dimanche, mars 8

Chapitre 3. Se laisser porter par la ville.


Vendredi.

Cette fois ci je me réveille plus tôt. Dix heures. On avait dit qu’on mettrait le réveil mais tard pour qu’on se réveille sans lui. Ca a marché. L. doit passer, elle part en week-end avec son amoureux qui vient la voir. Elle voulait lui dire Au revoir avant.
« Ca te dit un ptit’ déj bankokien ?
-Trop ! »
C’est parti. Je la regarde faire. « Assieds toi , pour une fois », elle m’a dit. Alors je la laisse éplucher les fruits, les couper…
C’est délicieux. Elle me dit qu’elle voudrait être au Laos ou à Barcelone, au soleil, en été.
Je m’imagine la sensation du tissus d’une robe légère, du soleil qui me caresse. « Hum…Ce serait bien… »
L. arrive. On boit un thé. Elles discutent en anglais, je les écoute puis je dis quelques mots. Peur d’avoir oublié, de ne plus savoir…Mais non, ça va.
Après on se prépare. Quand elle prend sa douche, je l’entends m’appeler. Elle me demande si je peux lui remplir une bouteille d’eau chaude, la douche s’est cassée. On rit. Avant de partir, on va prévenir la reception . Tout de suite, quelqu’un vient. On est hébétée. En quinze minutes on est allé à la reception, quelqu’un est venu, est reparti, est revenu et a changé la pièce. La douche marche. Contentes, on s’en va tranquillement prendre le bus. On rit.
On a prévu d’aller à la mer mais finalement, d’autres choses se sont prévues entre temps, alors finalement aujourd’hui c’est ballade dans Dublin.
On se prépare et on part vers trois heures. Dans le centre ville, je joue à la touriste. J’ai sorti mon appareil photo et je capture quelques instants. Elle me fait une visite guidée, m’emmène dans plein de lieux différents. D’abord la rue commerçante. Là, on entre dans HVM ( je crois que c’est ça…) un magasin rempli de cd, de dvd vraiment peu cher.
Hystérie.
Je ressors avec deux dvd, Amélie avec un. On continue notre chemin, elle me montre le magasin de savons qui ressemble à de la nourriture, la banque d’Irlande qui n’a pas de fenêtres, « C’est la banque la plus sûre, on n’y jette pas l’argent par les fenêtres… ». Elle m’emmène dans l’Université de Dublin, on entre, je suis émerveillée. « C’est comme dans Le cercle des poètes disparus ! » je lui dit. On va à droite, à gauche. On s’arrête dans le « Church, un café dans une église. ». Elle prend un chocolat chaud, moi un coca light. On discute films et littérature.
Un moment, on joue à «Vicky, Cristina, Barcelona ». Elle est Scarlett Johansson avec l’appreil photo et je suis Penelope Cruz…On rit, on s’arrête, elle me prends en photos, on repart, elle me prends en photo, on ne s’arrête pas, elle me montre le pub trop kitsh, avec les napes léopard et les photos d’Elvis Presley accroché au mur. Elle le prend en photo. On s’arrête devant une vitrine, le gars à l’intérieur nous fait signe d’entrer. Ils y vendent des gros poufs et des coussins, ils nous dit de nous amuser, de faire une séance photos. Là, on est mortes de rire.
On passe sur un pont, un homme joue « Hallelujah » avec sa guitare. On s’arrête un peu. Des souvenirs qui reviennent, tout à coup. L’année dernière, la fin de l’année, ces heures passées sur la pelouse du lycée avec guitares, violon, chant, rires…Comment se fait-il qu’une chanson soit comme ça dans tous les doigts, dans toutes les voix, dans toutes les têtes ?
On reprend notre chemin. Il est presque sept heures, on a rendez-vous à huit heures dans un pub, pour voir un match de Rugby. On s’achète un « fish n’chips ». Elle voulait m’emmener dans le parc du château et pusi, comm eon a pas trouvé, on s’est assise sur les marches.
Manger un « fish n’ chips » dans la rue, assise sur un escalier, cela me fait sourire.
On entre dans l e pub, on les trouve facilement. A côté d’eux, des anglais un peu fous qui nous font parier un euro…Je n’y connaît rien, elle non plus. Je parie au hasard. Le match rythme les discussions. Lorsque la France marque un essai, les anglais chantent l’air de la marseillaise, on les imite en riant. Ils enchaînent les bières. Hallucinée par cette endroit sombre et joyeux, par un jeu trop violent que je ne connaissait pas , par une ambiance étrange mais agréable. Après le match, on a tous perdu. On s’en va, on rentre. Eux, ils ne savent pas trop ce qu’ils font.
Dans sa chambre. Elle veut revoir « Mystic River » qu’elle m’a conseillé et que j’ai acheté. On se met sous la couette dans son lit et on regarde. Transportée par l’intrigue. A la fin, on a peur de faire des cauchemars. « il est horrible ce film ; Génial mais horrible. » Je me glisse dans le duvet et on éteint la lumière.
Demain, on va à la mer. J’ai hâte.
Je suis tellement heureuse d’être ici, avec elle. L’Irlande, Dublin, Erasmus, tout ça se mélange.
Je me sens loin, bien. La coupure me fait du bien. JE ne pense à rien d’autre qu’à l’instant. Je ne m’inquiète pas de savoir si j’ai le temps. Je vis les choses comme elles arrivent et elles sont à chaque fois mieux les unes que les autres.
Je crois que je m’endors en souriant.

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