dimanche, mars 8

Chapitre 2. Se laisser porter par les mots.


Jeudi.

Je me réveille dans des bruits différents. Une porte qui claque, quelques voix. Je reste un peu dans les odeurs et la chaleur de la nuit. Elle est en cours, sûrement. Je ne sais pas quelle heure il est. Je tends ma main vers le bureau pour attraper ma montre. 11h. Elle ne devrait pas tarder à rentrer. Je sors du duvet. Elle ouvre la porte. « Bonjour Miss ». Je vais prendre une douche. C’est le même système qu’en Angleterre, chez D. …il faut tirer sur un fil qui enclenche la chaudière je crois…Et puis ensuite, appuyer sur le bouton pour que l’eau coule. La douche est chaude. Des milliers de pensées me passent par la tête. Je dis toujours que c’est sous la douche, le matin que je pense le plus.
Je sors le paquet de céréales. A midi, je vais avec elle en cours. Dehors, je vois des étudiants qui passent et repassent. Je la suis. On entre dans le bâtiment, on prend l’ascenseur, on arrive dans la salle. Ils sont déjà là mais la prof et partie faire un truc, je ne sais pas quoi.
Lorsqu’elle arrive, le cours commence.
Discussions autour de Lettres Parisiennes de Huston et Sebbar…Le temps parait un peu long. Quelques fois mes yeux se perdent dans le vide du paysage de la fenêtre d’en face. Je reste pourtant fascinée, curieuse. A la fin, un peu déçue. Je ne suis pas la seule.
On discute longuement avec elle, M . et A. Au bout d’un moment, la fin nous sort des mots. On se dirige chez elle. On cuisine à huit mains. Les discussions s’enchaînent, on passe d’un sujet à un autre, comme ça. On rit quelques fois. C’est agréable de pouvoir discuter, comme ça, après un cours. C’est agréable de se retrouver autour d’un « lunch », qu’on a tous préparé. On doit y aller, la séance de cinéma est dans une heure et on y va à pieds. On se retrouve toutes les trois sur le chemin. Quelques fois, on parle. D’autres fois les silences rythment nos pas. Je regarde autour de moi les maisons qui défilent, imposantes. Les rues trop longues ou pas assez. Lorsqu’on arrive au cinéma, on prend les billets qu’elle avait réservés. L. nous rejoint. On va voir « Vicky, Cristina, Barcelona ». Trop longtemps qu’elles rêvent d’y aller. Je l’ai déjà vu mais j’ai adoré alors je veux bien le revoir. Dans la salle, des sièges nous sont attribués. L. a des biscuits. « ginger » elle a dit. Le goût me reste dans la bouche puis s’en va, comme ça.
Elles ont adoré et moi j’ai préféré en VO. On en parle un moment. On va à TESCO puis à EASON, la librairie papeterie de Dublin. Celle qu’on voit partout.
Lorsqu’on sort, il fait nuit. M. part de son côté, L. du sien. Nous, on rentre sur le campus. Le temps passe vite dans la soirée. Le temps qu’on rentre. Dans la nuit, Dublin paraît autre.
. Ses colloques ne voulaient pas sortir puis finalement, leurs amis les ont convaincues. Alors elles se préparent. Il y en a une qu’elle ne reconnaît pas, elle est surprise.
Elle se met sur son ordinateur, moi j’ouvre Le parti pris des choses .
« Je crois que je ne comprends pas… ».
Ca la fait rire. Je me suis trompée, je ne lis pas Le parti pris des choses mais trois textes qui se trouvaient avant. Forcément, je ne voyais pas le rapport avec ce qu’on m’avait dit du bouquin…Quand enfin j’y arrive, je découvre des mots inconnus. La poésie. C’est un peu compliqué mais c’est beau. Je suis ébahie. Comment peut-on passer trois pages à décrire un escargot pour finir sur la notion d’humanisme ? Je crois qu’il faudra que je le relise, le poème de l’escargot.
On va se faire à manger. Puis très vite, on va se coucher. Avant de m’endormir sur les coussins du canapé qu’on a déplacé dans sa chambre, je me pose mille questions sans réponses. Je finis par fermer les yeux.

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