said, sometimes it lasts in love, sometimes it hurts instead"

Chanter me manque.

Il y a un peu trop de choses qui me manquent aujourd'hui. Sentiment soudain de ne plus se retrouver, d'être loin de tout. Sentiment soudain de ne plus savoir, de vouloir être ailleurs.
Troisième semaine de fac. Un mois de coloc'. Les jours s'effilent et se défilent sous mon nez. Tout va si vite.
Comme si je n'avais pas le temps de prendre le temps.

Ce n'est  jamais la bonne semaine la troisième. Un peu comme au milieu de tout. L'impression d'y être depuis un bail et de n'avoir encore qu'à peine commencé.

"Never mind I find, someone like you
I wish nothing but the best for you, too"

J'ai perdu mes repères.
Etrange sensation que celle d'être dans un entre deux.

J'aurais voulu aller au cinéma ce soir. Puis je n'ai pas eu le courage. Courage de ne rien faire aujourd'hui, une fois rentrée. Mon bouquin de psycho du développement est resté fermé, dans mon sac. J'ai bien regardé les horaires de cinéma mais j'ai préféré ma couette. J'ai préféré Adele, un thé chaud. J'ai préféré parcourir quelques photos.
Peut-être un besoin de se sentir à l'abri du monde, le temps d'une fin d'après-midi.

L' impression d'être étrangère dans ce lieu pas encore apprivoisé.

Je voudrais avoir une plume sur le coeur.
Je voudrais avoir la tête dans les nuages.
Je voudrais être un papillon ou la caresse d'un rayon de soleil.
Je voudrais être un pétale de rose, la rose du Petit Prince.
Je voudrais sentir cette larme qui reste coincée. Goûter son goût salé, la sentir refroidir le long de ma joue, la sentir dehors et me dire que demain, ça ira mieux.

Kanaillou



mercredi, septembre 21

Mercredi 21 septembre 2011

Sortir du cinéma entre larmes et sourire. Toute retournée, toute émue par "Restless", le dernier Gus Van Sant.
Il est tard mais pas si tard. Je suis à côté. C'est une nouvelle façon de vivre à apréhender. En deux minutes, j'ai tout à portée de main. Un peu magique.

Je revois H. dans certains côté de cette actrice, pétillante de vie dans ses derniers jours. Je revois sa sensibilité, son courage, cette envie de sentir les choses, ces yeux détournés lorsque la douleur devient trop intense. Son humour et sa joie de vivre, là, maintenant parce-que la fin n'est pas très loin. Parce-que, malgré tout, il faut vivre. "that's all we've got" dit Nathalie Portman dans "Garden State", lorsqu'ils sont dans la baignore. Il me semble.

Un sourire.

Ecouter Joshua Radin et fermer les yeux.

Je commence à reconnaître des visages, certains qui sortent de la foule et qui reviennent.
Terrible envie de dévorer chaque moment, d'aller toujours plus loin, sans vraiment savoir par où commencer. Je voudrais déjà avoir lu Freud, Jung, Lacan. Je voudrais pouvir lire un livre par jour pour finir les biblios distribuées.
Impossible. Je ris de ces envies folles qui ne s'arrêteront jamais.
Je m'inquiète de ne pas être à la hauteur.
Je profite d'un moment sur le banc, à l'extérieur, tant qu'il ne fait pas encore trop froid.
Je discute avec ceux de l'AFEV, ils sont chouettes. C'est rassurant de savoir que la porte est toujours ouverte.
Je découvre chaque jour un peu plus de ce à quoi va ressembler l'année. Et je feuillète les programmes des années suivantes qui me donnent tellement envie.
Voilà, j'y suis.

Je suis là, toute petite mais les yeux et les oreilles grandes ouvertes. Je suis aux aguets. J'ai envie d'y arriver, de bien y arriver.
De faire des rencontres, de rire, de partager, de bouquiner, d'aller au cinéma, d'écrire.
J'ai envie d'écrire.

Et ça m'avait manqué.

Kanaillou

mardi, septembre 13

Mardi 13 septembre 2011

Vadrouiller dans les rue de Rouen. Me perdre, comme d'habitude. Pas très grave, la cathédrale est assez visible.
Je dépose des annonces, des cv. En attente d'emploi du temps, de lettres de motivations pas encore rédigées.
Le sourire de certains m'encouragent. Leur bienveillance, leur question. Partage de quelques minutes. Puis ressortir avec le sourire.
Il y a ceux à qui je voudrais préciser qu'une annonce déposée ne prend pas beaucoup de place, ceux à qui je voudrais dire que la solidarité est un concept qu'il faudrait qu'ils prennent le temps d'étudier.
Passer.
Les rues de rouen sont agrable. Je découvre les lieux de passages, les ruelles un peu à l'écart.

Je me perds dans le fil de mes pensées, interrompue par une voiture qui passe, qui arrête le rythme de la marche.
Je repense au longues marches décrites dans "The New-York Trilogy" d'Auster. A finir, d'ailleurs...

Impression de silence. Un silence égaré.

Kanaillou

lundi, septembre 12

Lundi 12 septembre 2011

Allongée sur un lit tout neuf. Dans une chambre qu'il faut apprivoiser. Au milieu de cette ville inconnue. Des odeurs fuyantes, des bruits que je ne reconnais pas.
C'est tout drôle.

Mon sac à dos n'est pas défait. Enfin, pas tout à fait. Sur le bureau des crayons, un carnet, la pochette de min ordi. Une boîte qui reste à ouvrir. Un magazine récupéré. En dessous, une pile qui reste à trier pour demain. Deux sacs à dos qui collent le mur.
Quelques dvd posés sur des étagères. Quelques livres. Encore trop vide. Vide de nouveau. Des étagères qui attendent d'être remplies au fil des jours à venir.

Baisser le store. La lumière est forte dehors. Et pourtant, j'aime me réveiller avec la lumière du jour.
En attendant les rideaux...

Essayer de me sentir chez moi. Les guirlandes du Laos accrochées sur la porte en face de moi. Celle de mon placard. Quelques petites lumières allumées, une plante offerte par Z.
Et cette odeur de neuf  encore omniprésente.
Sur le mur, quelques photos. Des cartes-postales, une ou deux affiches. Ne pas laisser les murs blancs. Les remplir.

Pause.

Juste le temps de me glisser sous la couette toute moelleuse. D'abord, enlever le jogging gris, celui qui est confortable. Celui marqué à vie par une tache d'acrylique d'un jour de peinture en colo.
Puis lancer la BO de "My blueberry nights". Encore. Parce-qu'elle me fait penser au soir. Je l'écouterais en boucle. D'ailleurs, je crois que je l'écoute en boucle.

Me demander ce que font ceux qui me paraissent loin. Alors que non. Ils ne sont pas loin. Cette drôle d'impression d'être ailleurs, loin de chez moi. Alors que je suis chez moi.
Période à ne plus rien y comprendre.

Je ferme les yeux quelques instants.

Textoter A. Je vais le faire, juste après. Puis tweeter.
Oui, je me suis mise à tweeter.

Vagabonder sur la toile.

Un coup de fatigue. Fatiguée d'une journée à penser à ce soir. D'une journée qui sentait la prise d'une chemin différent.

Les draps sont encore tout froids par endroits.
J'observe les ombres et les reflets qui me seront bientôt familiers. Pour l'instant, ils sont autour, m'encerclent. Je les apprivoise.

"I guess it's just how it goes, the story have all been told before"

Moment étrange.
Agréablement étrange.

Kanaillou