dimanche, mars 8

Voyage en Irlande, 25 février-1er mars 2009

Chapitre 1. Se laisser porter par ses pieds.





Mercredi.

Sous la douche, je ne me rends pas bien compte. Tout passe vite, la voiture, l’aéroport. Là, j’imagine les destinations. On s’assied dans un café. Trop cher et pas bon. Devant moi, lorsque j’attends pour passer la douane, deux gars. Ils parlent de fêtes, de leur voyage. Ils parlent de Skins. Je souris. Je passe. Mon passeport reste trop longtemps dans ses mains et puis je passe…Ca sonne. « Quel âge avez-vous ? -16 ans…
-Aïe… »…Elle fouille quand même. Moi je souris. J’ai un paquet d’abricots secs dans la poche. J’en mange un, puis deux. Je continue mon chemin. La porte d’embarquement pour Dublin n’est pas encore affichée. Je reste debout et je mange des abricots.
« Bon voyage ».
Dans l’avion je suis à côté d’une fille qui lit un magazine people en anglais…
Décollage.
Je regarde le paysage accélérer, devenir flou et je sens qu’on s’envole. Cette fois, le paysage est de travers…Tout paraît si petit.
Dans le nuages, je met ma musique dur mes oreilles. Mes yeux se ferment…
« Il faut éteindre votre musique » elle me dit en anglais. J’enlève mon casque. Encore un petit abricot…Le paquet est presque vide. Je descends de l’avion. Dans l’aéroport, j’entends mon nom, je tourne la tête, elle est là. Les deux gars qui étaient devant moi tout à l’heure me demandent si je sais comment aller en ville. Elle leur explique. Autour de moi, tout est différent. C’est fou ce que ça change, d’un aéroport à l’autre…
On est dans le bus, direction le campus. Elle me raconte, je l’écoute. Je lui raconte, elle m’écoute.
On est fatiguée. Je fais mes premiers pas dans le campus. Mes premiers pas dans un campus. Tout me paraît grand. Il y a des gens tout le temps, des pas qui passent, des allers retour, des regards qui se croisent des rires qui s’envolent. Le ciel est entre le gris et le bleu. Il change.
Chez elle me montre. Au mur, des posters, un mur est consacré aux flyers qu’ils glissent sous leur porte. Dans sa chambre, je sors le fromag, la semoule à couscous et le chocolat que je lui ai apporté. Moment hystérique. Elle n’en revient pas. Moi, ça me fait rire.
J’ai l’impression d’avoir encore la tête dans les nuages. D’y être ailleurs. Je ne me rends pas bien compte. Je suis comme l’on est le premier jour ailleurs, éblouie, émerveillée, curieuses.
On se fait à manger.
L’après-midi on va en ville. Elle m’emmène dans les parcs…Une autre dimension. Je crois que c’est ça, je ne me rends compte de rien. Je monte sur les jeux des enfants, ils sont déserts. Je fais de la balançoire debout, je m’assieds dans une voiture, j’ai les jambes trop grandes, je me laisse bercer. Elle aussi elle s’assieds. Elle me regarde les yeux à demi fermés. Le ciel à toujours sa couleur étrange. C’est beau. Comme un jour de pluie sans pluie. Un jour après le soleil, juste avant l’arc-en-ciel. JE ne sais pas trop. C’est ailleurs.
On continue notre ballade. Les arbres paraissent grands et lorsqu’on arrive devant les pelouses, un rayon de soleil s’y reflète. Elle m’emmène voir la statue d’Oscar Wilde puis sur le « trône ». On se pose sur un banc , juste dans la direction du soleil. Je m’allonge sur le dos. Il y a un arbre juste au dessus de nous, les branches se développent dans le ciel. Et puis, il y a le ciel, la pelouse verte lorsque je tourne la tête. Moi aussi, je ferme les yeux. Le vent passe de temps en temps. Quelques frissons.
Le soleil disparaît alors on se lève. « On va où ? ». En fait, on atterrit à « Baggles’Factory ».
Elle n’y est jamais allée. En fait, c’est bien. Elle mange un baggle au beurre de cacahouètes, moi je prends un smoothy. On se raconte de nouveau, un peu plus. Elle m’explique la « vidéo des toilettes » qu’on attendra et qui n’arrivera pas…Elle me parle de tout, de la vie ici, de ses amis, des internationaux, d’A., d’autres…De tout et de rien. Je lui raconte le trop plein, les vacances, le stage, Paris, l’envie, mon sourire…
Lorsqu’on revient, il y a ses colloques… « Hi ».
Le soir, on va au « student bar ». Je les rencontre, M., T., et la sœur de T. Plus tard, L. arrive.
En entrant, je passe ou pas ? Mineur et on me demande ma carte d’identité… « Passe lui quand même, on sait jamais… ». Il me laisse entrer, ça nous fait rire.
Il y a du bruit, du monde. Un match de football et les deux équipes qui sont soutenue par deux tables. Lorsque l’une perds, certains hurlent, lorsque c’est l’autre, d’autres baissent la tête.
C’est drôle.
Je discute et j’écoute. Elles passent de l’anglais au français et du français à l’anglais, c’est tellement drôle. Ca va, en fait je comprends tout autour de moi, ce n’est pas si catastrophique que ça…
On sort. A l’extérieur il y a encore les lumières et le bruit de l’intérieur qui paraît isolés dans un bocal. Elles rencontrent l’italien et les espagnols. Chacun parle anglais et à la marque de sa langue, une musique se créée d’un accent à l’autre. Elle paraît contente de les revoir. Elle me raconte un peu en rentrant.
Elle me montre la douche et le petit déjeuner pour le lendemain matin parce qu’elle a cours. J’irai avec elle à son cours de 12h…
On va se coucher. J’écris un peu. Des lustres que je n’ai pas ouvert mon carnet…En fait non, la dernière fois c’était la semaine dernière à Paris. Mais quand même…Avant, c’était à la Toussaint.
On éteint la lumière.
Des images, des sons, des odeurs, des couleurs…Tout ça se mélange dans ma tête. Je m’endors loin de tout…dans son duvet, mes écharpes sous la tête.
« Vert », c’est le premier mot qui m’est venu à l’esprit lorsque j’ai vu l’Irlande d’en haut, encore un peu dans les nuages. J’aurais pu trouver mieux…C’est vrai. Mais bon…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

merci de nous offrir ce bout de chemin avec toi
si tu continues comme ça, tu vas finir par écrire des bouquins !!!!
Bises tendres
Jujubibi