vendredi, décembre 25

la nuit du 25 au 26 décembre 2009

C'était Noël. Je dis c'était parce que ça y est, la journée est finie.
J'aurais imé que cela continue encore un peu.
Ce matin, lorsque j'ai ouvert les yeux, je me suis dit qu'il était trop tôt. Neuf heures et des brouettes et une maison silencieuse. Un silence de lendemain de révéillon, couchés à trois heures et demi du matin. Je me suis levée sur la pointe des pieds et je suis allée me recoucher.
"Kanelle, lève toi, on va ouvrir les cadeaux".
Midi et demi.
Je souris. Je me souviens de notre impatience petits, des uns qui attendaient les autres et qui s'impatientaient. M. est à côté de moi. Je souris encore. On est que toutes les deux de toute la marmaille cette année.
"Un câlin d'abord".
Autour du sapin avec nos tasses, M. fait la distribution des cadeaux. Je regarde tous les paquests empilés. Lorsque je les vois les ouvrir, ça me fait du bien. Le plaisir d'être avec eux et de sentir Noël et l'hiver qui se glissent dans la maison qui sent le sapin.

Une semaine d'enlacement et de délacement.
Je me débats et me sens toute petite. Je me sens glisser, je me rattrape de justesse. Je tends la main. Quand je lève la tête, je vois plein de mains s'agiter, prêtes à me rattraper mais je ne sais pas laquelle prendre, laquelle tenir. Je ne sais pas à laquelle je pourrais m'agripper.
Je me sens juste donner des coups dans un vide trop profond.
Je suis fatiguée. Encore, toujours. J'ai envie de sourire, de rire. Je souris, je ris. Mais je pleure aussi. Quelquesfois j'ai mal. Trop mal. Alors je pleure.
Je ne veux pas écrire ces mots qui glissent sur ma peau et qui hurlent dans ma tête. Je ne veux pas dire ces phrases qui m'echapent une fois qu'elles se sont mnifestées.
Je me sens comme rien. Je me sens rien.

Lorsque j'ai vu la neige par la fenêtre l'autre matin, j'ai souris. Je l'ai regardée quelques instants avant de me lever.
Faire un bonhomme de neige pendant une heure où l'on a pas cours. Se rouler par terre, rire, se laisser porter par les flocons qui tombent. S'emmerveiller de l'intérieur, lorsqu' à l'exterieur, il neige de plus en plus fort. Passer la tête par la fenêtre. Lever les yeux et regarder le ciel blanc.
Se sentir bien quelques instants. Ne plus penser qu'au blanc qui m'entoure.

Contre le radiateur, je lis une page, deux pages. Je m'arrête et écris un peu. "Sommes nous responsables de nos désirs?". Je tourne et retourne les idées, je les asemble et les sépare. J'écris cette lettre en anglais pour me reposer un peu les esprits. Puis je m'y remets.
"La diversité culturelle de la planète: Une richesse menacée par la mondialisation?"
Entre deux pages d'articles sur la diversité culturelle, je machouille un stylo, je bois une gorgée de thé, je me décourage, je réponds à un texto. Je m'y remets. Grand I ...
Je n'en peux plus.
Je me sens plonger, je désespère. Je n'ai même plus la force de nager.

Quand on a chanté "Memory", c'était tellement bien. Se regarder et se sourire de tout près. Me dire que, vraiment, on était faites pour se rencontrer. Pas besoin de se connaître plus dans ce mment. Un momennt dans une bulle où nous sommes toutes les deux, réunies par le chant.
Qu'est-ce qu'elle est géniale cette A.

ME perdre un peu plus dans le fond d'un jour où la neige commence à fondre. Regarder "Un Américain à Paris". Même pas besoin des sous-titres. Je m'endors vite.

Au ciné avec papa. Avatar en 3D, ce film qui fait tant de bruit. On peut presque toucher les images qui semblent sortir de l'écran. J'adore ça. Je lui souris.

Dans la nuit, je me débats avec mes rêves. Ils me hantent toute la journée. Des cauchemards qui ne veulent pas partir. Ils me tirent et me narguent. m'entourent et m'enlacent. Me collent à la peau et ne veulent plus se détacher. JE suis prise au milieu de mes propres fantômes.
Je prends le téléphone. J'hésite, je le repose.
Ce n'est pas le moment.

"Tu verras, je le trouve super joli ce bâtiment, il n'y a pas longtemps que j'ai appris que c'était un hôpital pour les grands brûlés". Dans le bus, j'explose de rire.
Je tourne la tête vers la fenêtre.
"Tiens, regarde, c'est ça. Tu ne trouves pas ça joli?
-On dirait un hôpital psychiatrique... Bof..."
Je m'arrête. Une drôle de sensation m'envahit. Le bus est arrêté, je ne sais pas combien de temps.
Je le connais cet hôpital.
D'un coup, je me souviens. Une hésitation.
"-On est où là?
-A Garch"
J'ai mal. Très mal. Une cicatrice qui s'ouvre et qui se met à saigner d'un coup. J'ai chaud. Je ne me sens pas bien.
Je me souviens de "my bestfriend" qu'il avait écrit sur ce dessin. Puis j'étais partie au Canada.
"-Ca va?
-oui, oui."
Passer à autre chose.
Je ne suis toujours pas retournée sur sa tombe.

Je voudrais que des jours comme aujourd'hui ne se finissent que quand je serais prête. Prête à quoi? Je me le demande bien. Juste prête. Prête à affronter ce qui m'attend. Prête à me dire enfin "Ca y est, je peux y aller".
Mais non.
Ce serait facile. Et puis, ne serais-je jamais prête, au fond?

Fin de l'année.
Je suis paumée. Absolument perdue. J'essaie tant bien que mal de m'accrocher mais je trouve que je lâche prise trop souvent.
Et pourtant, j'aime les moemnts passés à rire, à danser, à chanter. J'aime les moments passés avec eux, eux, eux...
J'aime danser comme une folle avec Al., j'aime les soirées où je peux m'asseoir quelques instants sur les genoux de S. , j'aime les moments où je suis avec eux tous et où plus rien ne compte à part l'instant présent, j'aime les grignotages dans la nuit, à une heure absolument indeterminée, devant "Diamants sur canapé": pain maison, fromage, foie-gras, jambon noël, la tanche de saumon qu"il reste, quelques tranches de saucisson, champagne, jus d'orange, vin rouge et nous tous par tere, autour de deux plateaux...

Assise dans ma chambre, contre le radiateur je regarde autour de moi. Elle est à peu près rangée. PApa m'a demandé de m'en occuper vite fait alors...
Des cartes postales au posters, je tourne la tête vers mes étagères. Les livres me rassurent.
Je ferme les yeux quelques secondes.

M. est à côté de moi, elle s'est endormie. Ma petite M. de quinze ans et demi.
Mes yeux ommencent à faiblir. J'ai mon casque sur les oreilles et j'écoute Pete Yorn. Et biensûr, la chanson du moment "Is-it ok if I cal you mine?". Celle que j'écoute tout le temps.
J'ai mal au ventre. Comme tous les 24 et 25 décembre, j'ai beaucoup trop mangé. Comme chque année je me dis que j'ai abusé et je me marre parce que je sais très bien que je recommencerai l'année prochaine.

Ca fait du bien de les voir. Tellement de bien.
"-tu as des résolutions pour 2010?
-On verra en tant voulu..." Et j'enfonce ma tête dans mon oreiller.

Demain, retour à la réalité. En attendant il reste encore cette nuit.
Je vais aller eteindre la lumière, poser mon ordi et fermer mes yeux. Je commence à les sentir qui veulent se fermer doucement.

J'adore ne pas avoir de montre au poignet, ne pas avoir la notion su temps. Me dire, déjà cette heure là? lorsque je vois par hasard une horloge. Sourire et ne pas m'en soucier.

1h46

"It sets off something in me I can't explain..."

Kanaillou

dimanche, décembre 6

Dimanche 6 décembre 2009

L'articulation et la désarticulation d'un monde sans fin qui se reflète dans les boucles de mes cheveux que je m'amuse à tirer pour qu'elles rebondissent, comme des ressorts.
Puis je les entortille, je les lâche.
Je les regarde, assise dans la baignore et je pense à une photo de moi petite, les cheveux lachés et mes boucles toutes fines et rondes.
Je m'allonge sous l'eau chaude. Je laisse couler.
L'Art de passer un week end sans faire une seule seconde de boulot.
Pas envie. Pas l'energie.
Sourire quand je la vois arriver. Me ballader, jouer. "Grille Pain. Lave Vaisselle. Four Micronde. Ulcère (ah non, ça ne marche pas)... Ustensiles de cuisines...Euh...Vaisselle..."
Et la consigne était de trouver le plus de mots en 90 secondes par rapport au thème "cadeaux de mariage". Se marrer.
Ecarquiller les yeux devant le spectacle et la scène qui devient vivante lorsqu'ils sont dessus. Lorsqu'ils en font leur lieu, leur territoire. Hallucinée par S. et par tous ses talents qui se multiplient au fure et à mesure que je la connais.
Discuter de ceux qu'on connait avec quelqu'un que je n'ai jamais rencontré mais dont j'ai entendu parlé.
Drôle.
Rentrer tard avec C. Manger dans la cuisine puis s'installer dans mon canapé lit pour regarder FAME que mon papa m'a offert.
2h du matin.
Je me lève et me met à danser sur "Let's do the time warp again". Parce que, dans le film, ils regardent THE ROCKY HORROR PICTURE SHOW et ils dansent; Alors, comme A. m'a appris la choré, je la connais. Je me lève et je danse, comme eux. Sur le canapé avec C. qui se marre à côté.
Midi moins vingt. Longtemps que je ne m'étais pas levé si tard un dimanche. C'est à dire qu'on s'est endormi tard. Ou tôt.
Glander.
On attend L. pour manger, je lui ai proposé de venir. Elle avait du ménage à faire. Elle arrive vers 16h. On mange.
Je souris parce que des dimanches comme ça, il n'y en a plus souvent. Et là je sais qu'il n'y en aura plus avant les vacances.
Les vacances. Une envie débordante d'y être. De pouvoir me lever tard, sortir, danser, chanter, voir du monde.
Me reposer. M'autoriser à ne rien faire.
Faire des choses qui me fon plaisir.
Décorer le sapin et voir les petites lumières clignoter au milieu des guirlandes. Passer Noël ensemble, dans un petit cocon. Boire du thé, me prélasser sous la couette, prendre le temps de regarder par la fenêtre lorsque j'ouvre les yeux. Traîner au lit. Regarder des films, lire, si j'en ai envie.
Ne plus penser à la folie des cours qui s'accumulent.
Encore deux semaines. Et intenables.
On en sait pas comment on va faire.

Je n'arrivais pas à accorder mon violon. Je n'ai pas eu la patience de le faire sérieusement. Alors je l'ai rangé.

Kanaillou

vendredi, novembre 27

Vendredi 27 novembre 2009

"Peut-être qu'on a aussi mal parce qu'on vit la vie pleinement. Ca ne vaut pas la peine si l'on ne s'investit pas à fond..." je lui ai dit.

Oser.
Oser se cogner, se frapper, se heurter. Oser se faire mal. Oser vivre, tout simplement.
Si l'on ne se faisait pas mal, nous ne vivrions pas. C'st ça la vie. Profiter, s'investir, être heureux et se prendre une claque. Ca arrive. Alors on tombe de très haut. On s'en veut d'avoir fait tout ça, on se dit que ça fait trop mal et que peut-être ça n'en vaut pas la peine
Pleurer, hurler de douleur, arriver au moement où plus rien n'a d'importance. Se laisser envahir, submerger par une vague noire, si grande...La sentir s'abattre sur nous et ne plus voir la surface.
Lorsque la tempête est passée, reprendre ses esprits.
Prendre le temps de souffrir, de pleurer.
Se relever doucement, trébucher de temps en temps. Sentir que l'on sera rattrapé. S'investir de nouveau. De nouvau oser affronter, oser profiter, oser sentir et se sentir pleinement.
Puis tisser de nouveaux liens. Des liens différents. Apprendre à se comprendre et avoir peur, un jour de ne plus comprendre les autres. Avoir peur de la fragilité d'un lien de soie tissé au fur et à mesure.
On marche sur un fil. Plus le temps passe, plus le fil est long. Ne pas savoir où est le bout. Non, ça ne vaut pas le coup de voir le bout.
Avancer tout simplement.
Trébucher.
Le fil se casse.
Plus rien.

Etre.

Se laisser être.
Réussir à avancer avec ce qu'on garde de bon du reste. Ne pas se raccrocher à ce qui s'est évanoui. Garder pour nous ce qu'on a eu. Garder tout ce qui nous a fait vibrer. Garder tout ce qui a fait de nous ce que nous étions. Garder les coups, les sourires, les regards. Garder une odeur, un son, un moment. Garder des mots. Garder des larmes perdues, des larmes données.
Garder tout ça et se reconstruire avec.

"C'est de là qu'on tire notre force. On a cette chance. "

La chance d'un souvenir qui nous fait rire. D'une page d'agenda qui nous fait nous souvenir de ce jour où...
La chance de sentir et de se rapeler.
La chance de pouvoir avancer avec tout ça.
Un geste qui passe. Un rapport frontal. Avancer , coûte que coûte. Comme courir sous la grèle. Sentir le froid, le vent qui nous giffle, le froid qui nous pique, la grêle qui nous fait mal. Avoir mal et pourtant se déchaîner. Puis profiter des jours de soleil, des jours où le printemps arrive. Profiter des jours où un simple sourire nous fait tant de bien.
Tomber.
Se relever.
Se prendre une claque.
Mordre.
Couler.
Retrouver la surface.
Se laisser porter.
Marcher.
Courir.
Rire.
Et sourire de nouveau. Sourire parce que ça va. Sourire parce que l'on sait que l'on vit. Sourire parce que l'on sait que l'on marche sur ce fil de soie, mais d'un pas assuré. Sourire en se disant que peut-être, oui, peut-être que l'on va tomber. Peut-être que, pris de vertige, l'on va sentir le vide nous envahir.
Sourire de ne pas savoir où l'on va. De ne pas savoir comment et par quel chemin l'on va arriver. Sourire en regardant autour de nous tous les fils de soies cassés qui se relient et qui marquent nos pas passés, nos chemins. Tous ces fils qui se lient et qui nous construisent. Les tenir pour gardr l'équilibre. Continuer d'avancer.

Se lancer de nouveau dans se corps à corps interminable.

Kanaillou

mardi, novembre 24

Mardi 24 novembre 2009

Ju' me dit tout à l'heure en philo "c'est bientôt noël". J'écris la date en haut de la page. Dans un mois...
Je ne me rends jamais compte que ça arrive aussi vite.

Pourtant, samedi soir chez M., il y avait quelques magazines de jouets, ceux dans lesquels je découpais les jouets dont j'avais envie pour faire ma liste, quand j'étais petite.
"Alors L., tu veux quoi pour Noël toi? ", Elle regarde et touche les pages avec ces petites mains. Elle fait le tour des jouets qui sont sur la page. "
Tout?". M. sourit. L. s'en va, déjà occupée à faire autre chose.
Ca fait du bien de passer du temps avec M. Le plaisir de passer une bonne soirée avec un ami. Puis L. est trop mignone.

Dimanche, pas envie de bosser.
Pfff.
Etat de novembre. Le "pas envie de travailler" qui s'impose.
Juste envie de faire de la comédie musicale en ce moment. Rien que ça.

"Rien de grand ne s'acomplit dans le monde sans passions", Hegel.

Lorsque j'ouvre mon agenda Dimanche et que je vois la citation à la page de samedi, je souris. C'est décidé, assez réfléchi come ça, je me lance. J'envoie un petit mot à M. pour lui dire que j'intègre Cabarêves, sa troupe de comédie musicale.
Après tout, si j'en ai envie...

Lundi. Couchée tard dimanche soir. On a regardé "la graine et le mulet".
Dans le brouillard quand je me réveille.
En ciné, on regarde "Blow out" de de Palma. Puis l'après midi, j'ai anglais, puis russe. Je discute un peu avec L. après le cours.
Elle est tellement choutte cette fille. Je me dis que c'est vraiment super de faire des rencontres comme celles-ci.
Le soir, en théâtre, on regarde d'abord les autres jouer. C'est bien de les voir. De les regarder.
Puis on sort avec A., C. et Ma. pour répéter. On se met dans le coin où on allait toujours l'an dernier.
On rit.
Rester sérieux.
On s'écrase les pieds en dansant, on se marre entre deux mots. On change avec A. on recommence. On travaille la fin, on imagine une mise en scène, des gestes, des tons, des expressions.
C'est tellement bien.
Puis on y retourne. D'autres jouent, puis c'est à nous. Puis Ma. s'essaie à son monologue. Elle n'ose pas, et pourtant, quand elle se lance, c'est bien. Ce n'est que le début. Ca va être absolument génial.

Aujourd'hui. Je commence un peu plus tard. Les quatre heures de la journée passent vite et pourtant en sortant, j'ai l'impression d'avoir eu une journée énorme.
Je prends mon violon. pas de nouvelles d'I. je joue. Je reprends quelques passages. Je m'arrête pour écouter la sonate. Puis je recommence.

Noël, c'est dans un mois. Les vacances arrivent vite elles aussi. Quand je compte les semaines et les week end qui restent, je me dis que tout va s'enchaîner.

Comme d'habitude.

Kanaillou

samedi, octobre 31

Samedi 31 Octobre 2009

Ecrire.
Mettre des mots sur les images des sons qui se bousculent.

Entrer dans cette salle et trouver que l'équilibre de la mise en scène s'impose, fragile pourtant. La présence de chacun des meubles, de chacuns des objets compte. Elle s'ajoute à la tension d'un silence naîssant et grandissant , un silence qui nous fait écho, au plus profond de nous.
Puis il y a ce corps qui se montre, qui se dénude de tout en tout devant nous. Un corps qui crache des mots qui rebondissent , qui frappent, qui heurtent. Des mots qui mettent mal à l'aise; des mots à sens, des mots de fond, des mots cachés que personne ne veut jamais entendre mais qu'il faut dire pour ne pas etouffer.

Etre frapé, chamboulé, violenté. Se faire violence.

"Il faut arrêter de vous protéger; il faut un peu se faire mal. Oser se faire mal".
Lorsque j'avais entendu ces mots, j'avais cru les comprendre de tout en tout. Sûrement qu'ils avaient fait écho. Sûrement que ce jour là, ils m'avaient touché. Mais plus ça va, plus ils arrivent et se figent devant moi.
Se faire violence, oser avancer , oser choisir.
Ils me font mal et je me cache les yeux pour ne plus les comprendre, mais je les entends, ils sont là et ne me quittent plus.

"Comprendre, toujours comprendre. Moi je ne veux pas comprendre."

Chanter.
Chanter pour oublier ces mots, pour s'en débarasser. Chanter un cri coincé et qui fait mal, chanter pour se débarasser, pour se faire du bien.
Chanter pour ne plus être encombré d'un poids trop lourd , de plus en plus difficile à porter.
Se laisser porter par une voix de tête et sortir l'energie perdue au fond de sa poitrine. Ne plus penser, sentir mon corps trembler, mes jambes faiblir.
Continuer.
Chanter jusqu'au bout d'un soufle, puis écouter les quelques secondes de silence qui envhissent l'espace d'autour, qui se glissent entre mes respirations trop forte. Observer ce silence et sentir sa mélodie qui bourdonne.
Soupirer, faiblement. Sourire , un bref sourire de soulagement.

Danser.
Sentir son corps se courber au creux des lignes qui font mal.
Sentir le rythme des pas qui s'affirment sans que l'on s'en rende compte. Des pas qui sont assurés, qui suivent la musique, qui suivent un rythme de vie, de danse, une cadence. Des pas qui s'enfoncent dans le sol, un peu plus profond.
Ne plus se sentir du tout. Lorsque tout se coordine, lorsque tout se débloque. Ne plus rien suivre du tout. Danser pour le plaisir de bouger et de se défouler.
Puis revenir en rythme, dans la sensualité naissante d'une musique inéxistente.
Se laisser tomber et savoir que l'on sera rattrapé.

Jouer.
Jouer un jeu de masques, tous les jours. sourire sans arrêt. Ne plus se rendre compte que l'on joue.
Etre un personnage un jour, un autre le lendemain.
Puis se retrouver le jour où il faut vraiment jouer. Se retrouver face à ceux qui attendent que l'on joue. Jouer pour de vrai. Le moment où l'on se dévoile peut-être le plus puisqu'il faut enlever le masque que l'on portait en arrivant pour en revêtir un autre, un "officiel".
Se déshabiller du tout au tout devant d'autre pour se glisser dans une nouvelle peau.
Ne plus y réfléchir, laisser sortir une voix, des mots, des gestes qui se perdent au fur et à mesure que l'on joue. Jouer mais ne pas s'en rendre compte. Incarner?
Jouer et s'apercevoir que ça y est, c'est fait. Regretter de n'avoir pas fait ci ou ça. Un manque de courage qui nous poursuit, une lâcheté peut-être. Se dire , "c'est bête, pourquoi ne pas avoir osé?"

Lâche. Etre lâche, est-ce ça? Ne pas vouloir choisir, se réfugier dans le non-dit, dans le temps de repos accordé pour prendre une pause pour ne plus y penser.
Etre lâche de ne pas oser s'aventurer? Ou bien, mettre le mot lâcheté sur des hésitations embêtantes que je croyais avoir dépassé.
Lâche de ne plus oser écrire de peur de se retrouvé face à des questions. Lâche de ne plus oser , de se débarasser, d'essayer de ne pas y penser. Lâche, de ne pas vouloir avancer ou de ne pas oser. Lâche, un mot si simple à appliquer, partout.
Suis-je lâche. Sommes nous lâche?
Je ne veux plus y penser. Peut-être que je ne veux pas voir une réponse qui me dirait le contraire et qui me remettrait face à mes incertitudes. Etre lâche, ou ne pas l'être, je n'en sais rien... En tout cas, c'est plus simple.

Prendre mon violon et jouer des notes qui sortent d'au fond.
Hésiter à le reprendre quelques fois.
Faire beau? Pourquoi, il n'y a personne.
Juste les lamentations qui sortent et qui prennent l'espace.
Essayer d'arriver au moment ou je ne sentirais plus mes doigts courrir.
Puis reprendre, comme si de rien n'était, la sonate de Debussy. Revoir tous les passages, un à un. Les jouer, les rejouer pour ne se concentrer que sur la note qui n'arrive pas à passer.
Jusqu'à l'aboutissement éphémére qui s'inscrit un peu plus à chque fois pour finir par rester.

Face aux images, je sens la tension des couleurs, les lignes qui courent et le tout qui s'entremêlent. J'en construit de nouvelles. J'affronte ses mains et ses yeux qui ne voulaient plus s'y prêter.
Il est temps.

Temps de quoi? Temps de tout perdre? Non. Biensûr que non. Je ne perds rien.
Temps de tout reconstruire? Temps de s'écouter un peu plus. Temps de se faire confiance. Peut-être que tout est aussi simple que ça. Se faire confiance. Arriver à se dire que quoiqu'on fasse, l'on a choisi pour des raisons qui en valaient la peine.
Ecouter un peu plus ce que je ressens que cette raison démusurée qui prends toute la place. Réussir à me dire que les sens ont autant d'importance que la raion. Réussir à me dire que je peux choisir pour l'instant même, quelques fois. Parvenir à se débarasser de l'idée de ce rôle que je dois, devrais tenir.
Réussir à me dire tout ça sans avoir cette boule au ventre qui se moque de moi et qui m'envahit. Cette boule qui me fait reculer et me cacher.

Se perdre.
Il faut bien se perdre pour emprunter des routes différentes...
Je pense que c'est la meilleure solution.

Kanaillou

PS: Joyeux Halloween...

samedi, octobre 24

Samedi 24 octobre 2009

"Ca fait un mois que tu n'as pas écrit sur ton blog..." J. me dit ce matin, en cours de Philo.

Le samedi matin. Le ciel est gris d'une douce mélancolie. Le temps qui pleuviote. "Mais si je dis, le ceil est Beau, cela est subjectif. Qui trouve que le ciel est Beau...". Entre deux phrases et reflexions je me perds dans mes pensées. Les yeux dans le vide, une mélodie dans la tête. Je regarde par la fenpetre qui dégouline.

Entre deux mots.

Je me ballade sur quelques sites de citations. Phèdre, Antigone, Médée... J'aime relire les mots du théâtre, me perdre de nouveau dans leurs passions, dans leurs fureurs.
Je fais face aux mots des auteurs, aux vers qui balancent et qui portent.

Samedi matin. Lorsque le réveil sonne, je l'attend, j'ai les yeux ouverts. Mais je ne bouge pas, je ne veux pas me lever. Je me sens encore lourde de la veille.

On a passé du temps ensemble. J'ai aimé me perdre dans leurs sourires et dans leurs souvenirs. Un temps délicieux passé goutte par goutte. Le temps élastique et qui se prolonge, qui s'étend jusqu'à redevenir une exclamation, un "déjà!", lancé et des pas pressés, qui s'en vont lentement dans la nuit, vers le quotidien.

Il y a une musique qui me hante, qui ne me quitte plus. Des pas qui me collent.

Assise à la table du salon, je me suis dit que la lumière était belle. Le soleil se couchait sur un ciel nuancé de gris. Une lumière précieuse qu'on ne voudrait pas perdre. Une lumière à fixer pour s'en souvenir. Un petit sourire qui s'impose dans un ciel qui s'assombrit. Un visage qui se détend.

Samedi Matin. Lorsqu'il faut se lever, je ne bouge toujours pas. 8h30. 8h35. Enfin je me tire de sous la couette. Je m'extirpe de la chaleur de la nuit qui m'enlace.
Sous la douche, je laisse l'eau couler. Je ne fais plus attention au temps. Je pense.
Toujours penser. Je chantonne un air, pas trop fort pour ne pas réveiller Papa qui dort à côté. Je le chante pour moi, pour me bercer et pour me réveiller, pour l'energie dont j'ai besoin.

Un tout qui s'accumule et qui s'enchaîne dans une routine qui prend toute la place. Les moments où je souris, où je ris. Les moments où je ne sais plus, ceux où je en veux plus savoir. Les moments où je me perds, ceux où je me retrouve, ceux où je les retrouve. Et tout ça qui se mêle comme dans une danse.

Samedi Matin. Il en fait pas si froid dehors. Je reprend une dernière fois la route du lycée avant les vacances.

J'ai enlevé la bué du miroir pour essayer d'y voir quelque chose. Des goutes d'eau se reforment vite.

Les mots volent et fusent. J'écris machinalement quand je n'ai plus la force de les entendre. Puis je reviens sur terre, dans la salle cent quelque chose, personne ne sait jamais dans quelle salle on est...

"J'ai envie de m'acheter un paire de chaussure. Il faut que j'apprenne à marcher avec des talons...Bonne excuse, non?"
Des idées qui me passent par la tête, comme ça, un samedi matin, entre L'intelligible et le sensible platoniciens...

Dans le lit, entre le dictionnaire étymologique, celui de l'histoire de la langue fraçaise, le Petit Robert, des feuilles et un crayon à papier, j'essaie de réfléchir. " Quand sait-on que l'on est adulte?".
Je cherche partout le mot adulte, pour me faire une idée. Je me laisse embarquer par la dissert'.

Samedi matin. La récré dans la salle de philo, c'est toujours drôle. Un petit moment entre nous. Danse, lancés de gommes, mini films...
Puis quand la sonnerie retentit, l'on se remet doucement à nos place et à nos pensées.

Ne pas se demander ce qu'il faut faire, ce que je dois faire. Simplement être assise dans le lit, l'ordinateur sur les genoux. Ecrire un peu.

La fin des cours, les vacances. Ceux qui sourient, ceux qui se dépêchent de sortir. Les bisous des "bonnes vacances" lancés.

La radio est allumée. Papa lit à côté. Dehors, le temps est gris. Un temps à être confiné quelque part. Un temps à se faire un cocon, un petit nid bien chaud. Un temps à boire du thé, à se laisser porter par une douceur chaude...

Entre deux mots.

Kanaillou

mercredi, septembre 23

Mercredi 23 Septembre

Quand le rythme reprend, il faut pouvoir suivre la cadence. Ca commence piano et sa continue mezzo forte, le forte, pas encore, il faut le temps de laisser la mélodie se déployer, s'installer. il faut laisser le temps de pouvoir suivre et ressentir, le temps de pouvoir tenter de comprendre.
Je suis fatiguée. Chaque rentrée, c'est pareil. Il y a toujours ce moment, ce point faible ou tout prend des proportions immenses et vient se poser sur mes épaules. Ce moment où ça devient trop lourd.
C'est passionnant. Je m'engouffre dans les mots des profs, et je me laisse porter. Tout se remet en question. Je doute.
C'est ça. Je me suis réveillé et j'ai ouvert les yeux sur une journée de doute. Sciences Po? Ou quelque chose de plus littéraire, une prépa peut-être. Ou ce que je pense vouloir faire, une école de sciences humaines...Et tout ça qui se mélange dans ma tête. Les pensées se mêlent et s'entre-mêlent. Suis-je sûre de vouloir préparer Sciences-Po pour les bonnes raisons? Qu'est-ce que j'ai vraiment envie de faire?
Des sciences humaines je crois.
Mais je veux aussi pouvoir m'ouvrir au monde, je veux pouvoir avoir un socle de culture général avant de me lancer sans quelque chose de concret. enfin, quelque chose de précis.
Je ne sais plus.
Et quand je discute avec les autres, je me rends compte qu'il va bientôt falloir faire le grand pas.
Un matin de doutes. La fatigue qui dans avec mes pensées et qui les fait tourner dans tous les sens.
J'ai envie d'être vendredi. La comédie musicale me change les idées. Un projet qui s'est ouvert comme une fenêtre pour m'aérer un peu.
Quelques bouts de moments restent. Chanter dans une voiture "when a man loves a woman" à tue tête, après une soirée remplie de rires, une de ces soirées qui change les idées.
J'ai du mal à m'arrêter.
Je pense à la litté qi m'attend. Je vais me replonger dans les liaisons dangereuses. Brillant.
J'ai juste besoin d'un peu d'énergie.
Je n'ai pas mes heures de russe. Je ne les aurai pas de la part de l'administration. Se débrouiller.
Les cours avec les autres vont me manquer. Il va falloir trouver une autre solution.
Je me perds dans mes propres mots (mauvais signe?). Je ne sais plus où j'en suis, je ne sais plus ce que je dis.
Je ne sais plus rien. Je doute.

"Je sais qu'une chose, c'est que je ne sais rien".

Philosopher: Doutes, critiques, incertitudes.

Kanaillou

mardi, septembre 8

Mardi 8 septembre 2009

Se perdre dans le philosopher. "Mais selon vous, quelle est la différence entre ce qui est exact et ce qui est vrai?"? Je ne lâche plus les mots. ils me suivent se baladent dans ma tête. Je ne comprends pas, quelques fois. Mais ça me fait sourire. Qu'y a t-il à comprendre au fond? L'important c'est d'y penser. Je souris. je reste accrochée; quand c'est la fin, j'ai hâte d'être demain. Je pense au rebonds fait, aux enchaînements non logique..."E=MC2"..."Donc Selon Freud, neuf dixièmes de notre cerveau concerne l'inconscient"..."Qu'est-ce que la philosophie pour vous?"..."Si l'on prends l'étymologie des mots...". Quelques fois un "ça va? " lancé, attentionné. Je suis dans une bulle, attentive et imperturbable.
"Mais en fait, c'est ça que je veux faire. des sciences humaines. De la philo. de la psycho. C'est évident.". Je souris. Après, à la cantine, on rit.

Je rentre assez tôt, crevée. Crevée et contente. Je relis quelques notes, encore fraîches. Je m'allonge dehors, au soleil avec l'Enfant Bleu de Bauchau. Je me laisse porter par les pages. je prends mon temps et ça fait du bien. Vraiment.

J'attrape mon violon. Je joue quelques notes, j'essaie de me remettre petit à petit la sonate de Debussy dans les doigts. Je pense qu'il faut que je revois I. pour qu'on se mette d'accord.

Je pense que j'aime pouvoir prendre le temps de lire, de faire de la musique.

Je me balade encore dans mes pensées de temps en temps.
Ca fait du bien.
Je suis fatiguée et je souris.

L'année va être géniale. Je le sens.

Kanaillou

vendredi, septembre 4

Vendredi 4 Spetembre 2009

Allongée sur le canapé, les jambes posées sur le rebord, la tête à l'envers, je regarde le plafond. J'observe l'ombre de la toile d'arraignée qui danse lentement et gracieusement. Je l'observe qui s'étire, qui rapetisse, tout doucement. Chacun est dans ses lectures ou dans ses pensées.

Silence.

Je tourne la tête.
j'imagine la photo du reflet de la lampe dans a vitre que je ne vois pas entière.

Je tourne la tête.
Une arraignée suspendue à un fil invisible monte de la table vers le plafond.
Je l'observe elle aussi. Tout doucement, ce moment improblable ou les yeux ne voient que cette petite chose qui monte dans le vide.
"Une arraignée qui monte qui monte qui monte...." Je repense à Maman , quand j'était petite. Je voyais ses doigts qui gigotaient arriver vers moi. Je riais alors qu'ils étaient encore loin de me toucher. j'entends mes rires. Des rires d'enfants.

La rentrée.

A peine une heure et demi mais je suis cassée.
Il y a eu le discours du Proviseur sur l'imprtance de l'année de Terminale, sur le sérieux que l'on devra fournir, sur....
Je m'évade un peu. Je regarde autour de moi tous ces visages connus. Certains ont changé. Ca fait drôle de me retrouver là sans même avoir eu le temps de m'en rendre compte.

En arrivant au lycée, j'entendais déjà les éclats de voix, alors que j'étais de l'autre côté de la grille. Les rires des retrouvailles.

Je marche. Devant moi, deux jeune filles qui se serrent sous un parapluie. Elégantes. Je ne les vois que de dos.
Au bout de la rue, je me rends compte que je les connais. Je m'exclame. C. et M. se retournent.
On rit.

La même classe. Exactement. Vingt élèves, l'idéal. Notre professeur de philo qui est notre prof principal nous demande si l'on se connait.
On sourit.
"Oui".

C'est drôle. après tout, rien n'a vraiment changé.

J'ai retrouvé les lieux, les personnes. Encore une année. Et après? Après...

Ce matin, je me réveille tôt. Je vois tout le monde avant que chacun s'en aille. Ils défilent, se succèdent. Les pancakes diminuent dans l'assiette. La table est remplie. Confiture, verres, tasses, thé, café, pain, beurre...
Moi, je reste là, je les observe partir, revenir, partir.
Dans la cuisine, ça bouge. c'est agréable. Je tiens ma tasse bien chaude de thé dans mes mains.
Il ne fait pas très beau dehors, mais bon.
C'est agréble.

Seule dans la maison qui paraît bien vide, je range la table puis me décide à jouer un peu.
Mes doigts ne sont pas très à l'aise sur mon violon. Ils vacillent un peu.
J'essaie de reprendre le début de la sonate que j'avais commencer à travailler avant de partir.
Je n'y arrive plus très bien, ça va revenir.
G. arrive vite. On retrouve A. et on va manger à la créperie.

Dans la rue je croise ma prof d'histoire-géo. Je souris. Ca me fait plaisir de la voir.

Dans le photomaton, il ne faut pas sourire. Je prends la deuxième photo.

C'est lundi que tout recommence. Une nouvelle routine qui va se mettre en place. Un nouveau départ, une nouvelle année, trop chargée. Encore.

Lundi. Oui, Lundi.

Kanaillou

dimanche, août 23

Dimanche 23 août 2009

Chapitre 4.

-Séparations-

Les deux dernières semaines sont passées très vite. Toujours près de la mer, de la rivière, de la forêt. Quelques jours encore avec ceux qui sont là bas.

De France.

Le décallage horraire est impitoyable; j'ai beau n'avoir dormi que quatre heure dans l'avion, les six heures en moins de la Martinique me gardent éveillées.

Je crois que ce que j'aime le plus dans le retour, c'est retrouver ma maison, les couleurs, les odeurs, les lieux, les routes...
D'abord, l'entrée, l'allée parcourue en voiture. Puis, la petite allée jusqu'à la porte d'entrée, le jardin, les mains pleines de bagages. Quand la porte s'ouvre, cette odeur familière, mon odeur (L., ma petite cousine me disait "Tu sens bon, ça sent chez toi."), les couleurs de l'entrée. L'espace de la cuisine, le bruit de la chaudière puis du frigidaire.
Le couloir, les portes ouvertes, les livres qui s'empilent, les couleurs de la salle à manger. Ma chambre. Ma chambre qui n'a pas bougé, qui m'a attendu. Ma chambre et les photos accrochées au mur, les posters, mon canapé, les cousins par terre, mon lit, les rideaux de mon armoire.
Et Tania, toute collée contre moi, qui ronronne.
Je crois que oui, c'est ça que je préfère dans le retour.

J'ai toujours detesté les jours de départ.
Dire au revoir. Penser que dans une dizaine d'heures, ils seront tous à huit mille kilomètres de nous.
Il fallait passer voir la famille. Les serrer dans nos bras, les embrasser. Leur dire "à bientôt" sans bien savoir à quand.

Partir.

Quitter la mer qui nous entoure, la chaleur humide.
Les quitter eux.
Quitter des lieux, des visages et ne pas savoir quand ça sera, la prochaine fois.

A l'aéroport, la dernière image que j'ai de ceux qui étaient là, ce sont les mains qui s'agitent. Il y en a beaucoup. Puis je passe le contrôle de passeport et devant moi, il n'y a que le détecteur de métal, la salle d'embarquement puis l'avion.

On a décollé de nuit. Du ciel, on pouvait voir les chemins tracés par les lampadaires , sur l'île. C'était beau.

Dans la voiture, on écoutait de la musique. J'ai serré la main de Papa qui ne voulait pas partir.

Vendredi 21 août.

C'est notre dernier jour. Le midi, c'est Papa et moi qui faisons la cuisine pour le repas d'au revoir. On sera seize.
Dans la cuisine, au bout du compte, il y a aussi Tati C, A. et M. qui sont là.
Comme d'habitude, on est en retard. Mais eux le sont plus que nous.
Cuisiner me détend.
L'après midi passe. Ils sont là et on est content d'être ensemble.
En fin d'après midi, certains partent, d'autres restent.

On est assis dans le jardin, sur le banc, la table jaune et la balançoire. On discute. A. me lance un glaçon dessus. Puis un autre. J'arrive à en attraper un et je me lève; elle court et je lui court après. On rit comme deux enfants qui jouent à chat. On se bat, on roule par terre, dans l'herbe. L'on ne s'arrête pas de rire. On cri. Les autre rient aussi. Par terre, avec Elle, à ce moment là, je me sens vivre. Je vis si fort que ça fait du bien de la sentir tout contre moi.
Puis d'autre se lève, cela finit en bataille, on en sait plus trop qui est avec qui.

Plus tard, dans la soirée, Papa ouvre une bouteille de vin. Il sort du frommage et de la rillette. On se retrouve autour de cette table, sur la terrasse d'où ils agitent toujours la main lorsque l'on passe et que l'on klaxonne sur la route d'en face; une tradition entre nous qui reste.

Je me sens entourée; je sens qu'il sont là.
Alors je souris, je me dis que c'est un très bel au revoir.

Dans la voiture, direction l'aéroport, il se met à pleuvoir. Il avait plu aussi quand Maman était partie. Papa avait dit "La Martinique pleure parce que tu t'en vas..."
J'y repense.
Est-ce la Martinique qui pleure aujourd'hui ou nous? N'est-ce pas nos cœurs qui pleurent à l'unisson, même quand les larmes parviennent à rester à l'intérieur.
Je ne sais pas.
Je sens juste la douleur de la séparation.

Dans l'avion, il pleut encore. les gouttes s'écrasent et dégoulinent contre le hublot. Puis l'on décolle et l'eau ne coule plus.

L'on s'envole.

Kanaillou

mardi, août 11

Lundi 10 août 2009

La troisième partie des vacances, en Guadeloupe, s'est un peu prolongée.
Nous devions repartir Dimanche, finalement, on a changé les billets pour repartir demain.

Vert.

Je crois que c'est ça le nom de cette partie.
La Guadeloupe, c'est une île toute verte ou la fôret est partout , tout autour de nous. Il y a de très belles plages. L'eau est claire et les plages sont grandes. Puis il y a les rivières, plein de rivières. On est allé à la chute des ecrevisses, une toute petite chute et une rivière au milieu de la fôret...J'ai adoré. L'eau douce m'a fait du bien . il y avait du courant, on pouvait se laisser glisser.
Puis , au milieu des arbres (je viens d'effacer, j'avais écris "âmes", un joli lapsus, non?), j'avais vraiment l'impression de respirer.
Ca change de décor. Ce n'est plus du sable, ce sont des rochers. l'eau est fraîche et tout est vert.

J'adore le vert.

Les vacances ont été plus axées sur les ballades. C'était plus la découverte de la Guadeloupe que le farniente des Saintes.
C'était bien.
A part la chute aux Ecrevisses, nous sommes allés aux chutes du Carbet. Déçus, à l'arrivée, lorsque l'on nous a dit qu'à cause du dernier séïsme, on ne pouvait plus se baigner. Mais la ballade était si belle, que j'ai vite oublié la baignade. La fôret omniprésente n'en finissait plus. Nous sommes allés jusqu'à la première chute.

Il y a eu quelques journées à la plage, des plages différentes...Sainte Anne, la plage du Gosier...Ces deux plages sont au coeur de la ville, c'est assez étrange.

Il y a aussi eu la journée sur l'îlet Gosier, unen eau pas très profonde mais chaude.

Puis nous sommes allés chez la famille de mes tantes par alliance. Un Dimanche repas de famille d'où tout le monde est sorti trop rempli. Après mangé, nous nous sommes écrasés dans des canapé pour la sieste.

Enfin.

J'ai fini PRIDE AND PREJUDICE de Jane Austen et je vais sûrment commencer AURELIEN d'Aragon.

Les vacances sont toujours omniprésentes dans l'ambiance. On commence quand même à parler quelques fois du lycée, de l'école. Sûrement qu'on sent que la moitié des vacances est bien passée et qu'il va falloir y retourner.

Chacun essaie d'imaginer son emploi du temps, sa classe, l'année qui va commencer.

Mais juste quelques fois.

La musique sur les oreilles, j'écoute en boucle "GIRL" des Beatles en ce moment. D'autres aussi, mais celle ci, particulièrement.

Demain, on repart en Martinique. Rien qu'à l'idée de la traversée en bâteau....Je ne veux même pas y penser!

La semaine qui arrive risque d'être bien remplie, Maman repart déjà vendredi.
La fin des vacances, enfin, la dernière partie du voyage, avant de revenir en Métropole commence demain.

Le départ de la maison est à 6H15... Je sens que ça va être une dure matinée!

Kanaillou

lundi, août 3

Lundi 3 août 2009

De Guadeloupe.

Le deuxième chapitre des vacances est déjà fini.
Une semaine aux Saintes. Une de ces semaines de vacances telles qu'on les imagine lorsque le ciel gris devient trop oppressant et que les jours longs de l'année s'accumulent et n'en finissent plus.
Une semaine rêvée.

D'abord, le gîte. Un gîte ouvert sur la mer bleue. Un gîte dont le jardin est un accès à l'eau salée qui s'étend devant nous.
Un gîte vert d'où chacun entre et sort comme il le veut du moment que tout le monde est là pour le déjeuner et le dîner.

Tout commence avec le lieu.

Puis il y a eu la plage, le sable fin et chaud, la mer tiède qui nous enlace et qui berce.
Les ballades diurnes ou nocturnes, sous le soleil ou sous la lune.
Les lectures à n'en plus finir, les soirées sur les transats, les journées à bronzer, les écrits, les rires, les escapades, la liberté de l'air, le "tchilili" dansé un soir, puis un autre, la musique des vacances...

Chacun y a trouvé son compte.

J'ai aimé le pont flottant à la tombée du jour ou de nuit. C'est L. qui m'y a emmené la première fois. Elle m'a dit de sa petite voix "j'aime bien venir ici, le paysage est joli puis c'est un pont qui flotte...".
Je l'ai regardé longuement, j'ai regardé son visage , ses yeux qui étaient perdus dans le vide bleu de l'horizon.
Je l'ai regardé si grande. Elle n'était plus cette petite fille d'il y a deux ans.
Puis mes yeux se sont perdus dans le vide, dans le silence qui nous entouraient et que seuls brisaient le murmure des vagues qui faisait se balancer le pont, juste légèrement comme pour nous bercer.

Il y a aussi eu les sauts du ponts. Lorsque je tenais la main de A. , on s'est souvenu ensemble d'il y a six ans. Des sauts à n'en plus finir, de ceux qui nous poussaient et de ceux qu'on poussait à notre tour. J'ai senti les brèves secondes de vides avant de me retrouver totalement dans l'eau, entourés de bulles qui s'accumulaient parce-que j'avais troublé son calme. J'ai savouré les quelques instants avant de remonter à la surface, avant de franchir la barrière qui me ramènerait vers l'air. Mes cheveux se sont écrasés sur mon visage. Je ne voyais rien mais je riais. Je les ai remis en arrière et j'ai vu A. qui souriait.

Cette semaine, je les ai aussi tous retrouvé. Chacun d'eux.

"La dernière fois que vous êtes venus, on jouait au kems ensemble, maintenant, vous allez en boîte" nous à dit Tati B. avec un petit sourire à A. et à moi alors qu'on allait retrouver les autres.

Oui, les choses changent à une allure incroyable et l'on s'en rend particulièrement compte lorsqu'on est tous ensemble. Parce que je me souviens encore qu'à la naissance de L., A. et moi avions 7 ans, C. et M. avaient 5 ans et l'on s'amusait à calucler quels âges on aurait lorsque L. aurait 10 ans, et quel âge elle aurait quand nous , nous aurions 18 ans...

L. a 10 ans. C. et M. 15 ans. A et moi, 17 ans.

Six ans qu'on ne s'était pas retrouvé tous ensemble réuni. On s'est vu entre temps, les uns les autres, mais tous ensemble, ça remonte à six ans.
Alors là, on s'est retrouvé mais c'était différent. Les uns se cherchent, les autres grandissent, d'autres encore se disent qu'ils sont en train de devenir adultes un peu trop vite à leur goût.
C., M. et E. de sortie tous les jours, A. et moi à rire avec les adulte; L. à embêter tout le monde ou à jouer sa starlette (parce que, je cite "je suis la plus belle du monde!").
On ne sait même pas quand on se reverra tous, comme ça.
En Partant des Saintes, l'on ne sait pas si l'on reviendra un jour tous ensemble comme mainteant, on se demande quand et l'on s'apperçoit que le temps file et que les projets des uns et des autres s'accumulent et ne font que commencer.

Lors de la traversée vers la Guadeloupe, je suis à genoux sur un siège du pont du bâteau; le visage en plein vent je scrute l'horizon bleu et la ligne frontière entre ciel et terre. Lorsque les vagues sont un peu trop forte, l'eau gicle sur mon visage, sur ma robe. Ca rafraîchit. Je ne bouge pas. Ma vue est brouillée parce que mes lunettes sont pleines d'eau. C'est étrange de voir tout à travers des goutes. Le paysage devient brumeux et presque imaginaire.

Avant de partir, lorsque le bateau commençait tout juste à faire de l'écume, j'ai vu son ombre et nos ombres dans cette mousse blanche sur le bleu de la mer. J'ai souri. Je n'avais pas mon appareil photos sous la main, et je ne savais pas quand ça allait commencer à mouiller. J'ai donc pris le parti de l'écrire faute de la photografier.

Arrivés en Guadeloupe, il se met à pleuvoir. D'abord, ce sont des petites goutelettes, puis ça se transforme en averse. Je souris.

Ca y est, la deuxième partie des vacances est bien finie. D'ailleurs, la troisième commence tout juste.

Une semaine en Guadeloupe chez Tati B.
Ils sont allés faire les courses à plusieurs après avoir fait les menus pour la semaine. Puis, ils ont commencé à regarder ce qu'on pourrait faire.
J'avais appelé la première parties des vacances "retrouvailles". Pour la deuxième, rien ne me vient. C'est tellement de choses et à la fois si simple. Peut -être que ce qui serait le plus juste serait "Un semblant d'avant dans un maintenant".

Les Saintes, c'est l'île où l'on se retrouve tous.

Oui, pourquoi pas. Si je trouve mieux d'ci la troisième partie, je l'écrirai.

Kanaillou

vendredi, juillet 24

Vendredi 24 juillet 2009

De Martinique.

Je crois que je ne me suis rendue compte qu'on partait en Martinique seulement quand l'avion a décollé.
A l'aéroport, j'ai cherché des yeux mon oncle. J'ai vu d'abord ma tante et G. qui nous attendait. Puis j'ai apperçu Grand-père et enfin Tonton.
Ca a été un peu ça au début, comme à chaque fois qu'on vient, les retrouvailles avec la famille. Parce que huit mille kilomètres ça fait beaucoup...

Je crois que c'est un peu comme ça que ça a commencé. Des retrouvailles.

Ensuite, j'ai retrouvé les routes, le ciel, la mer, les odeurs, les couleurs, les habitudes de vacances qui reviennent très rapidement. Les envies, les sorties, les rires...
Mes cousines et Mélina.
Je retrouve le goût des plats, des fruits.
Le temps passe vite. Déjà une semaine qu'on est là. Les journées sont bien remplies et portant, on prend le temps. Le temps de se lever, de petit déjeuner ensemble, de partir à la plage, de se baigner, de bouquiner, de profiter.
Le temps de tout ça.
J'aime les vacances comme celles ci.
Tout passe vite mais de façon à ce que l'on profite quand même.

Une semaine, et je crois que c'est la fin de la première partie des vacances.
A vrai dre, ce ce que j'ai pensé quand de la terasse, je leur ai fait coucou, comme on fait toujours, alors qu'ils emmenaient Mélina à l'aéroport. J'ai pensé que ca faisait drôle d'être là et de savoir qu'elle ne serait plus là; Elle.
Puis demain, on part en Guadeloupe retrouver les Taties S. et B. et C. et L. pour ensuite aller passer une semaine aux saintes. On change de lieu, de personnages, un peu comme dans une pièce de théâtre où l'on changerait d'acte. Le théâtre des vacances.
Voila. Je pense que cette partie pourrait s'appeler "Retrouvailles".
Demain, ça sera autre chose, ça sera différent.


Kanaillou

vendredi, juillet 17

Depuis le 9 juillet 2009

Le 9 juillet 2009, on part à Londres avec Tamo.
Je lui fait visiter la ville, je découvre et redécouvre les coins et recoins de la capitale.
J'adore Londres.
La vie, le monde, la foule, l'accent saccadé des anglais, le métro, les bus...
C'est magique de s'y retrouver.
Le vendredi soir, les résultats du bac doivent être sur internet. J'essaie de ne pas y penser mais, dans la journée, dès que l'on s'arrête, le premier mot qui arrive est "résultats". L'on trouve un cyber cafe pas loin de Piccadily circus.
Sur l'écran de l'ordinateur je vois: Français écrit: 16
Français oral: 18
Mathématiques:17
Enseignements scientifiques: 17
Travaux Personnels Encadrés: 15
Je rois que je ne me rends pas bien compte.
Le vendredi soir, on est allé voir Sister Act'. C'était fantastique, magique. L'orchestre en dessous de la scène, une comédie musicale qui pétille, qui donne la pêche.
Je sors avec une envie de chanter, danser. Je suis si contente.
Tout est passé très vite à Londres. Nos journées étaient bien remplie, j'ai fait marché Tamo d'un bout à l'autre de la ville. Lorsuque le monde, la foule commençait à être envahissante, l'on allait se poser quelques temps dans un park.
J'ai adoré notre longue ballade dans Finsbury park, juste à côté de l'hôtel. L'on était rentré plus tôt ce jour là. L'on a photografier des écureuils, des bouts de ciel. Je me suis sassise dans l'herbe, l'on a regardé ces gens qui se retrouvaient pour faire de la musique ensemble. Je me suis dit que vraiment, c'était génial.
L'on est rentré le 13 juillet au soir.
Tout raconter, c'est impossible, alors des bribes sont revenues au fur et à mesure des conversations.
"-How much is it for 1 cookie?
-1,20
-...I still have 90 p....
-... Oh, it's ok."

Et nous voilà à vider nos portes monnaie dans les mains de ce vendeur en riant parce qu'il ne nous reste pas un seul penny.
Tout ça pour manger les meilleurs cookies du monde commme avait dit Melie.
Franchement, ça en valait la peine!

Tous ces petits bouts de voyage qui reste et qui sont à raconter...

Tout s'est enchaîné, on est arrivé au 15 juillet sans que je vois le temps passer. Le 14, on a commencé à préparer quelsuqes petites choses que l'on pouvait déjà faire pour le lendemain.
"J'avais dit une petite soirée, et l'on se retrouve à 35..."
Mélie n'en revient pas, nous , ça nous fait rire.

Le 15 juillet, ils sont là. Je suis si contente de les voir, de partager ce moment avec eux. Je sens que quelque chose se préare. Messes basses, demandes discrète...
Mais qu'est-ce qu'ils font?

Je n'en crois pas mes yeux.
Ils m'offrent des spectacles. Des mots, des sourires, des intentions.
Je n'en crois pas mes yeux.
D'abord, 16 personnes qui sortent avec des masques, des masques qui sont mes visages de 1 à 16 ans. Je n'en peux plus de rire. Ils me chantent une chanson. "Kanaillou d'Abord" (sur l'air des "copains d'abord") qu'Alice m'a réecrite. Puis mes amis de la comédie musicale me chantent une chanson sur un air qu'on a fait cette année. Mon père, entouré de 17 personnes tenant chacune une bougie, et formant un coeur me lit 17 Haïkus. Delphine et Matthieu me lisent ' On n'est pas sérieux quand on a dix spet ans...". Ma Maman, Zahia et Marianne me chantent une chanson sur un des airs qu'elles ont tant chanté ensemble. Après, elle prennent la voix de Tamo qui m'a écrit 17 souvenirs qu'Elle n'osait pas lire.
Je suis restée assise. LEs larmes aux yeux, les rires, les sourires, les "wahou!" qui ne pouvaient même plus sortir et eux tous qui m'ont offert tout ça.
Qu'est-ce que je ferai sans eux?
Je n'en reviens pas. Je les aime tellement.
L'on finit la soirée avec le gâteau puis l'ouverture des cadeaux; J'ai été gâtée, les cadeaux se sont empilés et je m'emerveille un peu plus à chque fois que j'en découvre un.
Je ne sais pas quoi dire. Je les regarde tous, je les embrasse.
La soirée se finit en petit comité. Beaucoup sont rentrés parce qu'ils devaient se lever tôt le matin ou parce qu'il sétaient crevés ou...Enfin, reste quelques uns. L'on met de la musique.
On a dansé jusqu'à 3h du matin. Surtout Alice, Morgane et moi.
Avant de me coucher, je lis les cartes , textes, mots de chacun.
Je n'en reviens toujours pas. Je repense à tous ceux qui étaient là, à tous ceux qui n'étaient pas là mais qui m'ont appelé, qui m'ont envoyé un texto, qui ont écrit un mot sur mon mur de fb. Je pense à tous ceux qui ont pensé à moi...Wahou.

Je m'endors en souriant.

Jeudi 16. J'ai définitivement 17 ans. Ca y est.
C'est notre dernière soirée avec Mélie avant le départ en Martinique. Je demande à Al. Et Sylvia si l'on peut aller à la séance de 22h30.
L'on se retroue au cinéma, je suis si contente d'y aller avec elles! Harry Potter et le prince de sang mélé.
Je retrouve les personnages avec plaisir, j'ai adoré. On a adoré. Frustrées de ne pas avoir la fin, maintenant qu'on a lu le 7 mais contentes d'avoir passé cette soirée toutes les trois. Contentes de l'avoir vu ensemble.
Dernière soirée avec Elles aussi,avant que je ne parte.
"La faute à qui? " a dit sylvia.
Toujours le mot pour nous faire rire.

Aujourd'hui.
Veille du dpart en Martinique. Plein de choses à faire...Puis finalement, je prends le temps;
Je pense aux vacances, aux lectures, aux carnets, au temps que je vais passer là bas, avec mes cousines, mon cousin, mes tantes, mes grands parents, mes parents...Ma famille.
Je pense à la palge, au ciel bleu, à tout ce que je vais pouvoir faire. Je pense, j'iamgine. J'attends. Puis j'ai du mal à me rendre compte. demain matin, je serais dans une voiture direction l'aéroport.
Demain...
C'est toujours étrange, les veilles de départ.
Retour le 23 août. Déjà quelques projets.
Enfin...
En atendant, il faut que j'aille faire ma valise!

Kanaillou

jeudi, juillet 2

Jeudi 2 juillet 2009

Fête du cinéma avec S.

Dans le train ce matin, on se laissait bercer par les mots et le train, en regardant les films qui passaient aux Halles.
Du choix.
"On se fait un top 5?"
Je sors mon carnet et un stylo. Tout se passe très vite. Finalement on se programme 4 film.
"Etreintes Brisées"/ "Whatever works"/ "Les beaux gosses"/ "Sunshine cleaning".
Puis, arrivées, la queue nous fait rater le début de Whatever works. Alors on change un peu le programme. On commence par Corlaine et on met "Whatever works" à la place d'"Etreintes Brisées".
Enfin, toujours est-il que la journée s'annonce bien.
On sort pique-niquer après la première séance. Assise sur la pelouse du jardin des Halles, sous le soleil de tout début d'après midi. On se dévoile, on se découvre un peu plus. On parle du film, de cinéma, d'Arts, de nous, de livres, de tout et de rien.
Puis la deuxième séance.
On rit.
On fait quelques magazins, la bibliothèque de cinéma puis on sort parce qu'on a une heure de battement.
Il fait encore plus chaud que tout à l'heure. On sort du chocolat, quelqus gâteaux pour le goûter.
"C'est bien les vacances quand même." J'acquièce.
Etre là, avec elle, discuter, rire, se faire quatre films dans la journée... Commencer à apprécier la douceur de l'été, sans stress, sans pression, sans obligation.
Se sentir bien.
Puis les deux derniers films d'enchainent.
"Bon choix", on se dit, une fois la journée terminée. On retourne vers Saint Lazare pour attrapper le 21h20.
On se laisse bercer par les mots, par le train qui retourne vers Mantes.
Je souris quand elle sort de la voiture.
Prochain RDV, le film qui à l'air trop bien et dont on a vu quatre fois la bande annonce aujourd'hui...

Kanaillou

mercredi, juillet 1

Mercredi 1er juillet

Vacances.

Toute la pression qui retombe. Les épreuves du bac sont passées et enfin, je me sens libre de mon temps, libre de dormir ou ne pas dormir, de sortir ou de rester avachie quelque part entre la maison et le jardin.
Demain, journée ciné sur Paris avec S. et peut-être M.
Après tout, je n'allais pas manqué la fête du cinéma! Puis vendredi, je ne sais pas encore mais C. vient manger avec ses parents le soir. Samedi, c'est la grande fête de fin d'année sur L'île verte, organisée par A. "Pool party" comme j'ai appris à dire au Canada. Dimanche, je pars à Malte pour une semaine avec ma grand-mère. Le 18 juillet, on part en Martinique et on revient le 23 août.
Belles perspectives de vacances.
Je ne rêve que de me laisser porter par le temps, de ne plus regarder ma montre, sans cesse.
Puis, le BAC s'est plûtot bien passé, je n'attends plus que les resultats, qui, à mon avis, risquent d'arriver plus vite que je ne le crois.
C'est fou comme le temps devient élastique l'été.
Je repense à l'année dernière. Le mois de juin qui a filé, l'été qui m'a embarqué. Puis je me dis que j'ai envie de me poser, me reposer.
L'an prochain va être chargé, je le sais déjà. Mais passionnant. Alors bon, l'équilibre va trouver sa place.
En attenadant, Vacances.
Et ça alors...
Ca fait du bien!

Kanaillou (soulagée)

mardi, juin 2

mardi 2 juin 2009

Juin.

Soupirer dans un moment où je ne sais plus.
Tourner ma tête vers la fenêtre lorsque les discours mathématiques commencent à être trop longs...
Ecraser ma tête sur ma feuille de cours.
Fermer les yeux ou les laisser ouverts pour pouvoir me perdre dans le vide.
Etre dans une bulle où il n'y a plus rien. Plus un bruit. Juste le soleil, la pelouse etle ciel bleu.
Se perdre.

Soupirer.

Encore un peu.
Travailler au soleil quelques heures.
Regarder les roses.

Soupirer.

Ne plus avoir envie.
Essayer de trouver l'energie.
Ne trouver que de la fatigue.
S'essoufler.

Soupirer.

Juin.
J'aime les jours qui se rallongent et qui donnent l'impression que le lendemain est loin.

L'immobilité de tout, autour, est effrayante. Tout paraît si lent, si loin. Peut-être est-ce moi qui suis loin? Déconnectée du tout.
C'est comme des tableaux qui se posent, qui restent pour qu'on les regarde. J'ai peur de l'ennui mais je ne demande qu'à tout arrêter.

Soupirer.

J'ai envie de pouvoir avancer sans savoir où je vais.

Bientôt juillet...

Kanaillou

mercredi, mai 27

mercredi 27 mai 2009

Hier, en maths, je me suis rendue compte qu'il ne restait que deux semaines avant la fin des cours.
Trois semaines avant le bac.
J'ai ri. La seule chose que j'ai pu faire c'est rire.
Je crois...
Enfin non. Je ne sais pas ce que je crois.
J'ai juste ce truc dans le ventre qui me prend et qui me donne envie de crier, de bouger, de me défouler.
C'est physique.
C'est psychologique.
C'est tout.

Kanaillou

samedi, mai 23

Samedi 23 mai

Lorsqu'en ouvrant les yeux, j'apperçois le soleil de la fenêtre de ma chambre, lorsqu'en me réveillant, j'ai des chansons en tête, lorsqu'en me réveillant, j'ai le sourire aux lèvres, je crois que la journée commence bien.
Contente d'hier soir, contente d'avoir partagé, contente de les avoir vus, contente que tous soient venus. Et puis, contente de moi. Je ne suis pas si souvent vraiment contente de moi, mais là, je le suis, et ça fait du bien. Vraiment.
Alors je me sens bien, j'ai envie de rire, de danser, de chanter à tue tête, de m'étourdir jusqu'à tout voir de travers. Jusqu'à ce que le monde autour de moi tourne alorsque je regarde le ciel.
Dehors le soleil est caché par les nuages à présent. Je vois les feuilles des arbres frémir. Mais je souris, après tout, le beau temps va sûrement revenir.
La maison est vide, j'ai mis de la musique. Papa est parti tôt ce matin pour aller chercher Tamo. Et maman, je ne sais pas trop mais où qu'elle soit elle ne devrait pas tarder.
Enfin.
J'aime les journées qui commencent bien.

Kanaillou

jeudi, mai 21

Jeudi 21 mai 2009

Absurdité.

"I don't know why, I don't know how, yesterday you told me 'bout the blue blue sky".
Un jour d'été où les fenêtres sont ouvertes, tout paraît plus simple. Un jour d'été passé allongée au soleil tout paraît mieux.
"What a wonderful world".
Je me demande.
Le Bac arrive et cette fois ci, tout est plus sûr. On a eu nos convocations. Et c'est dans moins d'un mois. Alors tout ne paraît plus d'été. Mais quand même. Un peu.
En fait je ne sais pas trop. Je ne sais même pas ce que je suis en train d'écrire.

Absurdités.

Si tout pouvait être comme un long jour d'été, ce serait mieux. Mais non. Ou oui. C'est peut-être très subjectif en fait. Ca doit dépendre de chacun et de chaque jour.
Enfin. Ou pas.
Pas "Enfin".
Enfin quoi. Je ne sais pas trop. (Encore?) . Ca y est , je déraille. Peut-être que non en fait. Peut-être que je ne déraille pas.
J'ai des mots dans la tête et ils ne veulent rien dire. Si , ils veulent sûrement dire quelque chose mais je ne dois pas bien comprendre.

Absurdité.

J'ai un tas de truc dans ma tête, quand j'y pense. Mai "un tas de truc" ca devient vite un grand vide. Ou alors le bordel.
Passer du vide au grand bordel. Pourquoi pas? Après tout, pourquoi pas.
Il y a des moments où tout va de travers. Ou peut-être que c'est moi qui ne marche plus très droit. Ou non.
Vraiment, je crois que je déraille. Ca me fait rire. C'est drôle?
J'en sais rien mais il fait beau, les oiseaux chantent, j'écoute de la musique et je ne fais rien. Ou presque rien. Alors peut-être que c'est drôle.

Absurdités.

"Madame rêve d'apesanteur, des heures des heures de voltige, à plusieurs".
J'avais commencé à analyser cette chanson une fois. C'était drôle. Et puis je n'ai jamais fini.
Je pense que je ne pense pas assez que je devrais arrêter de penser un peu.
Ou arrêter de ne dire que des choses sans sens. Ah, une paronomase ("sans sens"). J'aime bien cette figure.
Nan, en fait j'en suis sûre. Je déraille.
Je devrais arrêter de...
Oh puis mince. Je ne devrais pas arrêter. Et je devrais enlever le verbe "devoir" de ma bouche pendant qualques temps. Ou pas. Ou peut-être.

Absurdités.

"So I'm sailing through the see to an island were we'll meet. You'll hear the music fill the air, I'll put a flower in your hair"
Je ne sais pas pourquoi j'écoute cette chanson en boucle en ce moment. Elle n'est même pas géniale. Juste "a catchy tune" comme on a vu en anglais.
L'ombre du barbequeue est assez rigolotte sur le mur en face de moi.

Absudités.

En fait, si je résume, il y a le soleil, une fenêtre ouverte, le barbequeue qui laisse sa trace éphèmère sur le mur en face de moi. Un verre de jus de fruit vide, mon portable posé sur le "Sortir" de cette semaine (ou peut-être de la semaine dernière?), de la musique, moi qui chantonne et qui écris des mots en vrac juste parce que j'en ai envie (et je trouve que c'est une bonne raison), mon jardin que j'entraperçois, une maison qui sent l'été et moi qui me demande si j'ai pensé à ouvrir à mes parents qui sont sortis, tout à l'heure, comme ils me l'avaient demandés...( j'ai un doute. Vraiment)
Mais à quoi bon résumer l'irrésumable? Parce qu'il n'y a pas que ça, il y a des pensées qui se perdent, les souffles réguliers de ma respiration, un vide qui n'en est pas un, des "j'en sais rien" qui me font hausser les épaules, des grimaces juste pour en faire. Mon chat qui a passé l'après- midi à dormir au soleil, mes parents qui sont allés marcher, des moments de plus rien et des riens de moment qui passent et qui repartent.
Alors bon.

Absurdités.

Et je secoue la tête et riant parce que je crois que vraiment, je déraille.

Kanaillou

mercredi, mai 13

Mercredi 13 mai 2009

Par la fenêtre, il fait tout juste nuit. Je suis dans ma chambre. Sur mon bureau, juste à côté de moi, une tasse brûlante de tisane.
Le 13 mai.
Et là, tout s'accèlère.
Le bac approche, la fin du trimestre arrive en même temps.
Nine en comédie musicale c'est le 22.
La fin du stgae de l'image en partage, c'est cette semaine. L'expo, lundi prochain.
Puis il y a les spectacles de fin d'année, les envies d'y aller.
Les Week end longs.
Bientôt la conduite.
Les vacances à programmer.
Et puis le printemps, les oiseaux qui chantent, le vent qui souffle de temps en temps. Le soleil, quelques fois encore, la pluie.
L'envie de musique dévorante.
Les coups de "pffffff" réguliers.
Les aprèms passés assise à bosser.
Les aprèms passés au soleil.
L'envie d'écrire.
Les pensées qui se perdent dans le Tout.
Pffffff.
Le 13 mai quoi.

Kanaillou

vendredi, avril 24

Vendredi 24 avril 2009

15h25.
J'englouti un bol de semoule avec un steak de soja tout en tapant quelques mots. Je vis au rythme des vacances. Hier soir, après la séance de 22h30 au cinéma, je regarde quelques épisodes de "weeds". Couchée à 3h du matin, levée à 12h30 et je mange à 15h25. J'aime les journées comme celles-ci où le tems n'a pas d'emprise.
D'ailleurs, je remarque que je ne porte pas ma montre. Je ne la met pas lorsque je ne veux pas voir le temps. Après tout, c'est bien mieux de se dire que les heures n'existent pas. J'ai passé mon temps de "début de journée" à lire (relire) "les trottoirs à l'envers" (et je suis à jour!).
En fait, j'aurais pu faire l'analyse de ma chanson en anglais, me replonger dans l'ETRANGER (pensées dirigées de l'autre côté de la mer vers Mélie ;) ) que j'ai déjà lu , certes mais qu'il va falloir que je relise; ou peut-être, ADOLPHE, de Constant. Mais non.
Manger un bol de semoule, un steak de soja en écrivant ou lire les trottoirs à l'envers me donnait plus envie aujourd'hui. Pour l'instant.
Je ne sais pas trop ce que j'écris.
Je repense à samedi dernier, l'anniversaire d'Alison, une nuit courte mais absolument géniale.
Je repense à plein de choses en fait...Mais j'évite de penser que la rentrée, c'est dans trois jours.
Demain on va voir l'expo d'Andy Warhol avec Papa.
J'ai eu mon code. Uen bonne chose de faite pendant ces vacances.
Je rêvasse. Je pense aux mille choses que j'aurais à faire, que j'aurais pu faire...Mais que je ne fais pas. Enfin.
Je peux toujours dire que les vacances sont faites pour ça...

Kanaillou

vendredi, avril 10

Vendredi 10 avril

J'aime me perdre dans les mots, accrochée au téléphone. J'aime me perdre dans les fleurs blanches des cerisiers, lorsque je regarde par la fenêtre.
J'aime être là et regarder, j'aime les savoir autour.
Retrouver mon violon, le sentir dans ma main qui s'assouplit au fur et à mesure que je joue. Sentir mes doigts glisser sur la touche et ne plus me rendre compte de l'Autour.
La nuit, quand je me réveille, j'ai peur. Je tourne mais n'ose pas me mettre dos à la porte. Je me réveille comme ça, d'un coup, sans savoir pourquoi. Si, cette nuit, je me souviens de pourquoi maintenant que j'écris.
Enfin.
Cuisiner en écoutant Debussy, the Kooks, the Kinks, Cocoon ou une playlist... Un geste qui se répète pour couper des oignons, le couteau qui frappe la planche de façon régulière. Mes pensées qui dansent au fil du temps passé dans la cuisine.
Lorsqu'elle est arrivé hier, elle m'a dit qu'elle m'emmenait avec elle. Je suis sortie et on a passé l'après midi ensemble.
Merci.
Tout faire pour faire quelque chose. Ecrire pour remplir le vide, cuisiner pour se concentrer sur le bruit de la poelle sur le feu, sur ce qui est en train de cuire, sur la musique qui emplit la maison vide.
Faire plaisir.
Espèrer aller mieux et douter. Puis sourire et avancer à petits pas mais quand même.
Se laisser bercer et regarder dehors les cerisiers en fleurs.
Le printemps est là, il n'y a plus de doute. Si le printemps est là, ça va aller. Tout ira mieux. Il suffit de se laisser par la légerté des couleurs, par la musique , par le soleil.
Tout ira bien.
Je ferme les yeux, quelques instants.
Rêver.

Kanaillou

lundi, avril 6

Lundi 6 avril, plus tard.

Quelques rires attrapés assis contre un mur.
S'évader le temps d'un instant, ne pas voir passer le temps et se sentir mieux.
Essayer de se dire que ça ira...
Et ne plus penser, se laisser porter par le vent pour se sentir légère avant de retomber sur terre.
Ils étaient là, assis à côté et moi, je souriais.
Puis elle m'a embarqué dans sa voiture pour me déposer. On a fait quinze mille détours mais on est arrivé. "J'ai fait un CD juste pour toi, pour te déposer".
On a discuté.
Ca m'a changé les idées.
Sous le soleil de fin de journée je me suis dit que j'aimais être là, avec eux.
Sous le soleil de fin de journée, j'ai pensé que c'était le printemps et que les fleurs me souriaient alors que les oiseaux chantaient.
Je me suis sentie bien. C'était court mais c'était bien.

kanaillou

Lundi 6 avril

Se réveiller en plein milieu de la nuit.
Se balancer tout doucement pour se rendormir, essayer de se bercer. Mais au moindre bruit, à la moindre image de la nuit, ouvrir les yeux.
Ne plus savoir quoi faire.
Tourner, se retourner, se lever, allumer la lumière, l'éteindre.
Appeler.
Fermer les yeux à nouveau.
Se demander.
Je suis lancée dans un corps à corps passionné, acharné. Jalouse, je ne supporte pas que le temps m'échappe, que la fatigue me gagne.
Un corps à corps houleux.
Trop de bruit. Envie de crier de se défouler...
Nager, sauter, tourner la tête et voir.
Se dépenser pour ne plus penser.
Puis ça me gagne. Je n'arrive plus à respirer, tout va trop vite. D'abord j'avais mal au coeur. Je ne me contrôle plus. Je perds mes moyens. Je ne suis plus là.
Je me calme doucement et je reste immobile quelques instants avant de passer à autre chose.
Tout qui monte et se démonte.
Je les sens avec moi. ils restent à côté, attentifs.
Je suis perdue dans un océan sombre. Les vagues noires cherchent à m'engloutir et lorsque tout se calme, je reste à la surface de l'eau et je regarde le ciel.
Epuisée de tout, épuisée de la lute trop intense.
Alors je me laisse bercer par la musique ou par le silence et je m'en vais , je fais une pause avant que tout me rattrappe.
Je suis fatiguée.

Kanaillou

samedi, avril 4

Samedi 4 avril 2009

Se sentir oppressée.
Un de ces moments ou l'on panique, sans savoir pourquoi et sans savoir comment. Juste comme ça, pour tout.Pour tout le Trop plein, pour la mauvaise nuit.
Se laisser emporter par son corps et ne plus contrôler.
Trembler, pleurer, crier.
Ne plus se souvenir. Juste du début de la respiration trop forte, trop rapide. Elle à côté, de ceux qui arrivent.
Puis de la fin. Des chochetements, des mains sur mes jambes qui tremblent, des mains qui me tiennent et qui me rassurent.
Se calmer tout doucement.
Ne plus être dans l'Autre monde, celi où l'on a peur.
Se reposer. Je souris.
Les regarder autour de moi.
Ecouter quelques instants la musique du silence rythmée par mes souffles qui se calment.
Ne plus penser , fermer les yeux , juste un peu mais ne pas s'endormir.
Ne pas s'être rendue compte.
Se demander.
Attendre, s'asseoir, se mettre debout, marcher.
Attendre.
Le voir arriver, être soulagée.
Rentrer, à la maison.
Discuter.
Se demander.

Kanaillou

vendredi, mars 27

La nuit du 27 au 28 mars 2009

La télé est allumée, mais pas trop fort. J'ai mon casque sur les oreilles et je laisse "radio deezer" pour découvrir...
Ce matin j'ai souri lorsuqe je me suis levée. J'ai souri, même quand la pluie est tombée alors que j'avais les cheveux lissés. J'ai souri lorsque j'ai glissé dans les escaliers parce que ej ne regardais pas mes pieds. Je n'ai plus souri lorsqu'elle m'a dit qu'elle n'avait pas son Bafa et qu'elle a pleuré, dans mes bras. Je n'ai pas souri sur la route du retour. Puis je me suis dis qu'elle allait retrouver les bras de sa mère, alors ça m'a rassuré.
J'ai souri au cours de comédie musicale, quand on dansiat avec les cercaux, quand on chantait, quand on on l'écoutait et que ses doigts se posaient doucement sue la piano.
J'ai souri après, dehors, avec eux puis dans Sa voiture, avec elles. J'ai souri encore, assise au McDo' quand on a papoté, tard. J'ai souri quand je suis rentrée et que j'ai trouvé mon père endormi sur la canapé. J'ai souris quand je lui ai raconté. Je souris quand je pense à ma soirée, quand je pense que je suis pressée d'être Lundi , préssée de les revoir. Je souris quand j'écris pour raconter cette journée, où j'ai souri.
Il y a des jours où tout va mieux. Le ciel gris devient poètique, la pluie , douce et légère vient nous caresser, un petit rayon de soleil vient nous bercer et l'air paraît agréable. Il y a des jours où sourire permet d'avancer et de se dire que ça va aller, que tout est si beau autour. il y a des jours où sourire, juste pour sourire, ça fait du bien.
Et ces jours là, j'aime fermer les yeux et me laisser guider par mes pieds qui rythment mes pensées...

Kanaillou

lundi, mars 16

mardi 16 mars 2009

Je suis rentrée chez moi plus tôt. Après que mon prof de cinéma m'a raccompagné au lycée, mon père est venu m'y chercher.
Mal aux oreilles. Franchement, il fait beau, je suis restée deux heures allongée sur la pelouse aujourd'hui et j'ai ce mal d'oreilles qui est là et qui ne veut pas s'en aller. Je ne me sens même pas malade, pad trop fatiguée, enfin je ne crois pas, je respire avec mes deux narines il y a juste ce mal aux oreilles qui reste qui m'encombre qui me fait atrocement mal et qui prends toute mon attention. Je déteste ça.
vraiment.
J'aurais tellement voulu rester au cinéma, regarder la fin du film qui me plaisait, et là, être dehors, sur la route du Chaplin au Lycée , sous le soleil et souriante. Mais non. Il a fallu que je me lève pour sortir de la salle de projection. J'avais mal et le son était fort. Je ne pouvais plus. Alors je suis sortie, mon prof est venu voir si tout allait bien. J'ai pris mes affaires et il m'a raccompagné au lycée. Tout ça à cause d'un mal aux oreilles incessant. J'ai RDV chez le médecin tout à l'heure. Je vais rater mon cours de théâtre...
Maintenant je ne sais même plus quoi faire. Je suis là , toute seule chez moi, et je n'ai plus qu'à attendre, rentrer n'a pas changé grand chose...Si, je suis au calme au moins...
Je deteste ça.
J'ai l'impression d'avoir perdu une journée, une belle journée...Tout ça à cause d'un mal aux oreilles!

Kanaillou

dimanche, mars 15

Diamnche 15 mars 2009

Il fait beau.
J'aime me dire ça en ce moment, le soleil revient et le printemps arrive avec lui...Les jours de soleil, tout est plus simple...
On a parlé d'art aujourd'hui. D'art et de tension sociales...
Quand je regarde autour de moi, en ce moment, je vois de la violence. Dans les mots, dans les gestes, dans l'air...Partout. Cela me fait mal. Deux femmes, ou plutôt, une jeunne fille et une femme qui se hurlent dessus au McDO, des agressions, des cris, des vols...Et la vie qui continue , avec ça.
je me dis qu'on ne doit pas se rendre compte, comme si la violence devenait habituelle.
Je suis effarée.
Puis on a parlé de l'art. "Biensûr que l'art est une façon de transofrmer la violence, c'est une solution possible"..."Mais, ça veut aussi dire s'opposer"...
J'écoute.
il y a des fois où je ne veut pas voir, il y a des fois où je me dis que je ne suis pas prête à affronter tout ça de face, alors, il y a des fois où je fuis.
Puis il y a d'autres fois où j'ai envie de dire non. Il y a d'autres fois où je suis révoltée et où je me sens impuissante face à tout ça.
Il y a des fois où des idées fusent dans ma tête, des idées de mieux, des envies de faire quelque chose...
Puis il y a des fois où je ne sais pas, où je ne sais plus.
C'est énorme tout ça et pourtant, ce n'est pas insurmontable. Je le sais.
Ca me fait peur.
Il fait beau aujourd'hui.
Les jours où le soleil est là, je me sens un peu plus forte. Je souris lorsque je regarde par la fenêtre. Je me dis que ça va aller.
tout ça n'est pas insurmontable, je pense; non. Au contraire.

Kanaillou

mardi, mars 10

Mardi 10 mars 2009 -Petite annonce-

J'y pense depuis un bout de temps. Et puis j'y pense de lplus en plus ces derniers jours.

Je voudrais que les parties "lectures" et "films" de mon blog soient aussi des lieux de partage...
Alors voila. Si jamais un film , un livre vu/lu vous a touché, si jamais vous voulez faire connaître, partager, tout simplement, je serais très contente de recevoir un mot de vous, et je le posterai...
comme ça, les parties "lectures" et "films" seront plus vivantes, plus riches surtout.
Je vous laisse une adresse e-mail où écrire: kanaillou@gmail.com
Pour vos envies, coups de coeur, coups de geules... A vos claviers ;)

Kanaillou, qui a hâte de voir si ça marche :)

dimanche, mars 8

Voyage en Irlande, 25 février-1er mars 2009

Chapitre 1. Se laisser porter par ses pieds.





Mercredi.

Sous la douche, je ne me rends pas bien compte. Tout passe vite, la voiture, l’aéroport. Là, j’imagine les destinations. On s’assied dans un café. Trop cher et pas bon. Devant moi, lorsque j’attends pour passer la douane, deux gars. Ils parlent de fêtes, de leur voyage. Ils parlent de Skins. Je souris. Je passe. Mon passeport reste trop longtemps dans ses mains et puis je passe…Ca sonne. « Quel âge avez-vous ? -16 ans…
-Aïe… »…Elle fouille quand même. Moi je souris. J’ai un paquet d’abricots secs dans la poche. J’en mange un, puis deux. Je continue mon chemin. La porte d’embarquement pour Dublin n’est pas encore affichée. Je reste debout et je mange des abricots.
« Bon voyage ».
Dans l’avion je suis à côté d’une fille qui lit un magazine people en anglais…
Décollage.
Je regarde le paysage accélérer, devenir flou et je sens qu’on s’envole. Cette fois, le paysage est de travers…Tout paraît si petit.
Dans le nuages, je met ma musique dur mes oreilles. Mes yeux se ferment…
« Il faut éteindre votre musique » elle me dit en anglais. J’enlève mon casque. Encore un petit abricot…Le paquet est presque vide. Je descends de l’avion. Dans l’aéroport, j’entends mon nom, je tourne la tête, elle est là. Les deux gars qui étaient devant moi tout à l’heure me demandent si je sais comment aller en ville. Elle leur explique. Autour de moi, tout est différent. C’est fou ce que ça change, d’un aéroport à l’autre…
On est dans le bus, direction le campus. Elle me raconte, je l’écoute. Je lui raconte, elle m’écoute.
On est fatiguée. Je fais mes premiers pas dans le campus. Mes premiers pas dans un campus. Tout me paraît grand. Il y a des gens tout le temps, des pas qui passent, des allers retour, des regards qui se croisent des rires qui s’envolent. Le ciel est entre le gris et le bleu. Il change.
Chez elle me montre. Au mur, des posters, un mur est consacré aux flyers qu’ils glissent sous leur porte. Dans sa chambre, je sors le fromag, la semoule à couscous et le chocolat que je lui ai apporté. Moment hystérique. Elle n’en revient pas. Moi, ça me fait rire.
J’ai l’impression d’avoir encore la tête dans les nuages. D’y être ailleurs. Je ne me rends pas bien compte. Je suis comme l’on est le premier jour ailleurs, éblouie, émerveillée, curieuses.
On se fait à manger.
L’après-midi on va en ville. Elle m’emmène dans les parcs…Une autre dimension. Je crois que c’est ça, je ne me rends compte de rien. Je monte sur les jeux des enfants, ils sont déserts. Je fais de la balançoire debout, je m’assieds dans une voiture, j’ai les jambes trop grandes, je me laisse bercer. Elle aussi elle s’assieds. Elle me regarde les yeux à demi fermés. Le ciel à toujours sa couleur étrange. C’est beau. Comme un jour de pluie sans pluie. Un jour après le soleil, juste avant l’arc-en-ciel. JE ne sais pas trop. C’est ailleurs.
On continue notre ballade. Les arbres paraissent grands et lorsqu’on arrive devant les pelouses, un rayon de soleil s’y reflète. Elle m’emmène voir la statue d’Oscar Wilde puis sur le « trône ». On se pose sur un banc , juste dans la direction du soleil. Je m’allonge sur le dos. Il y a un arbre juste au dessus de nous, les branches se développent dans le ciel. Et puis, il y a le ciel, la pelouse verte lorsque je tourne la tête. Moi aussi, je ferme les yeux. Le vent passe de temps en temps. Quelques frissons.
Le soleil disparaît alors on se lève. « On va où ? ». En fait, on atterrit à « Baggles’Factory ».
Elle n’y est jamais allée. En fait, c’est bien. Elle mange un baggle au beurre de cacahouètes, moi je prends un smoothy. On se raconte de nouveau, un peu plus. Elle m’explique la « vidéo des toilettes » qu’on attendra et qui n’arrivera pas…Elle me parle de tout, de la vie ici, de ses amis, des internationaux, d’A., d’autres…De tout et de rien. Je lui raconte le trop plein, les vacances, le stage, Paris, l’envie, mon sourire…
Lorsqu’on revient, il y a ses colloques… « Hi ».
Le soir, on va au « student bar ». Je les rencontre, M., T., et la sœur de T. Plus tard, L. arrive.
En entrant, je passe ou pas ? Mineur et on me demande ma carte d’identité… « Passe lui quand même, on sait jamais… ». Il me laisse entrer, ça nous fait rire.
Il y a du bruit, du monde. Un match de football et les deux équipes qui sont soutenue par deux tables. Lorsque l’une perds, certains hurlent, lorsque c’est l’autre, d’autres baissent la tête.
C’est drôle.
Je discute et j’écoute. Elles passent de l’anglais au français et du français à l’anglais, c’est tellement drôle. Ca va, en fait je comprends tout autour de moi, ce n’est pas si catastrophique que ça…
On sort. A l’extérieur il y a encore les lumières et le bruit de l’intérieur qui paraît isolés dans un bocal. Elles rencontrent l’italien et les espagnols. Chacun parle anglais et à la marque de sa langue, une musique se créée d’un accent à l’autre. Elle paraît contente de les revoir. Elle me raconte un peu en rentrant.
Elle me montre la douche et le petit déjeuner pour le lendemain matin parce qu’elle a cours. J’irai avec elle à son cours de 12h…
On va se coucher. J’écris un peu. Des lustres que je n’ai pas ouvert mon carnet…En fait non, la dernière fois c’était la semaine dernière à Paris. Mais quand même…Avant, c’était à la Toussaint.
On éteint la lumière.
Des images, des sons, des odeurs, des couleurs…Tout ça se mélange dans ma tête. Je m’endors loin de tout…dans son duvet, mes écharpes sous la tête.
« Vert », c’est le premier mot qui m’est venu à l’esprit lorsque j’ai vu l’Irlande d’en haut, encore un peu dans les nuages. J’aurais pu trouver mieux…C’est vrai. Mais bon…

Chapitre 2. Se laisser porter par les mots.


Jeudi.

Je me réveille dans des bruits différents. Une porte qui claque, quelques voix. Je reste un peu dans les odeurs et la chaleur de la nuit. Elle est en cours, sûrement. Je ne sais pas quelle heure il est. Je tends ma main vers le bureau pour attraper ma montre. 11h. Elle ne devrait pas tarder à rentrer. Je sors du duvet. Elle ouvre la porte. « Bonjour Miss ». Je vais prendre une douche. C’est le même système qu’en Angleterre, chez D. …il faut tirer sur un fil qui enclenche la chaudière je crois…Et puis ensuite, appuyer sur le bouton pour que l’eau coule. La douche est chaude. Des milliers de pensées me passent par la tête. Je dis toujours que c’est sous la douche, le matin que je pense le plus.
Je sors le paquet de céréales. A midi, je vais avec elle en cours. Dehors, je vois des étudiants qui passent et repassent. Je la suis. On entre dans le bâtiment, on prend l’ascenseur, on arrive dans la salle. Ils sont déjà là mais la prof et partie faire un truc, je ne sais pas quoi.
Lorsqu’elle arrive, le cours commence.
Discussions autour de Lettres Parisiennes de Huston et Sebbar…Le temps parait un peu long. Quelques fois mes yeux se perdent dans le vide du paysage de la fenêtre d’en face. Je reste pourtant fascinée, curieuse. A la fin, un peu déçue. Je ne suis pas la seule.
On discute longuement avec elle, M . et A. Au bout d’un moment, la fin nous sort des mots. On se dirige chez elle. On cuisine à huit mains. Les discussions s’enchaînent, on passe d’un sujet à un autre, comme ça. On rit quelques fois. C’est agréable de pouvoir discuter, comme ça, après un cours. C’est agréable de se retrouver autour d’un « lunch », qu’on a tous préparé. On doit y aller, la séance de cinéma est dans une heure et on y va à pieds. On se retrouve toutes les trois sur le chemin. Quelques fois, on parle. D’autres fois les silences rythment nos pas. Je regarde autour de moi les maisons qui défilent, imposantes. Les rues trop longues ou pas assez. Lorsqu’on arrive au cinéma, on prend les billets qu’elle avait réservés. L. nous rejoint. On va voir « Vicky, Cristina, Barcelona ». Trop longtemps qu’elles rêvent d’y aller. Je l’ai déjà vu mais j’ai adoré alors je veux bien le revoir. Dans la salle, des sièges nous sont attribués. L. a des biscuits. « ginger » elle a dit. Le goût me reste dans la bouche puis s’en va, comme ça.
Elles ont adoré et moi j’ai préféré en VO. On en parle un moment. On va à TESCO puis à EASON, la librairie papeterie de Dublin. Celle qu’on voit partout.
Lorsqu’on sort, il fait nuit. M. part de son côté, L. du sien. Nous, on rentre sur le campus. Le temps passe vite dans la soirée. Le temps qu’on rentre. Dans la nuit, Dublin paraît autre.
. Ses colloques ne voulaient pas sortir puis finalement, leurs amis les ont convaincues. Alors elles se préparent. Il y en a une qu’elle ne reconnaît pas, elle est surprise.
Elle se met sur son ordinateur, moi j’ouvre Le parti pris des choses .
« Je crois que je ne comprends pas… ».
Ca la fait rire. Je me suis trompée, je ne lis pas Le parti pris des choses mais trois textes qui se trouvaient avant. Forcément, je ne voyais pas le rapport avec ce qu’on m’avait dit du bouquin…Quand enfin j’y arrive, je découvre des mots inconnus. La poésie. C’est un peu compliqué mais c’est beau. Je suis ébahie. Comment peut-on passer trois pages à décrire un escargot pour finir sur la notion d’humanisme ? Je crois qu’il faudra que je le relise, le poème de l’escargot.
On va se faire à manger. Puis très vite, on va se coucher. Avant de m’endormir sur les coussins du canapé qu’on a déplacé dans sa chambre, je me pose mille questions sans réponses. Je finis par fermer les yeux.

Chapitre 3. Se laisser porter par la ville.


Vendredi.

Cette fois ci je me réveille plus tôt. Dix heures. On avait dit qu’on mettrait le réveil mais tard pour qu’on se réveille sans lui. Ca a marché. L. doit passer, elle part en week-end avec son amoureux qui vient la voir. Elle voulait lui dire Au revoir avant.
« Ca te dit un ptit’ déj bankokien ?
-Trop ! »
C’est parti. Je la regarde faire. « Assieds toi , pour une fois », elle m’a dit. Alors je la laisse éplucher les fruits, les couper…
C’est délicieux. Elle me dit qu’elle voudrait être au Laos ou à Barcelone, au soleil, en été.
Je m’imagine la sensation du tissus d’une robe légère, du soleil qui me caresse. « Hum…Ce serait bien… »
L. arrive. On boit un thé. Elles discutent en anglais, je les écoute puis je dis quelques mots. Peur d’avoir oublié, de ne plus savoir…Mais non, ça va.
Après on se prépare. Quand elle prend sa douche, je l’entends m’appeler. Elle me demande si je peux lui remplir une bouteille d’eau chaude, la douche s’est cassée. On rit. Avant de partir, on va prévenir la reception . Tout de suite, quelqu’un vient. On est hébétée. En quinze minutes on est allé à la reception, quelqu’un est venu, est reparti, est revenu et a changé la pièce. La douche marche. Contentes, on s’en va tranquillement prendre le bus. On rit.
On a prévu d’aller à la mer mais finalement, d’autres choses se sont prévues entre temps, alors finalement aujourd’hui c’est ballade dans Dublin.
On se prépare et on part vers trois heures. Dans le centre ville, je joue à la touriste. J’ai sorti mon appareil photo et je capture quelques instants. Elle me fait une visite guidée, m’emmène dans plein de lieux différents. D’abord la rue commerçante. Là, on entre dans HVM ( je crois que c’est ça…) un magasin rempli de cd, de dvd vraiment peu cher.
Hystérie.
Je ressors avec deux dvd, Amélie avec un. On continue notre chemin, elle me montre le magasin de savons qui ressemble à de la nourriture, la banque d’Irlande qui n’a pas de fenêtres, « C’est la banque la plus sûre, on n’y jette pas l’argent par les fenêtres… ». Elle m’emmène dans l’Université de Dublin, on entre, je suis émerveillée. « C’est comme dans Le cercle des poètes disparus ! » je lui dit. On va à droite, à gauche. On s’arrête dans le « Church, un café dans une église. ». Elle prend un chocolat chaud, moi un coca light. On discute films et littérature.
Un moment, on joue à «Vicky, Cristina, Barcelona ». Elle est Scarlett Johansson avec l’appreil photo et je suis Penelope Cruz…On rit, on s’arrête, elle me prends en photos, on repart, elle me prends en photo, on ne s’arrête pas, elle me montre le pub trop kitsh, avec les napes léopard et les photos d’Elvis Presley accroché au mur. Elle le prend en photo. On s’arrête devant une vitrine, le gars à l’intérieur nous fait signe d’entrer. Ils y vendent des gros poufs et des coussins, ils nous dit de nous amuser, de faire une séance photos. Là, on est mortes de rire.
On passe sur un pont, un homme joue « Hallelujah » avec sa guitare. On s’arrête un peu. Des souvenirs qui reviennent, tout à coup. L’année dernière, la fin de l’année, ces heures passées sur la pelouse du lycée avec guitares, violon, chant, rires…Comment se fait-il qu’une chanson soit comme ça dans tous les doigts, dans toutes les voix, dans toutes les têtes ?
On reprend notre chemin. Il est presque sept heures, on a rendez-vous à huit heures dans un pub, pour voir un match de Rugby. On s’achète un « fish n’chips ». Elle voulait m’emmener dans le parc du château et pusi, comm eon a pas trouvé, on s’est assise sur les marches.
Manger un « fish n’ chips » dans la rue, assise sur un escalier, cela me fait sourire.
On entre dans l e pub, on les trouve facilement. A côté d’eux, des anglais un peu fous qui nous font parier un euro…Je n’y connaît rien, elle non plus. Je parie au hasard. Le match rythme les discussions. Lorsque la France marque un essai, les anglais chantent l’air de la marseillaise, on les imite en riant. Ils enchaînent les bières. Hallucinée par cette endroit sombre et joyeux, par un jeu trop violent que je ne connaissait pas , par une ambiance étrange mais agréable. Après le match, on a tous perdu. On s’en va, on rentre. Eux, ils ne savent pas trop ce qu’ils font.
Dans sa chambre. Elle veut revoir « Mystic River » qu’elle m’a conseillé et que j’ai acheté. On se met sous la couette dans son lit et on regarde. Transportée par l’intrigue. A la fin, on a peur de faire des cauchemars. « il est horrible ce film ; Génial mais horrible. » Je me glisse dans le duvet et on éteint la lumière.
Demain, on va à la mer. J’ai hâte.
Je suis tellement heureuse d’être ici, avec elle. L’Irlande, Dublin, Erasmus, tout ça se mélange.
Je me sens loin, bien. La coupure me fait du bien. JE ne pense à rien d’autre qu’à l’instant. Je ne m’inquiète pas de savoir si j’ai le temps. Je vis les choses comme elles arrivent et elles sont à chaque fois mieux les unes que les autres.
Je crois que je m’endors en souriant.

Chapitre 4. Se laisser porter par la mer.

Samedi.

Je me réveille en souriant. Mais je pense aussi que demain je pars. Elle n’est plus dans la chambre. Elle a un peu travaillé, dans la cuisine. Aujourd’hui on va à la mer. Une sortie est justement organisée pour les internationaux. On se dit qu’on ira avec eux. Mais avant, elle m’a dit qu’on allait manger au « Queen of tarts » … Je vais me doucher.
On part, un peu plus tard que prévu aujourd’hui. Tant pis. On prend notre temps.
Le restaurant est fabuleux !
Qu’est-ce que c’est bon. « Je crois que je reviendrais en Irlande rien que pour y retourner ! » je lui dis en riant.
Les tartes sont délicieuses et les desserts…N’en parlons pas !
Après un « lunch » digne de ce nom », il est trop tard pour rattraper les autres pour aller à la mer. On y va seules.
On prends le « dart », c’est le RER irlandais. Je regarde les stations défilées. C’est drôle, ici je fais attention à ces panneaux qui sont les mêmes mais qui changent parce que derrière, c’est différent. Je n’avais jamais pris le temps de regarder dans le RER parisien…
Quand on arrive, on voit la mer à travers la vitre. On descend et puis elle me demande si je veux aller sur la jetée ou si je veux faire une ballade.
On est partie pour la ballade. Au départ, il y a un mur, on longe la voie ferrée. On ne peut pas voir la mer. Elle me dit qu’on aurait du descendre plus tôt.
C’est pas grave. Une drôle d’ambiance. Le chemin étroit, enfermé entre un grillage derrière lequel on voit la voie ferrée et un mur, cela fait bizarre.
On arrive à la mer. C’est beau.
Il y a des enfants qui jouent au bord de l’eau. On s’assied sur un muret. Je sors mes cartes postales pour les écrire. « Coucou les filles … »/ « Alice , … » / « Sylvia, … »/ « Mes parents… »…
La mer en face de moi s’étend, bleue, grande. Le ciel ne s’y confond pas. Enfin si, mais qu’à un seul endroit, le seul endroit où il n’y a pas de terre, au bout. Le seul endroit où mes yeux peuvent se perdre dans l’horizon.
On reste encore un peu puis on se lève. On va prendre le bus pour rentrer.
On se perds. Elle est embêtée, n’a pas sa carte, moi je ris, qu’est-ce que c’est ien de se perdre en Irlande, avec elle. Finalement, on attend un bus qui nous emmènera en ville. On s’arrêtera à « L’écrivain » pour enfin savoir ce qu’est ce mystérieux nom français perdu en plein Dublin, pour savoir ce qu’il y a ou pas derrière cette pancarte devant laquelle on passe sans cesse sans prendre le temps de s’y arrêter, parce que le bus va trop vite.
A l’arrêt de bus, un homme, la soixantaine attend avec nous. Elle lui laisse sa place lorsqu’il arrive. « You’re both beautiful girl ». Au départ, ça nous fait rire. On dit « Thanks ». Puis il continue à parler, on y comprend rien. Il ne parle pas assez fort, autour il y a trop de bruit et en plus, il a un accent irlandais marqué…
Je suis la plus près. Je comprends que les femmes d’où il vient doivent porter des vêtements très chauds parce qu’il fait froid, il nous demande si nous on a pas froid. Et puis, il répète au moins cinq fois « you’re both beautiful girl ». On a compris on se murmure en souriant, entre les dents. On fait mine d’être française et de ne pas comprendre ce qu’il dit. Il parle ensuite des femmes de paris, qu’il a vu danser dans les cabarets en France.
On attend le bus avec impatience. Au bout d’un moment, il se tait, nous on essaie de parler d’autres choses pour qu’il n’ose pas nous interrompre.
Au bout de trois quart d’heure, une heure, le bus arrive. On va à l’étage. L’homme reste en bas. On rie. LE bus va vite. Elle n’est jamais passer par là, on se demande où l’on doit s’arrêter. Finalement, on a raté notre arrêt, le bus arrive à son terminus. On descend. Emme est déçue. On va pour attendre un autre bus qui nous déposera au campus. Cette fois on prend le premier qui arrive même si on doit marcher un peu plus là bas. On ne veut pas attendre trop longtemps. On finit par arriver. On rie tant on est fatiguées de marcher, ébahie par les rues de Dublin, ailleurs. Avant de rentrer, on passe à l’épicerie du campus, il n’y a plus de papiers toilettes, ni de céréales. J’achète de l’Hagëndaz pour lui faire plaisir.
Lorsqu’on rentre et que je veux mettre la glace au freezer, il est bloqué. Je crois que j’essaie de le débloque pendant vingt minutes, et puis j’arrête ; Je mets la glace au frigo.
Dans sa chambre, on s’installe toutes les deux. Elle, sur son ordinateur, moi, avec un livre de Valentine Goby dont j’ai appris qu’elle interviendrait dans notre stage autour de l’image documentaire. Je lis. Des décénies que je n’avais pas ouvert un livre pour moi, parce que j’avais envie de lire. Je laisse Ponge et Le parti pris des choses , et j’ouvre L’échappée. Je me laisse portée par les mots. Au début, j’ai peur. J’ai du mal à retrouver un rythme, à me concentrer. Et puis ça revient, tout naturellement, je me laisse emporter. Elle s’allonge un peu à côté de moi. Elle est fatiguée.
Au bout d’un moment, on va préparer à manger. Ce soir, M. vient et on va regarder un film.
Lorsqu’elle arrive, on sourit. On ne tarde pas à mettre le film. La vie des autres. Avant que ça commence, je prends une série de photos des filles et des lanternes qui viennent de laos et qui sont accrochées au mur.
M. a apporté des cookies au beurre de cacahouètes. Délicieux.
On regarde le film en VO sous-titré anglais. Encore une fois j’ai peur de ne pas suivre puis, finalement, ça va tous seul.
Lorsqu’il est fini, un peu de silence.
Après le film, des discussions de tout. Elle est sur l’ordi. M. et moi on discute le monde.
M. doit partir, elle a encore de la route avant d’être chez elle. Avant de dormir, je reprends mon carnet, j’écris. Puis je lis un peu. Je me perds dans les mots.
J’éteins la lumière, contente de la soirée, contente du voyage, contente de tout.
Je ferme les yeux.