mardi, octobre 18

Mardi 18 Octobre 2011

Je pars du salon en lançant à M. "je vais freuder".
Sur le chemin, je repense au petit post-it que S. m'avait laissé la dernière fois que l'on s'est vues. Dessus, l'adresse de son blog. 
Je l'imagine à Naplouse. Je prends mon agenda et je fais glisser le petit bout de papier qui tombe sur mon lit. 
Je lis. Je lis. Je lis encore. 
Au fil des mots, je me laisse transporter ailleurs, loin de Rouen, au chaud. Je découvre avec elle les détours empruntés, les langues qui se croisent, les étonnements quotidiens qui finissent par se tasser, par devenir une "habitude". 
Je la suis sur un bout de son chemin. C'est agréable.
Ca me donne envie de partir, de découvrir, d'explorer, de me perdre, de me retrouver, de parler d'autres langues, de m'investir...
Voyager.

Je suis épuisée. Une de ces fatigues qu'on accumule et qu'on arrive pas à récupérer comme ça, même avec une bonne nuit de sommeil. 
Week-end à courir entre le marché, AUCHAN, le marché. Les courses, les magasins. AUCHAN. Les photos à développer, un album à faire, une surprise à finir de mettre en place, des invités qui arrivent, ma grand mère qui souffle ses 80 bougies... Spectacle. Encore. Et le plaisir de voir les seniors de Limay repartir tout en sourire.

Appeler T.
Oui, c'est aujourd'hui qu'elle a 80 ans!

Et bien, c'était moins une. Failli oublié la vraie date. Comme quoi. 
Enfin, me revoilà. 
"Travaille bien " qu'elle me dit. 
Alors moi je souris. 
Je repense aux carnets de bord commencés cet après-midi. A ces envies de recherches et de mises en place sur les projets lancés depuis une ou deux semaines maintenant.
Quelques notes prises sur un texte de Freud, des envies de discussions autour de tout ça. 
Penser aux conférences sur Lacan, pas loin de la fac, au cinéma, juste à côté, à la place Colbert.
Cuisiner en écoutant un podcast de France Culture, une émission sur le "je et le moi", la question de l'autobiographie et de l'écriture à la première personne dans la fiction. 
J'écoute. Je laisse mes penser vagabonder, je me concentre, je me déconcentre. Je fais la vaisselle, alors l'eau fait trop de bruit et, quand je veux entendre je la laisse couler moins fort pour mieux entendre. Il n'y personne à l'appart' et je savoure les mots de Rimbaud lus dans la première partie de l'émission.

Demain, soirée étudiante. Près de la fac. Proposée par L. 
Bonne idée. Marquer le milieu du semestre. Oui, déjà la moitié du semestre.
Enfin presque. Ca fait tout drôle parce-que j'ai juste l'impression d'entrer dans le sujet, de commencer à effleurer du bout des doigts  la psycho, ce que ça va donner dans les mois à venir.

Jeudi, je suis en vacances. Coupure de la Toussaint. Changement d'ère, je vais retrouver ma mère dans l'est de la France. 
Aller voir ailleurs. 

Ce midi, déjeuner avec E. Première fois qu'on mangeait tous les deux, sans les autres. Discuter. Essayer d'écouter et de lui raconter. D'échanger, de partager quelques mots le temps d'une heure et demi de pause. Essayer de mieux le connaître, parce-qu'il est vraiment sympa. Il a quelque chose de fragile, d'hésitant et en même temps, un courage qui ne paraît pas au premier abord. Un petit oiseau qui s'envole de son nid, qui regarde derrière lui mais qui sait qu'il est temps.

Un peu comme tous. Je crois.

J'ai une piste pour la collégienne que je vais accompagner avec l'AFEV cette année. Une arménienne, qui est arrivée en France il y a trois semaines, ne parle pas un mot de notre langue mais parle russe. Alors la volontaire a pensé à moi... 
"-Puisque tu as quelques bases de russe..."
Je ris au mot bases. Hum. On va dire des notions. Assez lointaines j'ai l'impression. Mais non, ça va me permettre de m'y remettre sérieusement!
J'adore. Pas de français, barrière de la langue, immigrée...Et une quinzaine d'années.
Je sens que l'on va bien s'entendre toutes les deux. 
J'ai hâte!

23h02 indique le réveil, et je n'ai toujours pas ouvert Freud. C'est malin. 
Il fait froid dans l'appart'.
Comme un envie d'écrire un peu ce soir.

Je crois que je ne freudrai pas, j'ai les yeux faigués et les pensées ailleurs. Demain matin?
Au pire, il reste le bus.
C'est l'heure du marchand de sable je crois. Ou peut-être d'un détour par twitter...

Ah, je vous jure, internet!

Kanaillou




1 commentaire:

mélie a dit…

"Je freudrai", ça me fait penser à Freude, la joie. Je traduirais par quelque chose comme "je joyeuserai", c'est chouette aussi, qu'en dis-tu ?

Ici, j'ai dû dire non à l'AFEV, parce qu'il y avait d'autres projets qui me tenaient plus à coeur, et qu'à un moment, il faut bien faire des choix. Mais du coup, il y a des tonnes de choses, d'énergie, d'excitation, d'hystérisations, de découvertes, en ce moment ! C'est fou !

Et on pourra se raconter tout ça l'après-midi du 25 novembre, j'ai mes billets :)

Je t'embrasse Kanaille !