samedi, février 18

Samedi 18 février 2012

Entrer dans un café sans être sûre d'avoir envie d'entrer dans celui-ci. Mais après un tour presque complet de la place d'Italie décider de se poser.
Je ne prends jamais de chocolats chauds. Je préfère le thé. Puis là, je regarde la carte et un peu sans réfléchir, "un chocolat viennois". D'ailleurs, après coup j'ai pensé qu'on disait peut-être plutôt un "chocolat liégeois". Je ne sais pas trop.
Puis, assise dans ce coin, je regarde la patronne, accoudée à son comptoir, tout en sortant quelques bouquins, textes et stylos.

Observer un peu désemparée et écouter.
"Ah les jeunes d'aujourd'hui" ... "De toute façon, ce n'est plus possible" ... "De mon temps, je vous l'assure ce n'était pas comme ça".... "Puis eux (les étrangers? Je me demande en avalant une gorgé de chocolat mousseux de chantilly) " ... "C'est un véritable fléau"...

Pas besoin de regarder TF1 ou d'écouter les discours politico dramatiques. Juste s'asseoir à une table de café.

Oui parce-qu'en même temps, il faut décortiquer mon premier texte de Lacan, ce n'est pas facile.
Aussi incompréhensible que tout le monde le dit.
Alors je tends l'oreille, je me concentre, je me déconcentre, j'avale une gorgée, je sors un bouquin je griffonne quelques mots dans un carnet tout neuf. Celui qui s'appelle "Lacan". Et oui, j'ai un carnet Lacan.

Se sentir chez soi un peu ici, un peu  là. Puis par là bas aussi. Mais finalement, difficulté de trouver ce lieu où je rentrerais et poserais mes affaires "chez moi".
Divaguer entre les horizons et les projets qui se dévoilent.
Avoir envie d'explorer un peu plus à chaque moment, un sac à dos bien rempli qui bouge d'un lieu à l'autre.

Un tourbillon d'émerveillements et de changements aussi.
Un tourbillon qui embarque, qui fait danser et qui ne laisse qu'à peine le temps de se poser.

Et puis arrive le moment où il faut se poser.
Impossibilité. Il faut m'occuper, être sûre que je sois à droite à gauche. Comme l'appréhension de l'arrêt.
Le moment où, dans la maison silencieuse il faut admettre. "Non, je n'ai rien de prévu avant quelques heures".
Le moment où il faudrait faire ces choses là, celles qui commencent à presser, celles que je pourrais faire là pour éviter d'avoir à les faire plus tard.
Mais non.

Demain, demain ce sera peut-être mieux.

Kanaillou





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